LE TEMPS D'AKHENATON
Publié le 14/09/2014
Extrait du document

Directeur des travaux et chef sculpteur, Bak reconnait sur une stèle gravée sur les rochers d'Assouan qu'il est «celui qui fut instruit par Sa Majesté elle-même«. C'est donc bien à Aménophis IV Akhenaton qu'il faut imputer les innovations stylistiques et iconographiques, les artistes ne taisant que suivre ses directives. Aucun artiste ne se serait écarté de son propre chef de l'idéalisation habituelle du portrait royal sans l'ordre formel du

«
En l'an 5, Karnak ne répond plus aux exi
gences religieuses du roi.
Ce dernier décide
donc de fonder une nouvelle capitale à 300 km
au nord de Thèbes.
C'est le site actuel
d'Amarna , ville qui donne son nom à
l'ensemble du règne et à son art.
Aton a défini
tivement supplanté le dieu Amon.
À Amama,
la religion d' Akhenaton poursuit son évolution
vers le monothéisme.
La disparition du dieu
des Morts Osi ris précède de peu la suppres
sion de toutes les autres divinités.
Loin d'être un illuminé, Aménophis N appa
raît comme un être déterminé qui mène sa
réforme avec une &aide résolution et pousse
la théocratie égyptienne à ses limites
extrêmes.
Incarnation
du dieu sur terre,
Akhenaton exerce son pouvoir dans tous les
domaines , y compris celui de l'au-delà.
Un style différent
Brutaleme n t, avec l a construction des temples
d'Aton à Karnak , s'affirme un style très origi
nal , à la fois dans la statuaire et dans le relief.
Celui-ci s'appuie toujours sur les conventions
du dessin égyptien, qui restent inchangées.
La nouveauté apparaît d'abord dans le portrait
roya l.
Le roi n 'est pl us idéa lisé.
Son aspect
éternellement jeune et fort cède la place à un
corps et un visage exagérément déformés.
Le
visage, inquiétant par son étroitesse, son men-
Les artistes d' Akhenaton
Direc te ur d es trava ux et che f sculpteur , Ba k reconn aît s ur une stèle gra vée s ur le s roc her s
d ' Assou an qu'il es t «Ce lui qu i f ut ins truit par Sa Majesté elle-m êm e".
C'e st d onc b ien à Am én ophi s IV A khen a ton qu'il faut imput er les innovation s stylistiques et ico nogr a phiques , les artistes ne f aisa nt que
s uivre s e s dire ctives .
Aucun arti ste ne se ser ait éc arté de s on propre
c hef de l'idéal isation habi t u e lle d u portrait roy al sans l'ordre formel du roi.
Favor i du roi, possé d ant aussi le t itr e de directe ur de s trava u x, le sculpt e ur Thoutmo sis est le plu s conn u des arti ste s d' Am arna grâc e
à la d éc ouverte de s on ate l ier e n 1 911.
Les arc héo logu es alle m a nds y retrou vère nt une vingta in e d'é tudes
et de modèles e n plâtre.
P ar mi eux
figure le cé lè bre buste de la r eine Néfe rtiti, e xposé à B er l in.
C e portrait parfai t, malgr é son inach ève ment
( un œil n 'a p as été p eint), servai t de modèl e aux sculpteurs tr availla nt
av ec Thoutmosis.
Les pierres gravées d' Akhenaton
De nouveaux modules , le s talatat.
P o ur con struire ses temple s, Améno
phis IV Akhen aton chan ge le module de s blo cs d e pi erre, grè s à K arnak , cal caire à A marna.
Il utilise de pe tit s blocs d 'e n viron 50 cm de hau teur s ur 25 cm
d e large ur e t 2 5 cm d'épa isse u r.
C ara c tér istiques des seul s monum e nts du pha ra on réform a te u r, ce s blocs s ont co n nus s ous le n o m arabe de talata t.
La dispersion des talatat.
Apr ès la mort du roi d ' A m a rna , ses successe urs
s 'e mp resse nt d 'ef facer tout e trace d e
so n héré s ie.
Ils ordonnent le dé m a ntè
le ment de s te mple s d' Aton et rem ploie nt une gra nde part ie des maté riaux da ns les fondation s de nou veau x
é d if ices.
