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les joueurs de skat

Publié le 12/01/2015

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Art, création, cultures Art, espace, temps Arts, états et pouvoirs Arts, mythes et religions Arts, techniques, expressions Arts, ruptures et continuité De l'Antiquité au IX° siècle Du IX° à la fin du XVII° siècle XVIII° et XIX° siècles Le XX° siècle et notre époque Otto dix (1891 - 1969) Les Joueurs de Skat, Peinture et Collage, 100 x 87 cm, 1920, Galerie Der Stadt, Stuttgart Brève biographie de l'auteur : Otto Dix est un peintre allemand de la Nouvelle Objectivité et de l'Expressionnisme, né le 2 décembre 1891 à Untermhaus. Issu d'un milieu ouvrier, Dix réalise des études artistiques et reçoit une bourse qui lui permet d'entrer à l'Ecole des arts appliqués de Dresde de 1909 à 1914. Engagé comme volontaire dans l'artillerie lors de la première guerre mondiale, il combat en France et en Russie et participe à la guerre des tranchées mais est tellement marqué par la violence et l'horreur de la guerre, que cela devient l'objet de son travail artistique. Il peint son...

« Brève biographie de l’auteur : Otto Dix est un peintre allemand de la Nouvelle Objectivité et de l’Expressionnisme, né le 2 décembre 1891 à Untermhaus.

Issu d’un milieu ouvrier, Dix réalise des études artistiques et reçoit une bourse qui lui permet d’entrer à l’Ecole des arts appliqués de Dresde de 1909 à 1914.

Engagé comme volontaire dans l’artillerie lors de la première guerre mondiale, il combat en France et en Russie et participe à la guerre des tranchées mais est tellement marqué par la violence et l’horreur de la guerre, que cela devient l’objet de son travail artistique.

Il peint son tryptique « La Guerre » en 1924, une de ses peintures qui transmet le mieux l’épouvante de la guerre où ses portraits d’inconnus saisissent autant qu’ils dérangent tant leur réalisme est brutal pour la population.

A son retour de la guerre, il crée le mouvement artistique de la Nouvelle Objectivité.

Après la prise de pouvoir par les nazis en 1933, Dix est qualifié d’artiste dégénéré, renvoyé de son poste de professeur et persécuté.

En 1937, la plupart de ses œuvres sont détruites, le reste est exposé pendant un an à une exposition nazie « Art dégénéré ».

Dix participe par obligation à la fin de la Seconde Guerre mondiale et est fait prisonnier en Alsace par les Français.

A la fin de la guerre, il s’éloigne des nouveaux courants artistiques allemands mais reçoit plusieurs distinctions.

Il meurt le 25 juillet 1969 à Singen, d’un infarctus.

Contexte artistique : l’Expressionisme C’est un mouvement artistique, né en Allemagne au XX ème siècle, qui tend à déformer la réalité pour accentuer l’expression angoissante des émotions de l’artiste.

Les expressionnistes ne cherchent pas à représenter le monde tel qu’il est mais à l’exprimer : l’expressionisme déforme la réalité pour obtenir une angoisse émotionnelle.

Les œuvres sont subjectives. Contexte historique et social : la fin de la Première Guerre Mondiale Otto Dix est traumatisé par la guerre de 1914 et l’effondrement moral de l’Allemagne.

Après la guerre, l’Allemagne compte 2,2 millions de morts et 4,4 millions de blessés ; elle est humiliée et effondrée, livrée à la dictature.

Les artistes ont de moins en moins la possibilité de rencontres et d’échanges, ils peignent un univers qui est leur présent, leur réalité.

Les gueules cassés doivent soigner leurs blessures physiques et psychologiques ; elles sont nombreuses à se promener dans les rues, en portant fièrement la croix de fer.

ANALYSE DE L’ŒUVRE Sur l’œuvre d’Otto Dix, on peut voir trois hommes assis à la terrasse d’un café, ce sont des gueules cassées.

Les journaux affichés en arrière plan, sont écrits en allemand ; ce qui fait penser que la scène se déroule en Allemagne.

Les trois hommes jouent aux cartes, au Skat, jeu allemand très populaire.

On constate que malgré la guerre, ils essayent de reprendre un cours de vie normal. L’homme situé à gauche a la peau scalpée.

Il est disproportionné et a une jambe de bois.

Il lui manque un œil et un bras.

Il est également équipé d’un tuyau qui part de son oreille pour pouvoir entendre.

Il tient ses cartes avec l’aide de son pied.

Son seul bras valide est une prothèse faite en bois. L’homme à droite a une mâchoire inférieure en fer, il n’a pas de jambes.

Un de ses bras est fait de bois et il porte un cache au niveau de son nez, ce qui signifie sûrement qu’il n’a plus de nez.

Il porte également la croix de fer, décoration récompensant la bravoure des soldats. La personne au centre n’a presque plus de cuir chevelu et on peut deviner au niveau de son crâne une femme nue.

Il a deux jambes de bois.

Il a un œil en verre et un appareil, au niveau de son oreille, lui permettant d’entendre.

Il a aussi une nuque, une mâchoire et des narines faites en fer.

Il ne peut pas tenir ses cartes, il a donc besoin d’un pupitre et tient une carte entre ses dents. Les trois personnages sont d’anciens combattants de la Grande guerre.

Ils ont l’air isolé dans un milieu sombre, ils n’ont plus l’apparence d’humains mais sont plutôt monstrueux.

La guerre semble leur avoir retiré leur humanité.

Cependant, ils semblent fiers des blessures qu’ils ont reçues et semblent vouloir retrouver une vie normale. La scène est éclairée par un lampadaire où l’on aperçoit l’image d’une tête de mort comme si « la Mort » éclairait ces vétérans.

Otto Dix renforce l’aspect fragmentaire des corps en mélangeant les techniques de peinture et de collage.

La désorganisation du tableau renvoie au chaos de la guerre et des combats. Œuvres liées : Explosion de Paul Eluard La Guerre de Otto Dix Guernica de Pablo Picasso Impressions personnelles : Cette œuvre qui montre les horreurs et les atrocités de la guerre à la fois me choque et m’interpelle.

Elle me choque en exhibant des corps mutilés de façon agressive dans une atmosphère obscure créant un certain malaise.

Elle m’interpelle par la vision et la critique que fait Otto Dix sur la période après-guerre en montrant le contraste entre des personnages dont la vie semble avoir été brisée, la banalité de la situation (partie de cartes) et l’exhibition de leurs mutilations soulignant ainsi la critique du peintre à l’égard d’un nationalisme excessif exprimé par certains anciens combattants allemands.. »

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