LE RESTAURANT DE LA MACHINE À BOUGIVAL de Maurice de Vlaminck

« LE RESTA URANT DE lA MACHINE À BO UGIVAL Vers 1905 Peintre français Biographie Û) Maurice de Vlaminck naît à Paris en i8f 6, dans un milieu modeste.

Il commence à peindre sans aucune formation , en véritable autodidacte.

Dans un récit autobiographique publié en 1929 sous le titre Tournant dange­ reux , il évoque son goût de la nature et son émotion au spectacle des vues de la Seine, de Chatou au Havre.

C'est pour célébrer cette nature tant aimée qu'il commence à peindre.

Cette sensibi lité prédispose Vlaminck à admirer le langage de peintres tels que Gau­ guin et surtout Van Gogh .

C'est d'ailleurs à l ' issue d'une visite de l'exposition consacrée à Van Gogh à Paris en 1901 - qu 'il évoquera plus tard en disant « ce jour-là j' aimais plus Van Gogh que mon père »- qu 'il privilégie les cou leurs pures et un langage à tendance expressionniste.

Pour accentuer l'effet des couleurs pures, Vlaminck juxtapose les tein­ tes complémentaires (rouge-vert, orange­ bleu), à l'instar de ses amis les peintres fauves.

Son goût de la couleur l'incite même à presser les tubes directement sur la toile, avec une prédilection pour le rouge vermil­ lon et le bleu outremer.

Ami de Derain qui le présente à Matisse en 1905 , il se passionne pour l'art nègre et communique son admira­ tion à ses camarades.

Issu d'un milieu pauvre , Vlaminck adopte les idéaux anarchistes, s' en prend à l'organi­ sation sociale, aux lois et à la bureaucratie.

Son art correspond à ses idéaux : la force de la couleur, l'emportement de la touc h e éclip­ sent définitivement le dessin , expression plus mesurée et réfléchie.

Après l'exposition Cézanne de 1907 , Vlaminck , comme les autres peintre s fauves, évolue lentement ver s un art plus apaisé, aux couleurs assourdies.

Maurice de Vlaminck meurt à Rueil-la­ Gadelière, en Eure-et -Loir , en 1958.

x:xe siècle Huile sur toile 60 x 81 ,5 cm Analyse ~ Le Restaurant de la Machine à Bougival est une œuvre caractéristique de la période fauve.

La violence des rouges , soulignée par les bleus et les verts éclatants, exprime toute la vitalité « libé­ ratoire » des œuvres fauves .

L'épais seur des empâtements évoque, quant à elle , les toiles de Van Gogh et le plan relev é de la route est un lieu commun du japonisme cher aux peintres postim­ pressionnistes.

Au sein du fauvisme, qui apparaît selon cer­ tains historiens d'art comme le dernier sursaut du XIX e siècle, et selon d'autres comme la première manifestation du xx e siècle , Vlaminck suit un parcours très personnel , quasi extrémiste, guidé surtout par une force impulsive.

La violence de cette œuvre montre à quel point l'artiste s'approprie la réalité pour en don­ ner une traduction presque sauvage.

Vlaminck tente ici de communiquer la force de ses sensa­ tions avec une spontanéité qui vise à s'affranchir du filtre de la raison.

L'œuvre C L 'œuvre signée en bas à droite VLA MI N CK a vraisemblablement été peinte vers 1905 .

Elle est entr ée dans les collections nationales en 1973, lors de la donation des époux Max et Rosy Kaganovitch.

Cette donation, qui comporte plusieurs tableaux remarquables du XIX siècle et quelqu es belles œuvres fauves, figure depuis 1986 au musée d'Orsay.

P ho to R.M .N .

© Nardi ni E di tore , 1993 .

VPC larousse- Laffont pour l'édit i on française 1993 © M.

de Vlaminc k by S.I.A.E .

25-35. »