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Les arts de la Chine

Publié le 17/01/2022

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chine

C'est aux alentours de notre an zéro, au temps de la dynastie Han, que commence à se dêvelopper cet art lié à la nature fondamentalement graphique de l'ècriture chinoise. Les caractères du mandarin classique appellent irrésistiblement une mise en forme, ils sont plaisir de l'oeil autant qu'alphabet Il faut comprendre cette dimension...

chine

« léger et tra nsparent d e c es tableaux aux yeux d e l'am ate ur occidental h abitué ~ plus de fini et~ l'opacit é de la peinture ~ l'hu ile.

Xie H e est d'ailleurs le premier ~théori ser !Importance du flou.

L a dynastie T a n g ( 618-907) est u n age d'or de la peinture, avec les lavis de Wan g Wei, les perso nnages stylisés d e W u Daozi, ou enco re les chevaux de Han Gan ; l'évocati o n du mouve m ent u ne p l us grande expressivité dans la représe ntati o n d es visages marq uent cette époque, où le calme ambiant contrib ue ~fai re reche rcher une certaine a n im a tion dan s les beaux-a rts.

Inverse m en t le règne troubl é des dynasties d u Nord et du Sud (907- 960) voit le grand retour d e la peint ure d e p aysage, a vec n ota mm ent l'éco le du Nord (Jin Hao ).

Plus c alme, la dyna s tie Son g (96Q-1 279) voit le triomph e de la pe intur e acad émiqu e, notamm ent représentée par Xu Daon in g e t par l'empereur Huizong .

Des écoles indépend antes apparaissent et le Sud s 'affirme de plus en plus comme le lieu d 'une culture différente.

C'est toutefois du Nord , sous le règne de la dynastie Yuan (1279 -1368 ), que surgis sent des artistes novateurs comme Wu Shen, qui donnent~ l'art du paysage ses grands classiques : personnages minuscules , perdus dans des montagnes tourmentées , où quelques pins s'accrochent ~ des rochers entourés de nuages ; un peu d'eau, un pont suggère vers le bas du tableau la présence apaisante de la civilisation , mais c'est une échappée vers la nature qui est proposée .

Les tableaux de Qiu Ying, 1500 zen.

jaunes et bleus qui traversent les œuvres de cette époque (comme le Pays enchanté de la source des fleurs de pécher ) marquent bien la distance immense entre ces paysages de rêve et une nature aux lignes plus confuses , aux couleurs plus ternes ­ celle que voient les profanes , quand l'œil du peintre saisit d 'emblée ce qu'elle pourrait être si l 'on n'en conservait que la beaut é.

Au XVI' siècle est publié un manuel de peinture voué~ rester célèbre, et qui consacre ces principes dans un titre évocateur :Le Jardin grand comme un grain de moutarde .

Le peintre-jardinier est celui qui sélectionne LE JADE: L'ESSENCE DU CIEL ET DE LA TERRE Vénéré par les Chinois depuis le néolithique , le jade (dont la couleur varie s'il sagit de jadéite ou de néphrite) se popularise dans les arts décoratifs ~ la fin du XVI' et au début du XVI~ siècle .

longévité et de protection , la pierre semi-précieuse est si utilis ée que vers 1500 av.

J.-C.

certains g isements s'épuisent Les Chinois doivent alors en importer d 'Asie centrale.

Au néolithique, le jade sert~ réali ser des objets rituels et de prestige ~ la symbolique énigmatique , des talisman s et des armes ; ensuite apparais sent les bijoux et les figurines , et enfin, au XVI' et XVI~ siècle, les objets de luxe comme les supports ~ pinceau x.

des tasses~ vin, des peignes , et autres accessoires .

Extrêmement difficile ~ travailler- c' est l'une des pierres les plus dures -.

elle n 'en reste pas moins la pierre la plus représentative de la civilisation chinoise.

les m eilleur es espèces et l es ordo n ne ~ sa guise.

Si l'on pratique be aucoup la copi e des ancien s ~ c ette p ériode , les lettrés impos ent de nouvell es m éthod es, plus stylisées et inspir ées de la c allig raphie .

Sous la dynastie mandchoue des Qing ( 1644-1911 ) apparaissent des couran ts individualist es, qui donnent lie u ~ quelques quer elles, comme celle qui oppose les amis de Shi Ta o et les quatre Wang.

plus respectueux de la tradition.

