L'ENSEVELISSEMENT DE SAINTE PÉTRONILLE de LeGuerchin

« LE GUERCHIN L'ENSEVELISSEMENT DE SAINTE PÉTRONILLE 1623 Peintre italien Analyse -^Le tableau représente les funérailles de saintePétronille, martyre du Ier siècle et fille de l'apôtre Pierre, morte après un long jeûne, alors qu'elle était plongée dans laprière. L'épisode est relaté sur deux plans : le peintre afiguré en bas les funérailles proprement dites et, en haut, la sainte en présence du Christ. Le Guerchin parvint àRome muni d'une lettre de recommandation pour le cardinal Ludovico Ludovisi, écrite par son protecteur, Alessandro Ludovisi, archevêque de Bologne. Le prélat romain confia tout d'abord auGuerchin la déco ration de son casino de campagne puis, satisfait du travail, présenta l'artisteà son oncle, le pape Grégoire XV, qui lui commanda le retable de saintePétronille.

Ces deuxœuvresconsacrèrent le succès du Guerchinà Rome mais, à la mort du pape, le 8 juillet 1623, lepeintre retourna dans sa ville natale de Cento. L'auteur deL'Ensevelissement de sainte Pétro nille aréussi àfondre ici les deux éléments stylistiques alors prédominants àRome : le classi cisme empruntéauxCarrache et le ton nouveau du baroque. Assimilé par le peintre au cours de son apprentissage chez Louis Carrache, leclassi cisme transparaît dans ladouleur à la fois compo sée et très équilibrée des personnages ;l'accent MUSÉE DU CAPITOLE ROME XVIIe siècle Huile sur toile 423 x 720 cm i baroque est donné par la manière dynamique dont les personnages s'inscrivent dans l'espace. La puissance de l'homme représenté au premier plan occupé à ensevelir la sainte, évoque la peinture du Caravage que le Guerchin asans doute admirée à Rome.

Malheureusement,les extraordinaires effets de lumière, qui marquent les œuvres romaines du Guerchin, sont estompés par un revernissage récent un peu trop pesant. L'œuvre D Cette toile, signée en bas àdroite, aété com mandée en 1621 au Guerchin par le pape Gré goire XVpour orner l'autel dédié àsainte Pétronille, au Vatican. L'œuvre aété transférée en 1730 au Quirinal, où elle est venue remplacer une copie en mosaïque de Pietro Paolo Cristofori. Bonaparte fit entrer la toile au Louvre en 1795, et ne la restitua à l'Italie qu'en 1815. Ses grandes dimensions lui valent d'être placée dans lemusée du Capitole. Un dessin préparatoire est conservé au château de Windsor. Enfin, ilexiste deux gravures de l'œuvre : laplus ancienne est de Nicolas Dorigny etdate de 1700 ;la seconde aété exécutée par Johann Jacob Frey en 1731. Les débuts de la décoration baroque à Rome ? Le Guerchin ainauguré avec ses fresques du casino Ludovisi un nouveau traitement décoratif des plafonds. Une conception révolutionnaire de l'espace apparaît ainsi dans L'Aurore, très éloi gnée de latradition picturale classique établie par Raphaël etsuivie par Annibal Carrache et Guido Reni.

Ces trouées illusionnistes, créées par l'ar tiste pour animer les voûtes, rappellent en réalité le travail du Corrège àParme. Sans doute le Guerchin, natif de Cento, également en Emilie, Du même peintre : PICTO 346 et 347 ONardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffontpour l'édition française 1993 connaissait-il parfaitement ces œuvres. Giovanni Lanfranco, autre peintre émilien, très actif à Rome au début du XVIe siècle, eut lui aussi recours à ces effets de percée vers le ciel. Ses fresques de la coupole de Sant'Andrea délia Valle à Rome sontrestéescélèbres, notamment L'As somption de laVierge, exécutée entre 1625 et1627. L'influence de Rubens, qui séjourna àRome de 1600 à1608, fut également déterminante pour l'essor de la peinture baroque romaine. Photo Vasari. Rome.. »