Léonard de Vinci: la dame à l'hermine
Publié le 03/07/2012
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En haut à gauche, le tableau porte une inscription apocryphe :la belle Ferronière Leonard d'Avinci.
«
Anal yse
~ Il s'agit probablement d'une des premières
œuvres peintes par Léonard à la cour des Sforza .
L'atmosphère
de noblesse apaisée qui se dégage
de la représentation laisse entendre que l'artiste
a, pour le moment, mis de côté certains
comportements visionnaires qui caractérisaient
l'inquiétude
de ses dernières œuvres florentines.
Il se laisse aller à une contemplation de la jeune
femme qui, toute baignée de lumière, est saisie
dans une phase de totale concentration.
Seule la
nervosité de la main qui tient l' anima l symbolique
traduit l'hypersensibilité dramatique propre à
Léonard .
Dans cette œuvre, l'artiste commence à
a b
andonner les effets complexes de luminosité
chers aux dernières productions de Donatello
pour aller vers un raffinement des effets de
lumière et vers une recherche plus subtile du
passage de l'ombre à la lumière.
La critique s'est, comme souvent, divisée sur
l'attribution de ce tableau.
Certains y voient la
main de Boltraffio , d' autres de De Predis.
Plus
nombreux sont ceux qui retrouvent dans La
Dame à l'hennine les caractéristiques propres à
Léonard, et son célèbre sfumato.
Ces artistes
furent
tous ses élèves, très liés au maître d'un
point de vue humain, même s'ils furent incapa
bles de saisir à fond son génie.
Dans leurs
œuvres, on retrouve l'influence décisive de ses
le'çons, même si l 'usage superficiel et répétitif du
sfumato a banalisé la découverte .
L' œu vre
C En haut à gauche, le tableau porte une
inscription apocryphe :« la belle Ferronière Leonard
d'A vinci>>.
Les fautes d'orthographe attestent de
l'origine polonaise de cette description ; on sait que
l'œuvre fut acquise en France pendant les années de
la Révolution.
On suppose qu'il s'agit de la
représentation de Cecilia Gallerani , une des
maîtresses de Ludovic le More.
La présence de
l'hennine, emblème des Sforza, renforce cette
hypothèse , et atteste la tendance , chère à Léonard , à
faire coexister la réalité avec le registre symbolique.
Léonard à Milan
+ En 1482, Léonard quitte Florence pour se
mettre au service de Lu dovic Sforza, dit le More,
à Milan, où il avait déjà fait un bref séjour.
D 'âpres polémiques avec l'Académie néo
platonicienne florenti ne, qui le tenait pour
«illettré » et donc pour indigne d'accéder à cette
illustre doctrine qui influençait alors tant de
peintres, d'i n tellectue ls et d'artistes, avaient pro
voq ué ce départ.
Léonard échappait ainsi à un
milieu sceptique et trop raffmé, trop fréquenté
aussi à cette heureuse époque où génies et impul
sions créatrices se mu ltipliaient.
À Milan, à la
cour des Sforza, il devient le maître par excel
lence, estimé et respecté, tandis que son intérêt
bien connu pour les spéculations scientifiques se
trouve stimulé par son amitié avec Luca Pacioli.
Peintre et sculpteur, il est aussi sollicité pour des
costumes et des machines de théâtre, des cou
poles d'églises, des décorations de mariages ! Il
regroupe autour de lui nombre d'élèves au sein
d'un milieu cordial et amical qu'il n'aurait pu
trouver à Florence.
C'est' aux premières années
de ce séjour milanais qu'appartient ce superbe
portrait de La Dame à l'hennine..
»
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