Le mastaba : la maison des morts-vivants
Publié le 02/10/2018
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ta finalité de ces représentations est multiple : elles sont décoratives, mais surtout utilitaires sous plusieurs aspects. Elles ont pour vocation d'évoquer la vie du défunt et de perpétuer son souvenir afin de donner la meilleure impression aux visiteurs de la tombe et de les pousser à lui apporter des offrandes dignes de lui. Ainsi ces reliefs fourmillent de détails réalistes. Ils décrivent tous les aspects de la vie du défunt, les gestes de ses se·rviteurs accomplissant les tâches qui vont assurer son approvisionnement et la satisfaction de ses besoins dans l'au-delà : chasse, pêche, voyage, cultures et moissons, commerce, jeux et danses. La représentation du repas funéraire est une précaution supplémentaire pour pallier l'éventuelle défaillance de la famille ou des prêtres, puisque, selon les croyances égyptiennes, le mort peut magiquement transformer ces scènes figurées en réalité et s'assurer un festin quotidien. Enfin, de telles scènes sont destinées à renforcer les textes et les formules funéraires courant le long des murs du mastaba. Ces textes traduisent en général trois vœux principaux : une belle maison pour l'au-delà, un repas quotidien, un beau voyage sur le Nil menant au cimetière ou aux astres divins. En outre, certains textes ont pour objet de protéger le défunt contre les dangers qui le menacent dans l'au-delà et lui feraient courir le risque d'une seconde mort irrémédiable. Ils décrivent le plus souvent les travaux agricoles effectués par les morts dans le royaume d'Osiris, mais il peut aussi s'agir de recettes et de formules magiques destinées à éloigner tout danger et à rendre la vie dans l'au-delà plus facile et plus agréable. Le visiteur d'aujourd'hui voit donc se dérouler sur les murs du mastaba un véritable « film » sur la vie quotidienne dans l'Égypte ancienne.
«
la structure où sont placés le
sarcophage ainsi
que le ma
tériel indispensable au mort.
Après
les funérailles, ce ca
veau est
muré avec des blocs
de
granit, et le puits est bou
ché avec des débris .
La face orientale des pre
miers mastabas
comportait
une niche dans laquelle était
placée une stèle imitant une
porte fermée (stèle -faus se
porte), sur laquelle étaient
inscrits les noms et les titres
du défunt .
Devant cette stè
le, on plaçait
des vivres sur
une
table d'offrandes.
Par la suite, le culte funéraire
fut célébré dans une salle
d'offrandes à l'intérieur mê
me du mastaba .
C'est ainsi
que fut ménagé un couloir
dont l'extrémité, s'élargis
sant peu à peu ,
prit les di
mensions d'une chapelle.
Dans cette chapelle, la stèle
fausse
porte se trouve contre
la paroi opposée à l'entrée ,
cette dernière surmontée
d'un cylindre évoquant un
store roulé
portant le nom
du
défunt .
Communiquant avec la cha
pelle par une
étroite fente
placée à hauteur d'œil, une
salle murée appelée serdab
(couloir en arabe) fut ména
gée
du côté sud du mastaba .
On y déposait une statue du
défunt, dont le ka pouvait
ainsi communiquer avec le
monde des vivants et assister
aux cérémonies d'offrandes.
Au fil du temps, le mastaba
se développe et le nombre
de pièces accessibles se mul
tiplie, jusqu'à former un vé
ritable dédale de couloirs et
de salles.
A tel point que
dans les mastabas des hauts
personnages, les
plafonds
des plus grandes pièces sont
souvent supportés par des
colonnes.
Les mastabas sont construits
à
proximité des pyramides
dans
un quartier rectangulai
re au plan en damier .
Le droit
d'être enterré dans le cime
tière autour de la pyramide
royale est un privilège que
Pharaon accorde en
donnant
une concession .
Plus le dé
funt est un personnage im
portant, plus son mastaba est
proche de
la pyramide .
L'or
ganisation sociale du
monde
des vivants se perpétue ainsi
dans l'au-delà .
Au
début du Moyen Empire,
les hauts fonctionnaires con
tinuent à se faire enterrer
dans des mastabas en calcai
re, mais les notables de pro
vince, gouverneurs
et hauts
fonctionnaires,
perdent l'ha
bitude de se faire inhumer
près de Pharaon, préférant
trouver le repos sur leurs do
maines, dans
des tombes qui,
pour la plupart, sont creu
sées à même la roche .
Au royaume des
vivants,
les morts
sont rois
L
'évolution du mastaba
tend à transformer la
tombe en une véritable mai
son destinée à assurer
la vie
éternelle.
Toutefois,
l'inter
vention des vivants est indis
pensable
pour assurer le
bi en-être du défunt et le pro-
téger des forces du mal.
Durant leur vie terrestre, les
Égyptiens doivent donc s'as-.
surer de
l'apport d'offrandes
et de victuailles, ainsi que de
l'organisation
du culte funé
raire qui, à
l'origine réservé
au roi,
se « démocratis e » pe
tit à petit.
Pour ce faire, ils
passent
donc des contrats
avec les membres de leur fa
mille ou le clergé d'un
temple.
Au
début de la IV• dynastie
(vers 2625 avant
J.-C.), bas
reliefs
et peintures commen
cent à couvrir l
es parois des
chapelles
du mastaba , pour
envahir au fil du temps les
murs des salles et des cou
loirs.
Sur ces murs, aucune fi
guration de dieux, ma is une
succession de
scènes de la vie
quotidienne et des représen
tations
du défunt assis de
vant une table d'offrandes
garnie de mets et de provi
sions variées..
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