LES EXPRESSIONS MUSICALES DES PEUPLES NON-EUROPÉENS
Publié le 26/10/2011
                             
                        
Extrait du document
Depuis les premières années de ce siècle, les musicologues ont commencé à s'intéresser au negro-spirituals, qui sont les expressions classiques du folklore américain : ils en ont apprécié la simplicité émouvante et l'originalité. Ces chants doivent être considérés en réalité comme le produit des années d'esclavage et de la ferveur mystique de la plantation; mais ils ont survécu aux générations et aux facteurs qui leur donnèrent vie et ils ont connu une faveur universelle. Leur originalité les a mis à même de résister à une multitude de circonstances défavorahles, qui auraient pu les faire sombrer dans l'oubli. Ils tireraient leur origine des antiphonaires, mais le puritanisme imposa une série de conventions de respectabilité et de préjugés et, lorsque le christianisme des noirs des Etats-Unis devint raffiné, les « negro-spirituals « furent bannis du culte.
«
                                                                                                                            de 	la 	Semaine 	Sainte 	espagnole, 	qui 	sont 	le 	fruit 	de 	la 	ferveur 	et 	de 	la 	douleur 	du 	peu	ple 	andalou, 	et 	dans 	lesquels 	celui-ci 	exprime 	librement 	les 	sentiments 	que 	lui 	inspire 	la 	commémoration 	de 	la 	Passion.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les 	spirituals, 	comme 	les 	« saetas 	» sont 	un 	exemple 	typique 	d'émotivité 	religieuse	, dans 	un 	cadre 	d'attitudes 	et 	d'états 	d'âme 	chrétien.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Anton 	DvoRAK 	em	ploya, 	dès 1894, 	dans 	sa 	célèbre 	symphonie 	« 	Du 	Nouveau 	Monde 	» 	les 	negro-spirituals 	comme 	matériel 	thématique 	de 	musique 	sym	phonique 	â 	côté 	d'autres 	thèmes 	folkloriques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'est 	peut-être 	depuis 	cette 	date 	que 	composi	teurs 	et 	critiques 	commencent 	à considérer 	les 	spirituals 	et 	tout 	le 	folklore 	musical 	du 	noir 	américain, 	ainsi 	que 	son 	style 	harmonique, 	comme 	le 	filon 	musical 	le 	plus 	pur 	et 	le 	plus 	précieux 	des 	Etats-Unis.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
A 	son 	tour 	la 	musique 	profane 	ou 	non	religieuse 	de 	l'ouvrier 	rural 	noir, 	a capté 	l'at	tention 	des 	musicologues.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Totalement 	ignoré 	de 	plusieurs 	générations, 	elle 	n'a 	été 	sérieu	sement 	étudiée 	que 	très 	récemment; 	la 	majeure 	partie, 	restée 	inédite, 	a 	disparu.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Dans 	l'ensemble, 	le 	matériel 	thématique 	pro	fane 	se 	présente 	sous 	une 	forme 	beaucoup 	plus 	fragmentaire 	que 	celui 	des 	spirituals.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les 	chansons 	profanes 	combinent 	les	.
                                                            
                                                                                
                                                                    paroles 	et 	la 	musique 	d'une 	manière 	plus 	intime; 	ce 	sont 	en 	effet  des 	improvisations 	plus 	directes 	que 	les 	spirituals; 	ceux-ci 	furent 	influencés 	par 	les 	hymmes 	évangéliques 	qui 	leur 	servent 	en 	général 	de 	modèle.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Certaines 	chansons 	profanes 	sont 	des 	versions 	dialectales 	de 	chansons 	bien 	connues 	de 	l'époque 	coloniale.
                                                            
