Le jazz et le néo-classique dans les « Années Folles » : des sons prennent le pouls de la société
Publié le 24/03/2019
Extrait du document
Le jazz et le néo-classique dans les « Années Folles » : des sons prennent le pouls de la société
En plus de la culture de music hall et du jazz venu d'Amérique, les années 20 célèbrent aussi la naissance d'un nouveau style, le néo-classique. Cette musique essentielle sur les scènes d'opéra est également dans les foyers le reflet du nouveau mode de vie trépidant des grandes villes. Pour la première fois, ce mélange de divertissement et de musique artistique offre aux compositeurs de nouveaux éléments de style.
Un art objectif épuré par l'individu, qui laisse l'auditeur en pleine clarté de conscience -parfait, pur, sans ornement superflu : c'est ce que revendique Jean Cocteau dans son manifeste Le Coq et l'arlequin, en 1918. Les compositeurs des années 20 commencent à mettre ce principe en œuvre. Le Français Darius Milhaud s'approche beaucoup des exigences de Cocteau dans ses musiques de ballet, Le Bœuf sur le toit (1920) et La Création du monde (1923). Sa musique
Richard Waldemar, Betty Fischer et Max Hausen (de gauche à droite) dans une représentation de l'opérette La Comtesse Mariza, d'Emmerich Kalman, au théâtre de Vienne en 1924
1J
ingénieusement frivole, influencée par le jazz, pétille de joie de vivre; les formes anciennes telles que la fugue, sont reprises, devenant des œuvres vives qui ne renient pas leur origine, la musique du continent américain. La nouveauté de l'espritde cette musique provoqua des scandales mémorables.
«
l'opéra
s'accompagne d'un langage
musical suggestif : dans un mélange de
visions schônbergiennes de la nature et
de technique wagnérienne, Berg
compose une musique, qui soutient le
contenu du texte.
La musique
dodécaphonique se mèle aux formes
traditionnelles telles que la suite, la
sonate et la symphonie.
Toutes les
nuances du chant et du récitatif
contribuent de manière essentielle à la
tonalité nouvelle et expressive de l'opéra.
Vu sous l'angle de l'histoire de la mu
sique, Wozzeck anticipe un mouvement
musical qui s'achèvera avec Bernd Alais
Zimmermann dans son opéra Les Soldats.
Comme Berg l'a fait pour l'opéra,
Schonberg bouleverse lui aussi le système
tonal.
Depuis 1921, il travaille à la tech
nique dodécaphonique qu'il a mise au
point.
Jazz et comédie musicale.
C'est le
22 décembre 1927 que commence le
triomphe de la comédie musicale de
Jerome Kern, Show Boat, au Ziegfeld
Theatre de New York.
Ce sera le grand
succès de la saison.
L'opéra populaire
américain, qui comporte des éléments
empruntés à la revue, au folklore, au
blues et au jazz, s'impose face aux
numéros de revue et engendre la
Une scène d' Intermezzo de Richard Strauss,
en 1924
comédie musicale, pendant moderne de
l'opérette.
Les succès de Show Boat
deviennent bientôt des chanso ns
populaires.
Old Man River, par exemple,
résonne dans les rues de New York.
C'est justement à New York qu'un jeune
compositeur est propulsé sur le
devant de la scène internationale le
12 février 1924: il s'agit de George
Gershwin.
Il avait jusqu'à présent végété
comme pianiste démonstrateur chez un
éditeur de musique, et comme compo
siteur de musiques de revue.
Il espérait
cependant autre chose.
C'est alors que
Paul Whiteman lui demande d'écrire un
morceau de jazz.
C'est ainsi que Gershwin
compose la Rhapsody in Blu é pour piano
et orchestre de jazz, qu'il adaptera deux
ans plus tard pour un grand orchestre.
La
première de Rhapsody in Blue, avec le
compositeur au piano, est un énorme
succès ; les ovations du public n'en
finissent plus.
Le Symphonie jazz band
venait de naître, Gershwin en sera l'un
des plus importants protagonistes.
Il est
sans doute le compositeur américain le
plus connu dans le monde, grâce à Un
Américain à Paris (1928) et à l'opéra
Porgy and Bess (1935).11 meurt en 1937,
au sommet de sa gloire, d'une tumeur au
cerveau.
