LE MUSIC-HALL
Publié le 30/01/2019
Extrait du document
Le Chat noir
Dans les premières années du xxe siècle vient la mode des cabarets artistes. Ils sont alors les hauts lieux de la chanson française et de l’esprit montmartrois. Tout Paris y accourt pour applaudir des chansonniers dont Delmet, Vau-caire ou Aristide Bruant, l’inventeur de la chanson réaliste. Il reprend le local d’un cabaret, Le Chat Noir et le rebaptise Le Mirliton (c’est pourtant le premier nom qui subsistera). Il y crée une ambiance particulière en houspillant la clientèle, qui reprend pourtant en chœur les refrains de ses chansons, œuvres populaires et socialistes dans lesquelles il évoque les quartiers pauvres (À Belleville, Nini Peau de chien) ou les prisons (A Saint-Lazare). Cette inspiration pseudo-anarchique est la clé de ses succès auprès de spectateurs bourgeois avides de s’encanailler. Dans le même cabaret, se réunit le groupe des Hydropathes (ceux que l’eau rend malade!). L’excentricité y est de rigueur: dans une arrière-salle appelée le Sénat, le service est fait par des serveurs en tenue d’académicien ! On y voit Toulouse-Lautrec, figure légen-
La gloire de Montmartre
Après le Palais-Royal, les Champs-Elysées et les grands boulevards, la butte Montmartre devient le nouveau temple de la variété. À partir de 1850, les «beuglants» (petit café-concert) sont remplacés par de grandes salles pour des
revues à grand spectacle. La première a lieu en 1868, au café Gaîté-Rochechouart. Bientôt
d’autres salles s’ouvrent, parmi lesquelles, La Cigale en 1887, où débutent Mistinguett et Yvonne Printemps.
La grande vedette de Montmartre est bien sûr Le Moulin Rouge, édifié en 1889 sur la place Blanche et dont l’aspect extérieur ressemble à un véritable moulin. Derrière la salle principale s’étend un jardin, où, à la belle saison, le public se rafraîchit et se restaure après avoir dansé. De petits ânes blancs promènent les dames sur leur dos et un gigantesque éléphant en stuc trône au milieu de tout cela. Cependant, la principale attraction du bal reste le « quadrille naturaliste et acrobatique » : le futur french cancan. Ce quadrille est emporté par des danseuses populaires comme la Goulue, Grille d’Égout, Nini Pattes-en-l’air et la Môme Fromage, toutes immortalisées, ainsi que Jane Avril ou Valentin le Désossé, par Toulouse-Lautrec.
Puis, en 1903, on fait construire à la place de l’ancien Moulin Rouge, un théâtre de variétés. Grâce à ses spectacles où s’illustrent Mistinguett, Joséphine Baker, Maurice Chevalier ou Jean Gabin, le nouveau Moulin Rouge devient le plus célèbre music-hall du monde. Brûlé en 1914, il est reconstruit en 1926. À partir de 1935, on y donne de grandes revues, et, dans les années 1950, il se transforme en cinéma, puis
«
Le
music-hall
neille et Racine à l'Eldorado.
Un classique
au caf'-conc'! Triomphe, scandale, campagne
de presse: le 31 mars 1867, l'autorisation
est donnée aux cafés-concerts " de s'offrir
des costumes, de jouer des pièces et de se
payer des intermèdes de danse et d'acrobati e>>.
C'est l'acte de naissance officiel du music-hall
français.
La gloire de Mont martre
Après le Palais-Royal, les Champs-Eiysées et les
grands boulevards, la butte Montmartre devient
le nouveau temple de la variété.
A partir de
1850, les «beuglants•• (petit café-concert) sont
remplacés par de grandes salles pour des
revues à grand spectacle.
La première a lieu en
1868, au café GaÎté-Rochechouart.
Bientôt
d'autres salles s'ouvrent, parmi lesquelles, La
Cigale en 1887, où débutent Mistinguett et
Yvonne Printemps.
La grande vedette de Montmartre est bien sûr
Le Moulin Rouge, édifié en 1889 sur la place
Blanche et dont l'aspect extérieur ressemble
à un véritable moulin.
Derrière la salle princi
pale s'étend un jardin, où, à la belle saison, le
public se rafraîchit et se restaure après avoir
dansé.
De petits ânes blancs promènent les
dames sur leur dos et un gigantesque éléphant
en stuc trône au milieu de tout cela.
Cepen
dant, la principale attraction du bal reste le
"quadrille naturaliste et acrobatique>> : le futur
french cancan.
