Le Music-hall
Publié le 03/02/2012
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Armand Ménard dit Dranem fut un fantaisiste mais aussi un chanteur et un comédien. Au caféconcert, il lance le genre comique niais et malicieux, et interprète, vêtu d'un costume ridicule, des chansons volontairement idiotes d'une voix de fausset, telles que : Ah! les p'tits pois. Au music-hall, il interprète de nombreuses revues et opérettes dont \" Un soir au réveillon , qu'il joua beaucoup en tournée. Homme de coeur, il fut le fondateur de la maison de retraite des artistes du spectacle de Ris-Orangis....
Le music-hall est un spectacle de variétés. Ce terme, d’origine anglo-saxonne, signifie «salle de musique». Mais, pendant plus d’un siècle, il sera synonyme d’amusement populaire, d’émotion et d’émerveillement.
A Londres, au milieu du siècle dernier, un tavernier du nom de Charles Morton accueille dans son arrière-salle, comme un peu partout en Angleterre, des habitués qui se réunissent pour chanter et boire de solides pintes de bière brune. Son établissement se nomme The Saint Georges Tauern, et les spectacles amateurs qui s’y déroulent sont placés sous le patronage d’un chairman, personnage haut en couleur qui préside la soirée, comme il est de tradition dans les pays anglosaxons. Le succès de ces soirées est tel que Charles Morton a rapidement l’idée de faire appel à des talents de toutes disciplines: acteurs amateurs ou professionnels, jongleurs, escamoteurs, magiciens, prestidigitateurs, comiques, chanteurs. Fort de ce premier succès qui distrait et retient ses clients, Morton a ensuite l’idée de restaurer une vieille taverne, le Canter-bury Arms, qui est rapidement rebaptisée Canter-buryHall et peut contenir 700 personnes.
Les origines du music-hall
En alliant la convivialité et le plaisir de manger en se divertissant, notre tavernier, sans le savoir, invente le music-hall. Nous sommes en 1848, et jusqu’à l’invention du cinéma, en 1895, le music-hall va connaître un succès retentissant, faisant la conquête des États-Unis et de toute l’Europe. Une grande partie de l’engouement pour ce spectacle
«
leurs portes: l'Alhambra, en 1854, puis le Coli-
seum, le Metropolitan, ('Empire (1863)...
En 1861, le bouillant Morton ouvrit l'Oxford Music-
Hall, d'oU disparurent rapidement les tables.
Cette salle donna son nom a un genre qui, desor-
mais, n'etait plus du café-concert, mais plutOt un
spectacle de varietes.
Pendant au moins deux
heures, on applaudissait des danseurs, des chan-
teurs, des acrobates...
On doit a la scene londonienne la creation de
troupes de danseuses, les «girls », qui devaient
faire par la suite les beaux jours des revues de
Paris et de Broadway.
La capitale britannique pro-
duisit de grands artistes: le nain burlesque Little
Tich, Gracie Fields, Albert Chevalier, Mary Lloyd,
Charlie Chaplin, et de grands animateurs: C.
B.
Cochran, qui, avec Charles Morton, joua un role
tres important dans revolution du music-hall.
Le music-hall aux Etats-Unis
Aux Etats-Unis, les spectacles de varietes trouvent
leurs caracteristiques propres en meme temps
qu'en Angleterre, vers le milieu du siecle dernier.
La venue de vedettes anglaises (Mary Lloyd, Albert
Chevalier) et remergence de traditions locales
donnerent naissance au minstrel show et aux
fameux saloons.
Le minstrel show qui signifite spectacle de
menestrels etait une forme de spectacle qui fut tres
populaire au debut du xixe siècle et que l'on allait
voir en fainille.
Des acteurs blancs, le visage noirci
au bouchon calcine, singeaient les Noirs et carica-
turaient leur folklore.
lmporte d'Angleterre, le «nig-
ger minstrel show » apparut aux Etats-Unis vers
1820 et connut de 1850 a 1900 une vogue conside-
rable.
