LE VIOLONISTE À LA FENÊTRE de MATISSE
Publié le 09/09/2012
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Acquis par le musée d'Art moderne en 1975, Le Violoniste à la fenêtre fut peint par Matisse à Nice, au cours de l'hiver 1917-1918. Lors de la Première Guerre mondiale, le travail de Matisse se tranforme radicalement. En effet, les oeuvres de cette période témoignent d' une influence cubiste diffuse qui s'exprime par la géométrisation des formes ainsi que par une palette plu s sombre, dominée par le vert, le gris et le noir.

«
LE VIOWNISTE À I.A FENÊTRE
1917-1918
Peintre français
Analyse
~ Acquis par le musée d'Art moderne en 1975,
Le Violoniste à la fenêtre fut peint par Matisse à
Nice, au cours de l'hiver 1917-1918.
Lors de la
Première Guerre mondiale, le travail de Matiss e
se tranforme radicalement.
En effet, les œuvres
de cette période témoignent d'une influ ence
cubiste diffuse qui s'exprime par la géométrisa
tion
des formes ainsi que par une palette plu s
sombre, dominée par
le vert, le gris et le noir.
La figure du violoniste est composée de formes
géométriques cernées de noir : les rectangles des
jambes , l'é trange trapèze au sommet arrondi qui
définit le buste, la circonférence irrégulière de la
tête ...
La couleur comme expression de « la joie
de vivre », emblématique de toute la production
de l'artiste, s'atténue pour quelque temps : l es
tons sont sobres et limité s.
Ils se répondent de
part et d'a utre du tableau, imprimant un mou ve
ment aux masses immobiles.
Le bleu des volets et
xx:esiècle
Toile 97,5 x46 cm
des montants de la fenêtre évoque par ses tonali
tés nacrées la mer cachée ici par le gra nd nuage
lilas qui la domine , et le rouge brique du sol
ra ppelle celui du ciel.
On a la sensation d'être
devant
une des toiles les plu s essentielles de
Matisse qui, par sa volonté de simp lification
totale, renonce à l'as pect décoratif
de ses précé
dentes toiles.
Dans
Le Violoniste, la balustrade de
la fenêtre est constituée de rigides baguettes
blanches, et
les arabesques des balcons si chères
à l'a rtiste et présentes encore dans une œuvre
de
la même année, La Leçon de piano conservée au
musée d'Art moderne de New York (1917), ont
désormais disparu.
·
L'œ uvre est imprégnée d'une forte luminosité ,
exaltée par
la présence des noirs qui l'e ncadrent
comme les coulisses d' un théâtre.
La conquête
d'un
tel éclat est le fruit du premier séjour de
Matisse à Nice où il avait été frappé par « les
grands reflets colorés
de janvier » et par la lumi
nosité du jour.
Matisse et le cubisme
+ Alors que les premières décennies du xx: e
siècle connaissent une activité artistique parti
culièrement agitée et que naissent
les «avant
gardes >>, la peinture de Matisse reflète un uni
vers serein.
L'objet y est étudié en fonction de
son environnement et ce rapport s'exprime par la
couleur.
Matisse développe ainsi un langage har
monieux, à première vue opposé à la violente
subversion artistique de
ses contemporains.
Matisse déclarera d'ailleurs à propos de
Picasso
-rencontré dans le salon de Gertrude Stein -
qu'ils sont
le« pôle Nord>> et le «pôle Sud >>.
En
effet, le «fauvisme » de Matisse, avec son exalta
tion
de la couleur et son charme décoratif, est à
l'opposé du cubisme et de ses intentions ration
nelles .
C'est le critique d'art
Louis Vauxelles qui
imagina les termes de « fauvisme >> et de
« cubisme >> pour désigner ces deux courants de
peinture.
L'adjectif « fauve >> -c'est aussi un ton
de rouge particulièrement chaud -désigne ceux
qui , au début qu siècle, adoptèrent une technique
fondée sur
la couleur et sur les contrastes de tons
pour exprimer le relief et
la perspective.
Le
«cubisme » réunissait, quant à lui, ceux qui frag
mentaient rationnellement la réalité en formes
géométriques, essentiellement cubiques.
Néanmoins, Matisse s'inspira
des travaux
cubistes à partir de
1914 et jusqu'en 1917: pen
sons par exemple au portrait de Mademoiselle
Landsberg (1914 , musée de Philadelphie).
Mais
Matisse, à l'inverse des cubistes, simplifie le réel
sans jamais
le désintégrer.
L'art nègre dont il fut
un des premiers amateurs, n'a pas été pour lui le
point de départ d'une révolution radicale, comme
ille fut pour Picasso.
Du même peintre : PICTO 916 à 922 Photo Philippe Migeat -Centre Georges Pompidou © Nardini Editore, 1991.
VPC Larousse·Laftont pour l'édition fran çaise, 1991 .
© Jean-Gérard Matisse by SIAE , 1991 .
R1-04-11.
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