les Arts de la terre sous Louis XIV
Publié le 04/02/2012
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Avec les techniques de la terre et du feu, on aborde un domaine constitué un peu au dehors des doctrines et des lois imposées à l'esthétique. L'oeuvre d'art n'en est pas absente, mais le plus souvent on n'y rencontre que des spécimens, devenus maintenant rares, d'une fabrication industrialisée, adaptée à des buts pratiques, à des besoins déterminés auxquels répondent leurs formes. Le décor, qui pour eux n'est qu'un accessoire, se soumet aux modifications du style. n les transforme selon des convenances particulières à chaque procédé, mais ne participe qu'indirectement, en seconde mam, pourrait-on dire, à son évolution. Parmi les techniques de la terre et du feu, la céramique est la plus capable de fournir des exemples aptes à illustrer ces remarques générales.
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déterminèrent les faïenciers à leur susciter des contre
façons.
Celles de la manufacture hollandaise de Delft,
accommodées aux façons occidentales, furent appréciées
des personnages fortunés, au détriment des ouvrages de
même genre exécutés
par des ateliers français, acquis par des acheteurs aux ressources plus limitées.
Au choix de ces derniers s'offraient, après r6so, les pro duits de Nevers, longtemps fidèles aux traditions italiennes, en plein épanouissement lors de leur création au xvze siècle, et de Rouen.
Dès 1644> un privilège accordé à Nicolas
Pointel, huissier du Cabinet de la reine, «pour toutes sortes de vaisselle de faïence blanche et couverte d'émail en toutes
couleurs », était exploité dans cette dernière ville par Edme
Poterat.
Ses efforts devaient être encouragés par Colbert.
ll décida, en 1663, de protéger les faïenciers de Rouen, de « leur donner des dessins » et de les faire travailler pour le
roi.
Cette brève mention permet de constater que la céra
mique ne fut pas absente de
son programme de réorganisa
tion artistique et industrielle.
En 1673, Louis Poterat, fils d'Edme Poterat, recevait un privilège de trente ans pour « une manufacture de toutes sortes de vaisselles, pots et vases de porcelaine, semblables à ceux de la Chine, et de fayence violette...
à la forme de celle de Hollande ».
Un peu après, Moustiers, petit bourg de la région des Alpes,
délaissa la poterie pour la faïence, tandis qu'un membre de
la famille des Clérissy, placée à la tête de ses ateliers, allait
établir une manufacture près de Marseille, à Saint- Jean- du- Dés:ert.
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, , UJ:ie 'extension imprévU.e devait être donnée à l•exploi tation de ces différentes fabriques, à la suite des édits de 1689, 1699 et 1709, provoqués par les difficultés du règne,
qui ordonnèrent la fonte de la vaisselle plate.« Tout ce qu'il
y eut de grand et de considérable, écrit Saint-Simon, se mit en huit jours à la fayence.
Ils en épuisèrent les boutiques et mirent le feu à cette marchandise.
» Stimulés par le
brusque essor donné à leurs ouvrages, désireux de satis
faire la clientèle opulente qui venait
à eux, les faïenciers, dont le nombre s'accroitra à mesure qu•expireront les privi
lèges primitifs, en mettant définitivement au point les combi naisons ornementales qu•ils avaient imaginées, en cherchant
à les perfectionner, conférèrent à le~ 1Croduits une indé
niable suprématie sur les industries s· ·aires de !"étranger..
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