LE PORT DU HAVRE (BASSIN DE LA BARRE) de BOUDIN
Publié le 16/07/2012
Extrait du document
Le tableau est signé et daté en bas à gauche «Le Havre. E. Boudin 88 «. Il a appartenu à Durand-Ruel, marchand des impressionnistes et amateur enthousiaste de Boudin, qui organisa en 1881 une exposition de ses oeuvres pour inaugurer...
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Analyse
•Dans la ville côtière de Honfleur, en Nor
mandie, Eugène Boudin devint le peintre des
espaces marins, des bateaux, des plages et des
vastes ciels atlantiques.
Les ports furent naturellement un de ses motifs
de prédilection.
Il observa les ports belges et hol
landais, au cours de voyages répétés, ainsi que les
ports de France : Camaret, Brest, Bordeaux, et,
très souvent, Le Havre.
Jeune homme, il s'était
attaché à noter dans ses croquis les scènes les plus
vivantes de la vie quotidienne : le retour d'un
groupe de pêcheurs, le va-et-vient des bateaux.
Puis il avait entrepris des compositions plus ambi
tieuses, abandonnant la représentation des événe
ments quotidiens pour traduire la beauté mélan
colique de scènes plus amples.
C'est le cas de ce tableau qui représente le bas
sin de la Barre au Havre, peint à plusieurs repri
ses par l'artiste.
Sous un ciel nuageux, les façades du port et
les mâts squelettiques se reflètent dans les eaux
froides, presqu'immobiles, du port.
Les barques
se déplacent silencieusement sur les eaux gris
bleu ; quelques rares figures humaines à peine
discernables, les animent.
L'œuvre
C Le tableau est signé et daté en bas à gauche
«Le Havre.
E.
Boudin 88 ».
Il a appartenu à
Durand-Rue/, marchand des impressionnistes et
amateur enthousiaste de Boudin, qui organisa en
1881 une exposition de ses œuvres pour inaugurer
le nouveau siège de sa galerie située boulevard de la
Madeleine.
En 1891, Durand-Rue/ le vendit à
James J.
Hill.
Le tableau passa ensuite au fils de ce
dernier, N.B.
Hi/~ qui le légua au Louvre en 1978.
Après avoir figuré aux cimaises du musée du Jeu
de Paume, le tableau fait partie depuis 1986 des
collections du musée d'Orsay.
Boudin et la Bretagne
+En 1856, Boudin notait: « •.
.l'envie de fuir qu'il avait «découvert trop tard ce pays, car
me tourmente».
Il voulait fuir une Normandie c'était l'objet de mes rêves».
trop familière, trouver un ailleurs différent, inédit Dans ses croquis rapides, qui lui servaient sou-
et mystérieux, sans se soumettre pour autant au vent à réaliser ses tableaux, il notait avec un éton-
rythme frénétique de la vie parisienne.
nement amusé les traditions ancestrales, les cou-
Boudin voyagea beaucoup, mais à la Belgique turnes et les costumes populaires.
Il choisit
et à la Hollande, à l'Italie et au sud de la France, d'épouser une Bretonne et éprouva longtemps
c'est la Bretagne qu'il préféra et qui lui offrit ce une véritable fascination pour cette région primi-
changement auquel il aspirait.
Cest en 1857 que tive et rude.
Après lu~ de nombreux artistes,
l'artiste, âgé de vingt-deux ans, découvrit cette Gauguin en tête, trouvèrent en Bretagne le pays
région.
Avec une désolation qui fait sourire, étant « primitif», non corrompu par la civilisation
donné son jeune âge, il écrivit alors à son frère moderne, auquel ils aspiraient..
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