Des Noirs affranchis monterent eux-memes
des spectacles de menestrels (saynetes comiques,
exhibitions de virtuosite instrumentale, danses et
chansons).
A partir de 1855, les troupes de mins-
trel show composees uniquement d'artistes noirs
commencent a se multiplier.
Des lors, le minstrel
show allait 'etre peu a peu remplace par le « variety
show» ou vaudeville.
En revanche, les saloons (entre 1870 et 1881)
etaient frequentes par un public plus interlope,
compose d'hommes et de femmes galantes.
Des
comediens, des chanteuses, des numeros de
danse et au final des chorus girls se succedaient
sur une petite estrade, accompagnes par le tradi-
tionnel piano bastringue.
De ces spectacles de nature diverse devaient emerger les premiers
artistes de valeur.
Quant au theatre de varietes,
it n'allait pas tarder a s'enrichir du repertoire noir
nord-americain.
Comme en Angleterre ou en France, c'est sets
l'impulsion d'un homme entreprenant, Tony Pas-
tor, que s'ouvre en 1881 une salle d'un type nou-
veau, le « Theatre de varietes D.
Des troupes itinerantes se creent et sillonnent
tout le pays.
De nouvelles salles s'ouvrent, et bien
vite on remplace le mot de variety par celui de
vaudeville », qui, paradoxalement, suggere une
plus haute tenue morale.
A la fin du siecle, le pro-
gramme de ces spectacles se composait d'une
premiere partie avec des numeros d'adresse ou
intervenaient des jongleurs, des funambules et
des animaux dresses, suivie d'une serie de nume-
ros varies (chant, danse, contorsions) jusqu'a
rentree en scene de la «star ».
Quelques noms sont restes fameux: Sophie
Tucker ou W C.
Fields, qui, comme Charlie Cha-
plin, deviendra célèbre grace au cinema.
Des
artistes illustres aussi bien tragediens, comediens
ou chanteurs se produisirent a I'epoque dans les 5,
a
Dans les
coulisses
du Moulin-Rouge,
Lona Barrison en
compagnie de
son epoux et
impresario
dessines par
Toulouse-Lautrec.
Ce peintre a
immortalise
les silhouettes
ondulantes et
les costumes
audacieux des
danseuses.11 les a
croques avec une
incisive nettete
l'aide de lignes
simples et de
fulgurants aplats
de couleurs.
Les
danseuses du
Moulin -Rouge
constituerent pour
lui une source
d'inspiration
inepuisable.
monotncars
Affiche
de la revuelliP'
du Moulin-Rouge
en 1904.
plus grandes salles des Etats-Unis, attires par des
cachets considerables.
Ainsi, Sarah Bernhardt fit
une tournee retentissante en 1880 en sillonnant
toute l'Amerique en chemin de fer.
Dans son train
special, plusieurs wagons etaient occupes par sa troupe, ses amis mais aussi sa menagerie, son cer-
cueil dont elle ne se separait jamais, les decors de
ses spectacles et sa nombreuse garde-robe de
scene et quotidienne.
On peut aussi titer le chan- teur russe Fedor Chaliapine.
Enfin, it faut noter
l'apport remarquable des Noirs au music-hall arne-
ricain.
Le mélange de tant de cultures cr.& une
ecole, un style que Broadway et Hollywood ont
rendu mondialement populaire.
En France, la tradition des « cafés chantants » est
anterieure a la Revolution.
En 1740, un cafetier
avait eu l'idee d'ouvrir un etablissement ou Ion
presentait des parades et des scenes dialoguees.
Pour son malheur, un spectateur trouva un bout de
chandelle dans sa tasse de café ! Des lors le café-
theatre fut surnomme le cafe des bouts de chan-
delle et periclita.
Mais une idee etait née...
Le café-concert
II faut attendre le relachement des mceurs du
Directoire pour que les premiers cafés chantants
fassent leur apparition, essentiellement au Palais-
Royal.
Le plus ancien de ces cafés fut le Café des
Aveugles, oil pour la premiere fois furent presen- tees de petites scenes entrecoupees de chanson-
nettes.