                                                                                
                                                                    	De 	nombreuses 	« serranillas 	» -	que 	l'on 	nous 	permette 	de 	donner 	ce 	nom 	à certaines 	ballades 	des 	mon	tagnes 	de 	Kentucky 	et 	de 	Virginie 	·-	que 	les 	folkloristes, 	après 	des 	générations 	d'oubli, 	apprécient 	aujourd'hui 	beaucoup, 	·--	peuvent 	se 	retrouver 	dans 	des 	versions 	parallèles 	du 	noir 	et 	du 	blanc 	: c'est 	le 	cas, 	par 	exemple, 	de 	Franckie 	and 	Johnny.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mais 	les 	paroles 	des 	chan	sons 	noires 	des 	Etats-Unis 	sont 	en 	général 	plus 	piquantes; 	elles 	sont 	en 	même 	temps 	aussi 	ori	ginales 	que 	celles  de 	certains 	merengues 	de 	Haïti, 	calypsos 	de 	la 	Trinité 	ou 	sones 	de Cuba.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ces 	chansons, 	en 	réalité 	ces 	blues 	sont 	souvent 	créées 	à mesure 	par 	le 	chanteur 	lui-même; 	le 	noir 	y 	aborde 	presque 	toujours 	les 	thèmes 	amoureux 	d'une 	façon 	plus 	ironique 	et 	moins 	sentimale 	que 	le 	blanc.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les 	blues 	reflètent 	un 	caractère 	et 	un 	style 	de 	vie 	qui 	donne 	lieu 	à une 	musique 	douloureuse, 	mais 	pas 	trop 	plain	tive, 	car 	les 	noirs 	appartiennent 	à 	une 	race 	jeune, 	débordante 	de 	vitalité 	et 	qui 	n'aime 	pas 	se 	prendre 	en 	pitié.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Une 	musique 	de 	caractère 	dramatique 	est 	souvent 	accompagnée 	d'un 	texte 	presque 	comi	que 	et 	humoristique; 	inversement, 	il 	n'est 	pas 	rare 	non 	plus 	de 	trouver 	.un 	texte 	dramatique	authentiquement 	douloureux 	-	chanté 	avec 	une 	mélodie 	gaie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mais 	quel 	que 	soit 	le 	sujet, 	san	glot 	ou 	rire, 	supplication 	ou 	menace, 	impré	cation 	ou 	vengeance, 	défaite 	ou 	triomphe, 	le 	blues 	exprime 	l'étal 	d'âme 	par 	des 	phrases 	éner	giques 	et 	vécues.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
Joe 	Turner 	s'écrie 	: « 	Si 	tu 	ne 	crois 	pas 	que 	je 	pars, 	compte 	les 	jours 	de 	mon 	absence 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Et 	il n'est 	pas 	rare 	de 	trouver 	dans 	une 	subli	mation 	de 	la 	veine 	poétique 	des 	lamentations 	comme 	celle-ci  : 	
« We 	wreck 	our 	loue boats  on 	the 	shoals, 	and 	in 	the 	wreckage 	of 	desire, 	We 	sigh 	for 	things 	like 	Noah's  doue 
To 	fly 	away 	from 	wingless 	loue 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	
(Nous 	détruisons 	les 	bateaux 	de 	notre 	amour 	sur 	les 	bancs 	de 	sable 	-	Et 	dans 	le 	naufrage 	du 	désir,  -Nous 	soupirons 	pour 	des 	choses 	comme 	la 	colombe 	de 	Noé  -	pour 	nous 	envo	ler 	de 	l'amour 	sans 	ailes.) 	
Malheureusement, 	parmi 	toutes 	les 	chansons 	de 	travail 	et 	toutes 	les 	ballades 	qui 	sont 	arri	vées 	jusqu'à 	nous, 	très 	peu 	sont 	réellement 	traditionnelles.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	plupart 	des 	folkloristes 	qui 	se 	sont 	intéressés 	à 	la 	conservation 	de ces 	chansons 	manquaient 	de 	la 	formation 	musicale 	nécessaire 	et 	ne 	nous 	en 	ont 	transmis 	que 	les 	paroles; 	ce 	qui 	ne 	veut 	pas 	dire 	que 	la 	musique 	ne 	méritât 	pas 	d'être 	conservée.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cette 	musique 	surgit 	sans 	doute 	des 	rites 	prosaïques 	du 	tra	vail 	quotidien, 	d'états 	d'âme 	particuliers 	et 	sincères, 	dont 	nous 	pourrions 	même 	considérer 	le 	contenu 	philosophique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Des 	chansons 	de cc 	genre 	sont 	nées 	autour 	de 	la 	figure 	légendaire 	de 	l'ouvrier 	noir 	John 	Henry, 	qui 	travailla 	au 	tunnel 	Big  Bend, 	en 	Virginie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
« Water 	boy 	» 	(Le 	porteur 	d'eau) 	est 	une 	autre 	chanson 	qui 	appartient 	à 	la 	tradition 	orale 	la 	plus 	pure; 	elle 	est 	encore 	chantée 	dans 	les 	campagnes 	de 	Michigan.
                                                            
                                                                                
                                                                    	« 	Casey 	Jones 	» 	est 	l'histoire 	d'un 	mécanicien 	noir, 	originaire 	de 	Kansas 	City, 	qui 	réalise 	les 	plus 	grands 	exploits 	en 	conduisant 	son 	train, 	entre 	Memphis 	(Tennessee) 	et 	Canton, 	à une 	vitesse 	fabuleuse.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Cependant, 	le 	blues 	ne 	fait 	pas 	partie 	de 	cette 	geste 	folklorique 	originelle 	: il 	fau	drait 	plutôt 	le 	considérer 	comme 	un 	produit 	postérieur 	du 	même 	esprit 	populaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Si 	John 	Henry 	est 	la 	première 	des 	ballades 	noires	, on 	peut 	considérer 	Joe 	Turner 	comme 	le 	premier 	des 	blues.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	blues 	a 	d'habitude 	un 	nombre 	variable 	de 	strophes, 	de 	six 	vers 	chacune 	en 	général, 	dont 	les 	deux 	premiers 	sc 	répètent 	presque 	toujours 	et 	dont 	les 	deux 	derniers 	forment 	une 	espèce  de 	conclusion 	de 	la 	stro	phe 	: 	
« l'rn 	goin'down 	to 	the 	cemetery 	' Cause 	the 	word 	is 	all 	wrong 	Goin'down 	to 	the 	cemetery 	' Cause 	the 	world 	is all 	wrong 	Down 	there 	with 	the 	spooks 	to 	hear'em 	sing 	my 	sorrow 	song.
                                                            
                                                                                
                                                                    	» 	
Je 	m'en 	vais 	au 	cimetière 	-	Car 	le 	monde 	marche 	très 	mal 	-	Je 	pars 	là-bas 	au 	cime	tière 	-	Car 	le 	monde 	marche 	très 	mal 	-	J'irai 	là-bas 	parmi 	les 	fantômes 	--	Pour 	les 	entendre 	chanter 	mon 	triste 	chant).
                                                            
                                                                                
                                                                    	(Fragment 	de 	Cemetery 	blues).
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Le 	blues 	est 	une 	lamentation, 	qui 	commence 	en 	expression 	sentimentale 	de 	douleur 	ou 	de 	malchance 	et 	finit 	soit 	en 	accentuant 	cet 	état 	d'âme, 	soit 	en 	le 	ridiculisant, 	soit 	enfin 	en.
                                                                                                                    »
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