Le portrait en tant que mise en scène du pouvoir politique
Publié le 30/09/2012
Extrait du document
«
Ainsi, un portrait politique se doit-il toujours de mettre en scène le pouvoir ? Si oui, le portrait politique est-il
plus du côté du pouvoir ou de celui de l'Art ?
Tout d'abord, nous verrons par quels artifices, ou par quels moyens, cette mise en scène peut être possible
dans un espace immobile et avant tout représentatif.
Puis, nous tâcherons de justifier cette mise en scène, en nous interrogeant sur sa fonction, sa légitimité et sur
son éventuelle nécessité.
Enfin, nous tenterons d'analyser la nature des relations entre l'artiste et le pouvoir, afin de définir la part de
liberté concédée à l'artiste, et surtout sa place dans la mise en scène du pouvoir.
Tout portrait suppose une certaine forme de narration.
Cela signifie que tout portrait donne à voir un
homme ou une femme, dans sa singularité, en le contextualisant grâce au décor, aux vêtements, aux attributs,
ou encore à l'expression du regard.
À travers tel choix pictural, le peintre propose une certaine de grille de
lecture de son portrait, de façon à donner du sens à la représentation.
Par exemple, Jean-Auguste-Dominique
Ingres représente les mains de Louis-François Bertin l'Aîné, directeur du « Journal des Débats », de façon
anormalement grandes et épaisses.
Ses doigts, mis en valeur par le contraste entre leur couleur beige et le noir
de son vêtement, sont ouverts sur ses genoux, et exercent une pression, comme si l'imposant personnage
allait se dresser sur ses jambes.
Cette représentation de la force de Monsieur Bertin dans ses deux mains fait
évidemment signe vers son pouvoir d'influence personnelle au sein du journal, ainsi que la force de pression
qu'exerce la presse sous l'Empire de Napoléon 1er, auquel elle s'oppose.
Mais cette force du détail n'est rien
comparée à la puissance significatrice de la composition d'un portrait.
En effet, en organisant l'espace de sa
représentation, le peintre met déjà en scène le pouvoir qu'il représente.
Le Portrait de François 1er par Jean et
François Clouet illustre parfaitement cette idée.
Le souverain est représenté de face, le visage à peine détourné,
de sorte qu'il occupe toute la largeur du tableau, donnant ainsi une impression de frontalité très imposante.
La
magnificence de son costume gris pâle aux amples manches gigots contribue à faire dépasser son buste,
excessivement large, hors du cadre du tableau à droite comme à gauche.
Les frères Clouet révèlent par cette.
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