Mais la peinture chinoi se semble avoir quelque peine~ entrer dans le cadre du monde occidental qui s'impo se progr essivem e nt et c'est en Coré e et au Japon qu'il faut cherch er les signes d 'un renouvellement au XIX' siècle.

Le rapport tumultueu x entret enu par la Chine avec ses propres traditions au XX' siècle semble annoncer la mort d'un art intimement associé ~ un monde disparu .

Mais une rencontre inopinée se fait en Occident entre l'abstraction moderne et les jeux aléatoire s de l'encre et des couleu rs; la no tio n d e geste créateur, fond a m e ntale dans la tr adition chinoise, entre e n réso n ance avec la c ultu re de la «performance • qui, e n Occid ent d éplace l'Inté rêt d u r ésultat au processus .

~œuvre d 'un Zao Wou-ki, un artiste mondialement connu qui vit en France depuis plusieurs décennies, atteste que la peinture chinoise a u n bel avenir devan t elle.

LA SCULPTURE ET L'ARCHITECTURE DES SCUlPTURES DtCORAnVE S Moins bien représentée que la peintu re , sans doute parce que moins prop ice ~ l'évocation médi tative, la sculpture chinoise a pourtant produit quelques piéces remarquables ; la plupart appartiennent ~ des périodes trés ancie nnes, comme la dynastie Qin (221- 206 av.

J.-C).

C'est de ce règne bref que date la sépuHure de Qin Shi Huangdi , dans le Lintong: une armée d e 7000 p our certaines.

Chaqu e fantassin , a rbalétrier , cavalier , conduct eur d e char, conseiller ou général possède un visage propre , une parure e t une po sture différentes , aucun ne se r esse mble ...

On estime que 700000 personne s travaillèrent pendant près de trente ans ~ ce gigantesque chef-d 'œuvre .

La statuaire se développ e sous la dynastie Han (206 av.

J.-C.-220 apr.

J.-C).

et pendant la p ériode Don g Han, qui correspond a ux deux premi ers siécles de notre ère, sont inventés des parcs et jardins artificiel s dans lesqu e ls les statues jouent un r ô le primordial.

Hommes , b êtes fantastiqu es et divinités de pierre contribuent~ l'harmoni e d ' espaces qui trouv eront leur plus belle expression dans les jardin s zen.

C'est r---------------1 aussi de cette époque que datent les PORCELAINE, LAQUE ET CÉRAMIQUE Pratiquée depuis le Néolithique, la poterie s'Impose très tôt en Chine comme un art~ part entière .

Les formes se trouvent les canons s'Imposent et assez vite, c 'est dans la qualité de la matière et le raffinement des illustrations que les œuvres vont se différencier .

Les techniques connaissent leur développement le plus net sous le règne de la dynastie Song (960 -1279), qui voit l'apparition des porcelaines translucides et du grés émaillé «peau de lièvre>~.

La porcelaine bleu et blanc.

elle, apparaît un peu plus tard, sous les Yuan (1279-1368).

La période Ming (1368-1644) voit l'art du laque et celui de la porcelaine trouver leur plus bel épanouissement.

Les arts dits mineurs, dans la culture chinoise, sont tenus dans une haute estime, participant d'un art de vivre dont le sens profond est de contribuer~ la beauté et~ l'harmonie du monde.

Le lettré aime~ s'entourer d'objets choisis avec soin, dont l'art fait écho ~ ceux qu'il pratique : calligraphie , peinture .

grandes stèles qui se dresse nt l e long de certaines routes chinois es.

La statuaire chinoise , pourtant va se développer dans d'autres directions.

L'influence grandissante du bouddh isme, ~ partir du V' siècle, amène nombre d 'artistes ~ se spéci aliser dans les statues du Bouddha , en bois, en bronze , en pierre .

Les poses sont conv entionnelles , et hors la mati ère, seule la taille fait vraiment la diffé rence : les premiers bouddhas géants chino is sont sculpt és ~ Yungang et Longmen au~ siècle .

C'est une centaine d 'années plus tard, sous la dynastie Tang (618-907), que la sculpture bouddhique connaît son apogée .

Il faut également mentionner le développement un ou deux siècles aupa ra va nt d 'un art étonn ant, que l'on appelle grécQ- bouddhiqu e.

Ce sont pour l'esse ntiel des statuettes de pierre repr ésentant le Bouddha , mais la forme du visage, le tracé des plis du vêtem ent évoquent l'art hellénistique , ------.- et il semble bien qu'une lointaine influence grecque se soit fait sentir jusqu'e n Chine .

