Les Ménines 1656 Velàsquez (1599-1660)

« Les Ménines 1 191 Un chef-d'oeuvre Le tableau dans le tableau Personne n'a pu, mieux que Vehisquez, au coeur du XVlle siècle espagnol, nous convier si intimement à l'intérieur d'une toile.

Par une mise en scène remarquable pour l'époque, le peintre a placé son sujet- le couple royal- hors du cadre et n'en montre que le reflet dans un miroir, au fond du tableau.

Ce miroir, placé exac­ tement au centre de la composition, suggère fortement la présence du roi et de la reine dans l'atelier, présence qui est encore renfor­ cée par les regards de l'infante, de la naine et du peintre lui-même, qui convergent vers le couple.

Curieusement, le spectateur qui contemple l'oeuvre est en quel­ que sorte placé entre le peintre et le couple royal ...

Une éton­ nante façon d'intégrer le spectateur dans la composition! En revanche si l'on se place assez loin du tableau, on se trouve à la place exacte occupée par le roi et la reine lorsque Vehisquez imagina faire leur portrait : une façon aussi de nous transformer en souverains! Une source? Vehisquez se serait-il inspiré pour ses Méninei de Van Eyck? On sait en effet que le portrait de Giovanni Amolfini et son épouse (1434), où des personnages sont reflétés dans un miroir, était dans les collections royales de Madrid et que Vehisquez en eut con­ naissance.

Mais Les Ménines va beaucoup plus loin dans l'origi­ nalité: comme Michel Foucault 1 'a signalé, ici le sujet a été , a fait l'objet d'une ellipse au point que Les Ménines­ et cela expliquerait la fascination que le tableau continue d'exer­ cer depuis des siècles -serait un magistral exercice de style où .

Une solide charpente Vehisquez, qui avait un sens remarquable de l'espace, est par­ venu dans Les Ménines à créer une grande profondeur de champ qui appelle le regard curieux à explorer différents plans de la scène.

La composition est orchestrée autant par les lignes de lumière dia­ gonales qui se croisent sur le visage de l'infante et font commu­ niquer l'avant du tableau avec le fond, que par l'agencement du. »