C'
est là que des milliers de
t ala ta t d em e urent durant d es sièc les,
ton fuyant, ses yeux très étirés et ses lèvres
proéminentes , reflète une vie spirituelle
intense.
Cette image du souverain n'est pas
réaliste, comme le prouvent des effigies datant
d'avant
la réforme ou des années tardives du
règne , q ui figuren t un être normal.
Elle a une fonction religieu se : traduire la
nature
divine du souverain , ses qualités de
créateur, de père et mère de son peuple.
La
représentation d'Akhenaton s'impose comme
canon à la famille royale et aux court i sans,
ma is non pou r figurer les serviteurs et au tres
gens du peuple .
De nouveaux sujets
L'expression du mouvement se renouvelle éga
lement.
Les personnages évoluent avec sou
plesse et naturel.
Mais, surtout, l'iconographie
se modifie.
Une nouvelle image divine appa
raît, celle d ' Aton.
Divinité abstraite , Aton est
symbolisé par le disque solaire, qui émet des
rayons terminés par des mains.
Certaines
mai n s tiennen t des signes de vie qu'e lles fon t
respirer au roi et à la reine Néfertiti.
D'autres
s'emparent de la nourriture disposée sur des
guéridons , trahissant ainsi le seul aspect
encore humain du dieu.
Parmi les principaux thèmes iconographiques
se ra n ge l'adoration du d isque solaire par le roi,
la reine et leu r s filles , thème accompagné d e la
présentation d'of&andes.
il y a aussi les repré
sentations d' Akhenaton et de sa famille, escor
tés par des soldats et par les courtisans , qui
quitten t le palais pour le temp le ; ou encore les
images des tem ples aux milliers d'autels, char
gés de victuailles destinées aux rayons solaires,
où s'affairent une multitude de serviteurs.
Dans les temples d'Aton, contrairement à ceux
des autres dieux, les corps de métiers
jusqu 'à ce que les archéo logue s les dé couvrent.
Le ur nombre actuel e st
e st imé à 120 000 .
Un décor digne d' Aton.
Toutes les
talatat décorées s ont gravées en relief dan s le creux .
Cette techni que est utilisée sys té matiquement , tan t pour les scè n es d'ex té r ieu r que pour celles d 'intérie ur,
pui s que tou tes s e déroulen t désormai s
s ous le disque so l aire et ses rayons b ien
faisa n ts.
La tou che finale était apporté e
par la pe i nture, ma is celle-ci n'a pa s tou jour s rési sté à l'épreu ve du temps .
En hauteur , les rep résentati o ns s'éten dent
aussi bien sur une, de ux ou plu sie urs
t a latat.
Les scène s de la vie quoti dienne sont rema rquable s.
Leur format ré duit rend d 'autant p lus admirab les leur anima tion e t la fou le de détail s sa is is sur le vif.
Mur de talatat
provenant d'
un temple d'Alehenaton à Karnak.
travailla nt pour ou dans le te m ple tels que bou
c hers, bou la n gers, p réposés au nett oyage,
maçons, commerçants, marins, orfèv res ...
sont
figurés de manière très viva nte.
Dans l'au-delà, la survie ne dépend plus
d'Osiris, ma is d'Aton e t du roi, l'in t ermédiaire
entre le dieu et les ho mme s.
D an s sa vie
future, le mort demeure près du souverain et
des temples d'Aton , où il bénéficie de la nour
riture.
Akhenaton est donc omniprésent dans
le décor des tombes privées.
Enfin, l es peintures, réservées aux pa l ais
roya ux e t au x r ésidences des dignitaires, fête nt
la nature dans son exubérance.
Comme bea u
coup d'aut r es œu vres de ce tte époque, elles
font parti e d es plus belles réalisa tions de
l'Égyp te ancienne ..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le temps est invention. Bergson
- Texte d’étude : Charles Baudelaire, « L’Ennemi », Les Fleurs du Mal (1857): Le temps mange-t-il la vie ? (HLP Philo)
- Penser le temps
- Faut-il craindre de perdre son temps ?
- Barjavel_La_nuit_des_temps