Le jazz en Europe.
Le jazz fascine
également les musiciens européens.
Les
danses telles que le fox-trot, le shimmy et
le ragtime servent au compositeur
allemand Paul Hindemith de modèle à sa
suite pour piano, intitulée 1922.
Une
marche satirique, qui ironise Sl,lr l'énergie
prussienne, est suivie de danses contem
poraines.
Un ragtime sauvage termine le
morceau.
Des rythmes rapides, la vie
trépidante des grandes villes après les
privations de la Première Guerre mon
diale et une envie de musique iconoclaste
sont également développés par des
compositeurs comme Erwin Schulhoff,
qui tire son inspiration des folles nuits de
danse dans les grandes villes allemandes.
Même l'opérette viennoise, objet de
raillerie pour de nombreux compositeurs
contemporains, connaît un triomphe
dans les années 20.
La Comtesse Mariza,
d'Emmerich Kalman, est acclamée sur
scène le 28 février 1924 à Vienne et
apporte à son compositeur le succès qu'il
n'avait pas connu depuis sa Princesse
Csardas, en 1915.
L'histoire d'amour
tumultueuse d'une jeune comtesse qui
cherche à échapper à ses soupirants en
feignant des fiançailles, touche la
sensibil ité d'un public en quête de
divertissement innocent, à Vienne et dans
le reste de l'Europe.
Un enfant prodige de la musique
Yehudi Menuhin.
Le 23 novembre 1927,
un enfant prodige, âgé de onze ans, fait
ses débuts au Carnegie Hall de New York.
Il
allait devenir le plus grand violoniste du
siècle.
Yehudi Menuhin, d'origine
ukrainienne, commence le violon à l'âge
de cinq ans, avec le compositeur et
violoniste roumain Georges Enescu, qui
devient en peu de temps son mentor.
Ses
cours se com posent d'un peu de
Yehudi Menuhin, né en 1916, est considéré dès
son plus jeune âge comme un enfant prodige.
technique, et de beaucoup d'inspiration
et d'instinct.
Au cours d'un séminaire
chez Enescu, en Roumanie, le jeune
Menuhin reçoit un télégramme des États
Unis : le chef d'orchestre de l'orchestre
symphonique de New York, Fritz Busch,
l'invite à jouer dans un concert.
Il exige
que le jeune virtuose joue de la musique
de Mozart; mais Menuhin est têtu et ne
veut jouer que du Beethoven.
Busch ne
l'en croit pas encore capable; cependant,
il change d'avis après avoir entendu jouer
Menuhin.
Lors des répétitions, l'orchestre
est sceptique.
Au moment où le jeune
garçon prie le che-f d'orchestre de lui
donner son violon, lui-même n'ayant pas
encore la force de l'accorder, les musi
ciens sont encore plus méfiants.
Mais ce
soir-là, Menuhin apporte un démenti aux
critiques de tout bord : son premier
concert dans le temple de la musique
classique de New York est très acclamé.
Le jeune artiste ne peut cependant pas
savourer son succès immédiatement
après le concert, sa mère l'envoyant au lit
dès la fin des applaudissements !
Lors de son premier concert en
Allemagne, le 6 avril 1929, Yehudi
Menuhin joue sur un Stradivarius.
Les
musiciens de l'orchestre philharmonique
de Berlin sont dirigés par Bruno Walter.
L'enthousiasme du public ne connaissant
aucune limite, la police s'est vue dans
l'obligation d'intervenir.
103.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- COROT, Camille (1796-1875) Peintre, il étudie avec des peintres formés à l'école néo-classique et en 1825, quitte Paris pour Rome où il passe trois années décisives.
- La scène musicale des années 90 se partage entre opéra, hip-hop, techno, rock ou classique dans des versions revues et corrigées.
- La mode égyptisante des «années folles»
- Définition des Années Folles
- L'ACCOMPAGNEMENT DE FIN DE VIE L'accompagnement de fin de vie est un concept qui est apparu dans les années 1970 et c'est la conséquence du mode de fonctionnement de notre société.