LE STYLE LOUIS XIV: Cadre historique. Origines et caractères généraux
Publié le 05/02/2012
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Dans un mémoire daté de I663, Colbert exposait que le temps des mécènes particuliers, j!l'ands seigneurs, opulents financiers, riches bourgeois, des Mazarin et des Fouquet, dont les actions provoquaient des louanges déplacées, était achevé. L'heure avait sonné pour eux de s'effacer devant le roi. A ce dernier, seul, devait désormais incomber le soin de stimuler la vie intellectuelle et artistique du royaume. Voyant dans une centralisation poussée un remède et un stimulant pour toutes choses, il résolut, dès sa possession de l'administration des Bâtiments, l'année suivante, d'appliquer cette formule à l'art. En le mettant à l'entière disposition et au service du souverain, il lui assigna la mission de collaborer à sa gloire. Avec l'aide d'un conseil limité, composé de Charles Perrault, que sa charge de commis des Bâtiments mêla à foutes les affaires qui en dépendaient, de Chapelain, de l'abbé Bourzeis et de l'abbé de Cassagne, il en fit un des principaux instruments de cette propagande royale dont on a tracé une esquisse au chapitre précédent. Discernant la nécessité de discipliner et de coordonner les formes, de même qu'il avait discipliné l'esprit en créant la Petite Académie, il réorganisa, ou créa, des institutions capables de fixer la doctrine à exploiter et de l'imposer.
«
dans tous les domaines, son orgueil, qui l'amena à se consi
dérer comme une divinité terrestre égale, sinon supérieure,
à la divinité céleste, reçurent des contemporains une appro bation que l'on a trop tendance à méconnaître de nos JOurs.
On ne saurait oublier, en effet, qu'avant d'être dénaturés par les intrigues des flatteurs, par lesquels ils furent trans
formés en une adulation subie alors par Louis XIV comme une obligation liée aux actes d'un souverain, cet amour de la gloire et cet orgueil répondirent durant longtemps aux
vœux de la nation.
Lassée par une longue suite de troubles, par des luttes
stériles et épuisantes, elle accepta comme une nécessité
inéluctable les conséquences d'une renaissance de l'autorité
monarchique portée à son paroxysme.
Elle s'enorgueillit
de la savOir entre les mains d'un chef semblable aux plus fameux héros de l'antiguité.
Bien plus, elle y trouva un sti
mulant et un réconfort.
Comme l'a finement observé
E.
Lavisse,.
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