le théatre au classique
Publié le 12/11/2013
Extrait du document
«
Le théâtre du début du XVIIème siècle est nommé « théâtre irrégulier ».
Il doit cette appellation à son goût de
l’outrance, à son absence de règles et de mesures.
Puis de 1630 à 1661 le théâtre évolue beaucoup.
La nécessité de
trouver des règles claires, le goût grandissant de la société pour la modération et la raison expliquent l’évolution
du théâtre baroque (ou théâtre irrégulier) au théâtre classique (ou théâtre régulier).
Après une première génération baroque autour de Théophile de Viau (Pyrame et Thisbée 1621), une génération de
transition apparaît avec Mairet ou Corneille qui pratiquent à la fois le théâtre régulier et irrégulier.
Le mouvement
est progressif.
La répartition des genres témoigne de l’évolution du théâtre : la tragi-comédie disparaît au profit des comédies
qui, moins farcesques, acquièrent leurs lettres de noblesse.
Un dramaturge comme Corneille après avoir été
l’auteur à succès du Cid n’écrit plus que des tragédies dans la deuxième partie de sa vie.
2) La règle des trois unités
Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli
Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.
Boileau
L’évolution des lieux multiples au lieu unique se fait peu à peu, elle aboutira en 1640.
Ainsi, Corneille, par
exemple, en 1636 place Le Cid dans quatre lieux différents : le palais du roi, la maison de Chimène, la maison de
Rodrigue et une place publique, et en 1640 situe Horace dans une salle de la maison du héros éponyme.
Un même souci de simplification, en vue d’une plus grande cohérence pour le spectateur entraîne les auteurs à
limiter dans le temps l’intrigue de leur pièce.
L’idée est qu’il y ait le moins de différence possible entre le temps
de la représentation et le temps représenté.
La règle générale est celle des vingt-quatre heures car on imagine que
l’action continue -avec une accélération acceptée- pendant les entractes.
Racine a su pousser à l’extrême cette
règle en imaginant, dans Bérénice par exemple, une action inférieure à six heures.
L’unité d’action procède du même effort.
Le théâtre n’étant pas lu comme un roman, les conditions de
représentation n’étant pas faciles, il est apparu nécessaire de ne pas multiplier les actions.
C’est aussi une façon de
concentrer une idée et de lui donner une force maximale.
Une pièce comme Phèdre entièrement centrée sur la
passion dévorante de son héroïne est très épurée.
Une quatrième unité peut-être ajoutée, celle de ton.
On ne mélange pas les genres mais on distingue clairement
comédies et tragédies, rejetant par là-même les tragi-comédies.
3) Bienséance et vraisemblance
Les bienséances veulent qu’on ne choque pas : il ne doit donc rien y avoir d’indécent ou de violent sur scène.
Les
meurtres, les duels, la vue de tout sang sont proscrits.
Les morts nécessaires à l’intrigue ont donc lieu hors de la
scène et font l’objet d’un récit, comme celui de Théramène dans Phèdre.
Le théâtre est un lieu de conventions sociales.
Il faut proscrire tout ce qui ne pourrait être accepté comme
vraisemblable par les spectateurs.
Il faut convenir aussi aux goûts délicats de la Cour de plus en plus intéressée
par le théâtre.
Les rebondissements romanesques de la tragi-comédie ne sont plus acceptables.
L’idéal classique est celui de la juste mesure et de la concentration.
Les pièces doivent donc être épurées, le
nombre de personnages diminue, les pièces s’organisent nuances.
L’action débute alors que la crise a déjà éclaté.
Les données sont fournies aux spectateurs dans l’exposition, les évènements de la pièce mènent clairement au
dénouement attendu.
III.
Comédie et tragédie
1) Progression de la comédie
Le début du siècle est une période de crise pour le genre, Mairet ou Corneille le font revivre un peu dans les
années 1630 mais c’est seulement entre 1661 et 1680 qu’il atteint son apogée.
La comédie devient bien plus jouée.
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