Mais la comparaison s'arrête 1~.

e t la sculpture n e prendra jamais en Chine l'importance qu'elle a pu connaître en Occident Elle reste un art décoratif , destiné pou r l'esse n tiel aux temples et aux palais ; un simple élément architectural.

en somme .

L'ARCHITECTURE DE LA MESURE ~architecture elle-même est étroitement associée ~ l'urbanisme, dés la dynastie Zhou (v.

105Q-221 av.

J.-C) q u i voit se dévelop per les premières cités-palais .

L es cél è bres pagodes ~ toit reco urbé n'apparaissent que plusie urs siécles plus tard, durant le règne bre f et agité des dynasties du Nord et du S u d (907-960).

P endant la dyna stie Song (960-1279 ), alo rs que la sculpture bouddhiqu e e ntre da ns une pé riode de déclin, l ' architecture r eligieu s e connaît quelqu e s LES ARTS DE LA SCÈNE La dynastie Tang (618-907) , qui apparaît comme le véritable age d'or de la culture chinoise classique , voit le développement d 'un théiitre chanté , appe lé ici «drame chinois>~ , qui, entre épopée et mélodrame, se révèle très proche de notre opéra.

Masques et décors y dessinent un espace ritualisé, esthétisé à l'extrême, les visages peints devenant images, se figeant dans l'expression hyperbolique d 'un sentiment unique .

Si la dynastie Yuan (1279 -1368) voit ce théâtre s'assouplir quelque peu, avec l'alternance de parties chantées et de parties récitées, les arts de la scène restent en Chine marqués par une distance au réel qui les rapproche davantage de la peinture que de la littérature.

Les catalogues de masques , que l'on peut aujourd'hui encore acheter pour quelques yuans dans les échoppes pékinoises , attestent bien cette dimension éminemment plastique du théatre chinois et résument~ eux seuls toute l'esthétique de l'empire du Milieu : distance au réel, immobilité des poses et des visages , l'ensemble composant un univers figé dans lequel peut éclater la note vibrante d'un chant déchirant l'air comme le trait du calligraphe vient lacérer le blanc de la page .

r éalisat ions s pectacu laires, avec notammen t l'éto nnante pagode de fer de Kaifeng.

dans le Hubei.

Li Jie donne en 1103 le tout premier traité d'arch itecture chinois, consacrant des principes qui, inspirés des traditions , vont continuer~ règir le travail des architectes suivants : un goût évident pour l'horizontal au détriment du vertical ; le respect du paysage et des contraintes de l'environnement (feng shuO .

comme l'humidité , l'orientation , l ' énergie du lieu; l'art de mêler la pierre et le bois, le plein et le vide ...

~ensemble de ces préceptes fait apparaître limage d 'une architecture tentant de nouer un lien étroit entre l'édifice et la nature , d 'une part, la tradition d'autre part.

dans un esprit d'harmonie et de fidélité aux grandes lois qui régissent le monde .

~architecture chinoise, comme la peinture, se conçoit comme l'une des tentatives de l'homme pour contribuer ~l'équilibre de l'Univers .

C'est sans doute pour cette raison que les innovations seront longtemps peu p risées : innover, c'est mettre en danger cet équilibre, c 'est menacer l'unité d'un monde, c'est séparer le prése n t du passé, les vivants des a ncêtres~ qui ils se doive nt de rend re hommage .

Il n'est pas interdit pour autan~ de se distinguer .

La période Qin g (1644 -t911 ), une pé rio d e de stabilit é do m in ée par les reste, avec le temple des 10000 bouddhas ~ Pékin.

M ais le renouveau tient davanta g e ~ la taille des édific es qu'~ la modernit é des form es, e t le choix des batiments bas contr ibue ~ gommer les effets de specta culaire, loin de l'architecture ostentatoire développ ée en Europe ~ la même époque .

Sur l'ensemble , c'est une étonn ante stabilité qui l'emporte , comm e si les formes traditionnelles avaient vocat ion ~ se perpétuer sans vraiment varier.

L'irruption de la modernité , des guerres de l'opium ~ la révolution d e 1911, va préc ipiter l'avènement d 'une architecture occidentale , fonctionnell e et neutre , qui se développ e dans les années 1930 avant de connaîtr e un nouvel essor dans le boom économiqu e des années 1990.

Mais entre les édifices traditionnel s qui continuent~ être batis ç~ et 1~ et les buildin gs ébloui ssants d e Shanghai, le lien reste encore ~ nouer.. »

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