On allait egalement au Café Borel, au Café
du Sauvage, ou Ion applaudissait la Femme a Barbe, le Sorcier musicien (qui jouait a la fois du
tambourin, du flageolet, de la harpe et des casta-
gnettes) ou I'Espagnol incombustible: it s'endui-
MI6
sait d'huile bouillante puis marchait sur des
plaques de fonte rougies a blanc! Le «café chan-
tant » devint progressivement carconc'» (café-
concert).
A l'origine, les artistes chantaient au
milieu des tables, accompagnes d'un simple
piano.
Puis, des 1847, une estrade s'eleva, se trans-
forma en scene ou jouait un orchestre, le violonis-
te faisant office de chef d'orchestre.
Au Café des
Ambassadeurs, au Chalet Morel, on venait boire un
café, un bock ou une cerise a ('eau -de -vie.
La salle reine du caf'conc'- l'une des pre-
mières grandes salles de varietes de Paris avec
I'Alcazar d'Hiver - fut l'Eldorado, fonde en 1858
par M.
Lorge, qui en etait le directeur.
La foule se
leurs portes: l'Alhambra, en 1854, puis le Coli
seum, le Metropolitan, l'Empire (1863) ...
En 1861, le bouillant Morton ouvrit l'Oxford Music
Hafl, d'où disparurent rapidement les tables.
Cette salle donna son nom à un genre qui, désor mais, n'était plus du café-concert, mais plutôt un
spectacle de variétés.
Pendant au moins deux heures, on applaudissait des danseurs, des chan
teurs, des acrobates ...
On doit à la scène londonienne la création de
troupes de danseuses, les «girls>>, qui devaient faire par la suite les beaux jours des revues de Paris et de Broadway La capitale britannique pro
duisit de grands artistes: le nain burlesque Little
Tich, Gracie Fields, Albert Chevalier, Mary Lloyd,
Charlie Chaplin, et de grands animateurs: C.
B.
Cochran, qui, avec Charles Morton, joua un rôle
très important dans l'évolution du music-hall.
Le music-hall aux États-Unis
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Aux États-Unis, les spectacles de variétés trouvent f leurs caractéristiques propres en même temps
qu'en Angleterre, vers le milieu du siècle dernier.
i Dans les a coulisses La venue de vedettes anglaises (Mary Lloyd, Albert
Chevalier) et l'émergence de traditions locales
donnèrent naissance au minstrel show et aux
fameux saloons.
Le minstrel show qui signifite spectacle de
ménestrels était une forme de spectacle qui fut très
populaire au début du XIX' siècle et que l'on allait voir en famille.
Des acteurs blancs, le visage noirci
au bouchon calciné, singeaient les Noirs et carica
turaient leur folklore.
Importé d'Ang)eterre, le «nig ger minstrel show>> apparut aux Etats-Unis vers
1820 et connut de 1850 à 1900 une vogue considé
rable.
Des Noirs affranchis montèrent eux-mêmes
des spectacles de ménestrels (saynètes comiques,
exhibitions de virtuosité instrumentale, danses et
chansons).
À partir de 1855, les troupes de mins
frei show composées uniquement d'artistes noirs
commencent à se multiplier.
Dès lors, le minstrel
show allait être peu à peu remplacé par le « variety show>> ou vaudeville.
En revanche, les saloons (entre 1870 et 1881)
étaient fréquentés par un public plus interlope,
composé d'hommes et de femmes galantes.
Des
comédiens, des chanteuses, des numéros de
danse et au final des chorus girls se succédaient
sur une petite estrade, accompagnés par le tradi
tionnel piano bastringue.
De ces spectacles de nature diverse devaient émerger les premiers
artistes de valeur.
Quant au théâtre de variétés, il n'allait pas tarder à s'enrichir du répertoire noir
nord-américain.
Comme en Angleterre ou en France, c'est st1Us
l'impulsion d'un homme entreprenant, Tony Pas tor, que s'ouvre en 188! une salle d'un type nou
veau, le« Théâtre de Variétés>>.