Ce quadrille est emporté par des
danseuses populaires comme la Goulue, Grille
d' Égout, Nini Pattes-en-l'air et la Môme Fro
mage, toutes immortalisées, ainsi que Jane Avril
ou Valentin le Désossé, par Toulouse -Lautrec.
Puis, en 1903, on fait construire à la place de
l'ancien Moulin Rouge, un théâtre de variétés.
Grâce à ses spectacles où s'illustrent Mistin
guett, Joséphine Baker, Maurice Chevalier ou
Jean Gabin, le nouveau Moulin Rouge devient
le plus célèbre music-hall du monde.
Brûlé en
1914, il est reconstruit en 1926.
À partir de 1935,
on y donne de grandes revues, et, dans les
années 1950, il se transforme en cinéma, puis .l La troupe des danseuses a du Moulin Rouge.
De gauche à droite : la Sauterelle,
Nini Pattes-en-l'air, la Goulue,
Môme Fromage et Grille d'Egout
(au sol).
La chanteuse Yvette
Guilbert, interprétant �
Linger, longer, loo!, dessinée
par Henri de Toulouse-Lautrec,
le grand peintre du café-concert.
se double d'un cabaret où le fameux french
cancan continue d'attirer les foules.
Le Chat noir
Dans les premières années du xx• siècle vient la
mode des cabarets artistes.
Ils sont alors les
hauts lieux de la chanson française et de l'es
prit montmartrois.
Tout Paris y accourt pour
applaudir des chansonniers dont Delmet, Vau
caire ou Aristide Bruant, l'inventeur de la chan
son réaliste.
Il reprend le local d'un cabaret, Le
Chat Noir et le rebaptise Le Mirliton (c'est pour
tant le premier nom qui subsistera).
Il y crée
une ambiance particulière en houspillant la
clientèle, qui reprend pourtant en chœur les
refrains de ses chansons, œuvres populaires et
socialistes dans lesquelles il évoque les quar
tiers pauvres (À Belleville, Nini Peau de chien)
ou les prisons (À Saint-Lazare).
Cette inspiration
pseudo-anarchique est la clé de ses succès
auprès de spectateurs bourgeois avides de
s'encana iller.
Dans le même cabaret, se réunit
le groupe des Hydropathes (ceux que l'eau
rend malade!).
L'excentricité y est de rigueur:
dans une arrière-salle appelée le Sénat, le servi
ce est fait par des serveurs en tenue d'académi
cien ! On y voit Toulouse-Lautrec, figure légen- daire
de Montmartre, mais aussi Alphonse
Allais, Caran d'Ache et Henri Rivière.
Ces der
niers donnent des représentations de leur
théâtre d'ombres, ancêtre du cinéma.
Les artistes célèbres
Armand Ménard dit Dranem est un fantaisiste
mais aussi un chanteur et un comédien.
Au
café concert, il lance le genre comique niais et
malicieux.
Vêtu d'un costume ridicule, il inter
prète d'une voix de fausset des chansons volon
tairement idiotes, telles que Ah! les p 'tifs pois.
Yvette Guilbert débute comme chanteuse en
1890.
Sa belle voix, la netteté de sa diction, sa
physionomie souple et mobile lui assurent la
faveur du public.
Son nom reste attaché à deux
succès: Le Fiacre et Madame Arthur.
La Polaire,
elle, s'impose avec des airs tels que Thamara
bou m-di-he, puis elle se distingue dans le genre
épileptique.
Félix Mayol fut un chanteur de
charme très célèbre.
Son succès est dû à son
personnage de fantaisiste mondain (habit, brin
de muguet à la boutonnière, toupet de cheveux
blonds), à son habile diction soulignée d'un
élégant jeu de mains.
Parmi les 500 chansons
qu'il a composées, une des plus célèbres reste
sans doute Viens poupoule.
Le déclin du music-hall
Dès 1900, les principales caractéristiques du
music-hall sont mises en place.
D'autres salles
s'ouvrent à Paris: l'Olympia est créé par Joseph
Olier, également propriétaire du Moulin Rouge.
Les Folies-Bergères donnent la première revue
qui mélange chants, danses et attractions.
Au
Grand Théâtre des Champs- Eiysées, Joséphine
Baker triomphe en 1926 avec _la Revue Nègre en
chantant J'ai deux Amours.
A cette époque, le
succès du music-hall est encore vivace et se
prolonge jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Mais déjà l'invention du cinéma compromet
son existence..
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