LES BAIGNEUSES de COURBET Gustave
Publié le 16/07/2012
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...
«
MUSÉE FABRE
MONTPELLIER
LES BAIGNEUSES
1853
XIXe siècle
Huile sur toile 227 x 193 cm
Peintre français
Vénus piquée par une épine,
conservé à Los
Angeles (Université de Californie du Sud).
Courbet reprend donc une grande tradition
picturale, mais le choix d'un titre qui ne fait plus
référence à l'alibi de la mythologie ou de la Bible
pour mettre en scène un nu provocant est
résolument moderne et sera bientôt repris par
Manet.
Analyse
-111w Ce tableau suscita un énorme scandale
lorsqu'il fut exposé au Salon de 1853, bien qu'à
cette occasion l'artiste ait doté un des modèles
d'un linge pour couvrir en partie sa nudité,
comme Courbet lui-même l'indique dans la lettre
qu'il adresse à ses parents le 13 mai 1853.
Ici, Courbet n'a pas encore adopté pour ses
figures féminines les corps souples aux formes
élancées que l'on trouve dans
Les Demoiselles des
bords de Seine
ou dans
Le Sommeil
(Picto 709).
L'artiste a délibérément choisi de transgresser les
règles du bon goût, pour exprimer une énergique
sensualité terrienne et son amour de la nature.
Courbet a toujours fait preuve d'un attachement
sans faille pour la liberté, non sans rester attaché
à certaines traditions.
Une peinture comme
Les
Baigneuses
témoigne de cette dualité : un intérêt
exclusif pour la valeur des choses en elles-mêmes,
pour leur substance, en même temps que pour la
beauté de leur texture matérielle.
La femme
représentée ici fait clairement référence au
répertoire pictural de Rubens, en particulier à
L'oeuvre
Courbet envoya trois toiles au Salon de 1853.
Son ami et mécène, le banquier Alfred Bruyas de
Montpellier, acheta deux d'entre elles,
La Fileuse
endormie
et
Les Bai
g
neuses.
Il commanda aussi
son portrait à l'artiste.
Le troisième tableau était
Les
Lutteurs.
Désormais,
Les Bai
g
neuses
sont conser-
vées au musée Fabre à Montpellier.
Le scandale des
Baigneuses
+ Ph.
de Chennevières rapporte que, lors de sa
visite au Salon, l'impératrice Eugénie, après
s'être étonnée de la robustesse des chevaux
fi
g
urant sur une toile de Rosa Bonheur, s'enten-
dit répliquer qu'il s'agissait de « percherons ».
Arrivée devant la toile de Courbet, elle s'esclaffa
et demanda s'il s'agissait cette fois de « perche-
ronnes ».
Delacroix aussi s'étonna et se demanda
comment la « grosse bourgeoise » aux hanches si
robustes pouvait se baigner dans une si petite
mare.
Cette rustique opulence déplut aussi à
Baudelaire.
Parmi les rares opinions favorables
suscitées par
Les Baigneuses,
il faut noter celle du
philosophe Proudhon qui les préférait sans
conteste aux odalisques d'In
g
res ; mais il est vrai
qu'il se plaçait sur le terrain de la critique
sociale : « Grasse et dodue, brune et luisante, à
coup sûr on ne la donnera pas pour une Diane ou
une Hébé...
C'est une simple bourgeoise dont le
mari, libéral sous Louis-Philippe, réactionnaire
sous la République, est actuellement un des
sujets les plus dévoués de l'Empereur.
»
Du même peintre : PICTO 702 à 709
C Nardini Editore, 1992.
VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1992
Photo musée Fabre, Frédéric Jaulmes
11-28
COURBET Gustave
PICTO.
»
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