LE FREISCHÜTZ (Le Franc-tireur) de Karl Maria von WEBER
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
opéra allemand du XIXème siècle de Karl Maria von WEBER (1786-1826)
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«opéra romantique« en trois actes
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titre original : Der Freischütz (Le tireur de balles franches)
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livret allemand de Friedrich Kind (d'après un conte du Livre des Fantômes de Johann Apel et Friedrich Laun)
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créé en 1821 à Berlin, sous la direction de Weber
«
un singspiel qui reflète à merveille l'univers du romantisme allemand
Chef-d'oeuvre du singspiel romantique, Le Freischütz représente pour nos voisins d'outre-Rhin l'équivalent de Carmen pour les Français : un opéra fétiche où l'Allemagne peut contempler son image, retrouver ses racines et son génie.
Loin de la pompe du Grand Opéra, la musique de Weber, pleine de vie et de fraîcheur, restitue le caractèrepopulaire du singspiel, faisant alterner dialogues parlés et passages musicaux, entremêlant le drame de chants folkloriques, de danses paysannes et des choeurs de chasseurs.
Les mélodies, simples et émouvantes, s'inscriventdans la tradition du vieux lied allemand, et l'on retrouve la grâce de Mozart dans le duo entre Agathe et Annette au deuxième acte.
L'opéra dans son ensemble reste fidèle au découpage en «numéros», mais Weber renouvelle etdiversifie le singspiel en introduisant des thèmes conducteurs qui préfigurent les leitmotive wagnériens (thèmes de Samiel, d'Agathe, de Kaspar).
L'ouverture «à programme», qui annonce le drame en rassemblant les principauxthèmes à la manière d'une symphonie, est caractéristique de l'opéra romantique.
L'orchestre joue un véritable rôledramatique, en créant des ambiances sonores : ainsi, les cors sont associés aux chasseurs et au mystère de laforêt, tandis que le frémissement des instruments à cordes et des instruments à vent (flûte et hautbois) traduitl'angoisse du héros et l'intrusion du surnaturel.
Cet opéra reflète à merveille l'univers du romantisme allemand.
A une époque où des écrivains tels que Novalis,Jean-Paul, Brentano, Kleist, Hoffmann, s'interrogent sur le lien de l'homme avec la Nature,.
la figure du Diable ou lasignification du rêve, il n'est pas
étonnant de retrouver dans Le FREISCHUTZ les grandes obsessions de ce mouvement littéraire et philosophique : le thème du double (Kaspar-Samiel, Max-Kaspar), le goût pour le fantastique (le Diable, la fonte des balles magiques),la plongée dans les profondeurs angoissantes de l'inconscient (le «mélodrame» saisissant de la Gorge-aux-Loups),l'amour salvateur d'une jeune fille innocente (Agathe rappelle la Charlotte et la Marguerite de Goethe), enfin etsurtout l'omniprésence ambiguë d'une Nature personnifiée, cette sombre forêt à la fois familière et redoutable, lieude tous les fantasmes.
Wagner adorait Le Freischütz, qui représentait pour lui la plus pure expression de l'âme germanique, de son goût pour la rêverie, de son amour de la nature, de son imagination hantée par la lutte du Bien et du Mal : «0 ma noblepatrie allemande, combien je dois t'aimer, combien je dois m'exalter de toi, ne fût-ce que pour avoir vu naître Le FREISCHÜTZ sur ton sol !» Wagner a beaucoup emprunté à Weber : ainsi l'hymne de Vénus dans Tannhauser ressemble à l'air d'Agathe.
Mais le rayonnement de cette oeuvre s'est étendu bien au-delà de son pays d'origine :Weber a influencé Verdi dans ses derniers opéras, Berlioz (La Damnation de Faust, Les Troyens), Gounod (Mireille, Faust), et même Bizet (le thème du destin dans Carmen rappelle le thème de Samiel).
ENREGISTREMENT RECOMMANDE
DG 415432 -2 : Staatskapelle de Dresde.
Dir.
Carlos Kleiber.
Peter Schreier (Max).
Gundula Janowitz (Agathe), Edith Mathis (Ânnchen), Theo Adam (Kaspar)..
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