Des troupes itinérantes se créent et sillonnent tout le pays.
De nouvelles salles s'ouvrent, et bien
vite on remplace le mot de variety par celui de
«vaudeville>>, qui, paradQxalement, suggère une plus haute tenue morale.
A la fin du siècle, le pro
gramme de ces spectacles se composait d'une première partie avec des numéros d'adresse où
intervenaient des jongleurs, des funambules et
des animaux dressés, suivie d'une série de numé
ros variés (chant, danse, contorsions) jusqu'à
l'entrée en scène de la «star>>.
Quelques noms sonl restés fameux: Sophie Tucker ou W C.
Fields, qui, comme Charlie Cha
plin, deviendra célèbre grâce au cinéma.
Des
artistes illustres aussi bien tragédiens, comédiens
ou chanteurs se produisirent à l'époque dans les
du Moulin-Rouge, Lons Barrison en compagnie de son époux et imprésario dessinés par Toulouse-Lautrec.
Ce peintre a immortalisé les silhouettes ondulantes et · les costumes audacieux des danseuses.
Il les a croqués avec une incisive netteté à l'aide de lignes simples et de fulgurants aplats de couleurs.
Les danseuses du Moulin-Rouge constituèrent pour lui une source d'inspiration inépuisable.
Affiche~ de la revue du Moulin-Rouge en1904.
plus grandes salles des États-Unis, attirés par des
cachets considérables.
Ainsi, Sarah Bernhardt fit une tournée retentissante en 1880 en sillonnant
toute l'Amérique en chemin de fer.
Dans son train spécial, plusieurs wagons étaient occupés par sa
troupe, ses amis mais aussi sa ménagerie, son cer
cueil dont elle ne se séparait jamais, les décors de
ses spectacles et sa nombreuse garde-robe de
scène et quotidienne.
On peut aussi citer le chan
teur russe Fedor Chaliapine.
Enfin, il faut noter
l'apport
remarquable des Noirs au music-hall amé ricain.
Le mélange de tant de cultures créa une
école, un style que Broadway et Hollywood ont
rendu mondialement populaire.
En France, la tradition des " cafés chantants ,, est
antérieure à la Révolution.
En 1740, un cafetier avait eu l'idée d'ouvrir un établissement où l'on présentait des parades et des scènes dialoguées.
Pour son malheur, un spectateur trouva un bout de
chandelle dans sa tasse de café ! Dès lors Je café
théâtre fut surnommé le café des bouts de chan delle et périclita.
Mais une idée était née ...
Le café-concert
Il faut attendre le relâchement des mœurs du Directoire pour que les premiers cafés chantants
fassent leur apparition, essentiellement au Palais
Royal.
Le plus ancien de ces cafés fut le Café des
Aveugles, où pour la première fois furent présen tées de petites scènes entrecoupées de chanson
nettes.
On allait également au Café Borel, au Café
du Sauvage, où l'on applaudissait la Femme à
Barbe, le Sorcier musicien (qui jouait à la fois du
tambourin, du flageolet, de la harpe et des casta
gnettes) ou l'Espagnol incombustible: il s'endui-
sait d'huile bouillante puis marchait sur des
plaques de fonte rougies à blanc! Le «café chan tant,, devint progressivement «caf' conc' >> (café
concert).
À l'origine, les artistes chantaient au milieu des tables, accompagnés d'un simple
piano.
Puis, dès 1847, une estrade s'éleva, se trans-
forma en scène où jouait un orchestre, le violonis- ,
te faisant office de chef d'orchestre.
Au Café des
Ambassadeurs, au Chalet Morel, on venait boire un
café, un bock ou une cerise à l'eau-de-vie.
La salle reine du caf'conc'- l'une des pre
mières grandes salles de variétés de Paris avec l'Alcazar d'Hiver- fut l'Eldorado, fondé en 1858
par M.
Lorge, qui en était le directeur.
La foule se.
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