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L'Enlèvement des filles de Leucippe de Pierre-Paul Rubens

Publié le 22/02/2012

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Né en 1577 à Siegen, en Westphalie, où sa famille, suspecte de sympathies luthériennes, a dû s'exiler, Pierre-Paul Rubens ne découvre Anvers qu'à l'âge de dix ans, après la mort de son père. Il suit les cours de l'Ecole latine de Rumoldus Verdonck avant de devenir, à treize ans, page chez la comtesse de Lalaing. Mais bientôt, incapable de résister à la vocation qu'il entretient depuis des années en copiant des estampes, il entre chez Tobias Verhaecht pour apprendre l'art de peindre. Après avoir été successivement l'élève d'Adam van Noort et d'Otto van Veen, il est inscrit comme maître à la corporation des artistes d'Anvers à l'âge de vingt-et-un ans. En mai 1600. il part pour l'Italie, où il est engagé comme peintre de cour chez le duc Vincent de Gonzague, à Mantoue. Il y réalise ses premiers grands tableaux d'autel, avant de rejoindre, à Rome, son frère aîné Philippe, bibliothécaire du cardinal Colonna. Il entreprend, pour l'église des Oratoriens, le triptyque de La Vierge adorée par des Saints et, à ses moments de loisir, il fait des croquis de statues gréco-romaines, dont il s'inspirera souvent, par la suite, lorsqu'il aura besoin d'un personnage antique approprié.

« bel et bien d'une oeuvre personnelle de Rubens, conçue et réalisée par lui seul, sur un sujet rarement traité quitémoigne de sa vaste culture classique. Un Flamand en ItalieC'est pendant les huit ans qu'il a passés en Italie, sous la protection du fastueux Vincent Gonzague, duc deMantoue, que Rubens a acquis, sur l'Antiquité, des connaissances que l'humaniste français Peiresc jugeait «les plusuniverselles et les plus éminentes que j'aie jamais rencontrées ».

Mais, pour le jeune peintre anversois, nourri duclassicisme un peu froid de son maître hollandais Otto van Veen, ce séjour en Italie a d'abord été l'occasion d'unerencontre avec le baroque et son dynamisme exubérant.

Oublié, le statisme de tableaux de jeunesse comme Adamet Eve au paradis: L'Enlèvement des filles de Leucippe est saturé d'une énergie irrésistible, qui met les corps enmouvement sous l'impulsion des passions. Le produit des extrêmesL'oeuvre de Rubens, toutefois, est bipolaire comme son caractère, et la vitalité y est sauvée de l'excès par unediscipline de fer.

Ainsi, dans L'Enlèvement des filles de Leucippe, la lutte, qui fait se tordre et onduler lespersonnages, est ramassée en une composition rigoureuse, dans un hexagone qui la contient sans l'enfermer.

Cetteopposition fondamentale entre la violence de l'action et la maîtrise sereine de l'artiste est répercutée par lescontrastes de tons — chairs blondes contre torses bruns —, et la douceur bucolique de l'arrière-plan souligne, enl'accentuant, la brutale détermination des ravisseurs.

Chez Rubens, c'est du choc des contraires que jaillitl'harmonie. Les femmes de RubensDe la Vierge aux prostituées en passant par les paysannes, les danseuses et les déesses, Rubens a peint toutes lesfemmes en une: nue et charnue, gonflée de sève, et d'une sensualité si spontanée qu'elle en oublie d'êtreimpudique.

Sous son pinceau, les filles de Leucippe deviennent plus que soeurs : l'envers et l'endroit de la mêmefemme.

Et, si leurs rondeurs débordantes n'excitent plus les mêmes désirs qu'à l'époque de leur créateur, leur peau agardé un éclat et une transparence encore inégalés.

Par un jeu subtil de teintes insolites, où le rose et l'argent semêlent au rouge flamme, à l'ocre et au vert, Rubens est parvenu à capturer toutes les nuances d'une chair biennourrie et puissamment irriguée : plus que le chantre de la femme, il est celui de l'épiderme. Guerre et paixBien que la violence soit omniprésente dans l'oeuvre de Rubens, elle ne correspond pas chez lui à une dispositionnaturelle.

«Je souhaiterais que le monde entier fût en paix, a-t-il écrit un jour, et que le siècle où nous vivons fûtd'or et non de fer».

C'est d'ailleurs cette haine de tous les conflits, exprimée sans ambages dans une de ses oeuvresles plus célèbres, Les Horreurs de la guerre, qui le poussera à accepter, à partir de la quarantaine, des missionsdiplomatiques toujours plus délicates.

Mais sa passion de la vie est telle que, même à travers une scène de rapt, lemessage qu'il adresse aux générations futures parle d'optimisme, de chaleur humaine et de vitalité.

Dans sestableaux, le vieux rêve de l'âge d'or est déjà réalité. L'auteurNé en 1577 à Siegen, en Westphalie, où sa famille, suspecte de sympathies luthériennes, a dû s'exiler, Pierre-PaulRubens ne découvre Anvers qu'à l'âge de dix ans, après la mort de son père.

Il suit les cours de l'Ecole latine deRumoldus Verdonck avant de devenir, à treize ans, page chez la comtesse de Lalaing.

Mais bientôt, incapable derésister à la vocation qu'il entretient depuis des années en copiant des estampes, il entre chez Tobias Verhaechtpour apprendre l'art de peindre.Après avoir été successivement l'élève d'Adam van Noort et d'Otto van Veen, il est inscrit comme maître à lacorporation des artistes d'Anvers à l'âge de vingt-et-un ans.

En mai 1600.

il part pour l'Italie, où il est engagécomme peintre de cour chez le duc Vincent de Gonzague, à Mantoue.

Il y réalise ses premiers grands tableauxd'autel, avant de rejoindre, à Rome, son frère aîné Philippe, bibliothécaire du cardinal Colonna.

Il entreprend, pourl'église des Oratoriens, le triptyque de La Vierge adorée par des Saints et, à ses moments de loisir, il fait des croquisde statues gréco-romaines, dont il s'inspirera souvent, par la suite, lorsqu'il aura besoin d'un personnage antiqueapproprié.Rentré à Anvers en 1608, à la mort de sa mère, il devient, en 1609, «peintre de la maison de Leurs Altesses»,l'archiduc Albert et l'infante Isabelle.

La même année, il épouse Isabelle Brant, dont il aura trois enfants, et il s'offreune demeure bourgeoise, l'actuelle Maison de Rubens, qu'il agrandit d'un atelier.

Menant une vie d'une régularitéexemplaire, il consacre les douze années suivantes à la peinture, réalisant des oeuvres comme La Descente deCroix, La Chute des damnés et Le Combat des amazones.Mais, arrivé au sommet de la gloire, il se laisse tenter par la diplomatie secrète, dans laquelle il remporte de brillantssuccès, notamment lors du règlement de la paix entre l'Angleterre et l'Espagne.

Devenu veuf en 1626, il se remarie,en 1630, avec Hélène Fourment, âgée de dix-sept ans à peine, dont la beauté lui inspirera des portraits pleins desensibilité.

Elle lui donnera dix années de parfait bonheur, et cinq enfants dont le dernier ne naîtra qu'après la mortdu peintre, le 30 mai 1640.. »

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