Le printemps de Millet

« MUSÉE DU LOUVRE PARIS XIXe siècle École de Barbizon Huile sur toile 86 x 111 cm Analyse lev Le Printemps appartient à un cycle de quatre toiles consacré aux Quatre Saisons.

Millet exé- cuta ce cycle de façon discontinue, entre 1868 et 1873-1874 ; L'Hiver ne fut jamais fini.

Relative- ment autonomes, les quatre tableaux peuvent être séparés.

Mais des liens subtils les unissent, notamment Le Printemps et L'Automne d'une part (voir ci-contre), et L'Hiver et L'Été d'autre part.

Tous établissent un dialogue entre la nature et l'homme.

Le Printemps et L'Automne accor- dent une place essentielle au paysage : l'homme, qui doit affronter la nature toute-puissante, sem- ble chercher un abri contre les foudres du ciel.

L'Hiver et L'Été donnent en revanche le premier rôle à l'homme : sa présence prend corps à l'intérieur du tableau, même si la nature semble toujours menaçante.

Dans Le Printemps, comme dans son pendant, les parfums de la saison précédente semblent encore vivaces mais ceux de la saison prochaine sont déjà au rendez-vous.

C'est un moment de transition, le ciel couleur de plomb est lourd de nuages, souvenirs d'un orage à peine terminé.

La nature s'habille de vert, signe d'une nouvelle croissance.

L'arc-en-ciel laisse entrevoir la lumière d'un été imminent.

Millet s'appuie sur la tradition de la peinture de paysage, chère à son ami Rousseau, pour se rapprocher de Constable et, finalement, de Ruysdael.

Les deux autres tableaux représentent au contraire chacun une saison dans sa plus pleine expression.

La progres- sion d'une saison à l'autre suit l'écoulement du temps au cours d'une journée : du matin printa- nier à la mi-journée estivale, de l'après-midi automnale au coucher de soleil hivernal.

L'oeuvre D Le tableau fia commandé par Frédéric Hart- mann en 1868 et terminé en 1873.

Mme Hartmann l'offrit au Loutre en 1887.

Durand-Ruel présenta l'oeuvre à Paris en 1878, dans le cadre de V« Exposi- tion rétrospective de tableaux et dessins de maîtres modernes ».

Millet a réalisé également une version presque identique, au pastel: elle est aujour- d'hui conservée à la Gulbenkian Foundation, à Lisbonne.

Une copie anonyme, de même format, se trouvait en 1950 sur le marché américain.

Archives Nardini L'Automne, Metropolitan Museum, New York.

Du même peintre : PICTO 694 à 697 Photo R.M.N.

C Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 23-24. »