Les hiéroglyphes dans l'art

« similée à un hiéroglyphe.

L'unité écriture-art est égale­ ment illustrée par la présence des hiéroglyphes sur les sta­ tues.

Leur disposition a évo­ lué dans l'art égyptien.

Sous l'Ancien Empire, les artistes prennent garde à placer l'écri­ ture dans des emplacements judicieux.

Ils évitent les chairs et les habits des personnages, et répartissent harmonieuse­ ment le texte sur le socle, le pilier dorsal, le côté du trône, etc.

Parfois, ils inscrivent des signes sur la ceinture du pa­ gne ou sur le rouleau de pa­ pyrus dans les statues de scri­ bes accroupis.

Par la suite, cette réserve tend à disparaî­ tre, l'écriture envahissant de plus en plus les statues hu­ maines : le texte figure alors sur les pagnes, l'ensemble du vêtement et même sur les chairs.

Certains ont cru, à tort, qu'il s'agissait de repré -sentations réalistes de ta­ touages! Jeux graphiques M ais la conséquence la plus intéressante de cet­ te collusion entre art et écritu­ re est l'élaboration .

de jeux graphiques où les éléments d'une représentation se lisent selon le principe hiéroglyphi­ que.

Un bel exemple est don­ né par une scène de l'Ancien Empire montrant un homme debout vêtu d'un pagne qui, dans une main, tient le vase rituel 2 ayant la valeur hès en hiéroglyphes et, dans l'autre, un disque qui peut être inter­ prété comme le disque solai- re 0 notant dans les inscrip­ tions le nom de Rê.

Cette image est celle d'un person­ nage de la IW dynastie appe­ lé Hésyrê.

Au lieu d'écrire le nom du défunt 02.

comme on s'y attendrait, l'artiste a ainsi opté pour un jeu gra­ phique.

Ce type de jeu n'était d'ailleurs pas seulement lu­ dique.

En cachant le nom du mort à l'intérieur de la déco­ ration, on déjouait les dépré­ dateurs susceptibles de s'atta­ quer à sa survie posthume en éliminant son nom des ins­ criptions de la tombe ! Un jeu graphique similaire se trouve sur une des parois du temple d'Abou Simbel, érigé par Ramsès Il.

On y voit la déesse Maât (la justice) figu­ rée sous la forme d'une fem­ me debout, couronnée du disque solaire et tenant dans une de ses mains le bâton de pouvoir î qui a, en hiérogly-. »