Le style Louis XIV en province et à l'étranger
Publié le 05/02/2012
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La province et l'étranger.
Créé en partie pour servir de cadre à la vie publique du roi, aspirant à réfiéter dans tous les domaines la grandeur et la magnificence du souverain, le style Louis XIV ne POUvait guère prospérer et se développer que dans le voisinage immédiat de la cour. De même que la vie administrative fut amenée à suivre les directives d'un pouvoir central installé à Versailles ou à Paris, l'art des différentes parties du pays fut incité à obéir aux dogmes et aux disciplines expnmés par les académies ou manifestés par les manufactures royales. S'efforçant d'éliminer tout caractère régional prononcé, il cherche en quelque sorte à devenir national. En théorie ces faits souffrent peu d'exceptions. Mais bien que, dès 1676, Colbert se soit efforcé d'ouvrir des écoles académiques « par toutes les villes du royaume où il sera jugé nécessaire «, ces initiatives qui reçurent un commencement d'exécution, notamment à Lyon et à Bordeaux, durent attendre le xviiie siècle pour prendre un essor réel. Aussi serait-il hasardeux d'en conclure à une unification totale et spontanée des principaux arts et techniques.
«
L'architecture et la décoration.
- Les bâtiments édifiés en province pour les parlements, par ordre des
intendants ou des villes, l'étaient par des architectes pari siens, d'après les plans envoyés par eux ou soumis à l'appro
bation de l'Academie d'architecture.
Le classicisme compte
presque partout des monuments soumis à son influence.
Il ne pouvait en être autrement.
Sans négliger ses ouvrages
pour Paris et la cour, un Hardouin-Mansart, en l'espace d'une trentaine d'années, donnera des dessins ou des plans
pour l'embellissement de Nancy et de Lunéville, pour les
cathédrales de Blois, d'Orléans et de Nancy, pour l'arc de
triomphe du Pont-Neuf de Toulouse, pour le palais des
États de Bourgogne à Dijon, pour l'évêché de Samt-Omer, pour les hôtels de ville d'Arles et de Lyon, sans omettre
des châteaux comme Dampierre, et des ouvrages pour diverses municipalités.
Après lui, un Robert de Cotte ne
sera pas moins sollicité.
Un d'Aviler, qui, par la f.ublication
de son Cours d'architecture, en 1691, contribua à 'expansion
de la doctrine, devint architecte des états de Languedoc en 1693.
Un Nicolas Mignard, qui ne travailla guère en
dehors du Comtat-Venaissin, appartint néanmoins à l'Aca
démie royale d'architecture.
Ne résidant plus guère sur leurs terres, les grands sei
gneurs cessent de bâtir et se contentent de faire procéder à des transformations qui portent sur les décorations inté
rieures.
Les éléments, les motifs de ces dernières sont
inspirés par les recueils de gravures d'ornementation, qui
jouèrent un rôle actif dans l'unification du style.
En cas de
construction partielle ou de reconstruction totale, on cherche à s'inspirer, sinon de Versailles, du moins des résidences
dissém.mées aux alentours de la Cour ou de Paris.
L'archi
tecture religieuse pas plus que l'architecture civile n'est en contradiction avec la doctrine émise par les théoriciens.
Des persistances gothiques, d'un style :flamboyant plus ou moins fidèle, sont à signaler à Blois, à Orléans, en Nor mandie.
Mais, de même que la chapelle baroque des Domi nicaines de Bordeaux, ces emprunts paraissent davantage
comme des exceptions provoquées par des circonstances
fortuites 9ui confirment la règle que comme un mouvement,
une réaction concertée.
Souvent exécutés
par des artisans qui effectuent leur tour
de France, les boisenes des églises, leurs mobiliers présentent.
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