Le fauvisme, première révolution artistique du xxe siècle
Publié le 29/03/2019
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Le fauvisme, première révolution artistique du xxe siècle
1905
Au Salon d'Automne de 1905 à Paris, un groupe de peintres présente un nouveau style, qui repose sur l'utilisation de couleurs pures. Ces artistes obtiennent rapidement un nom qui symbolise les réactions du public face à ce nouvel art : ce sont les fauves.
Un exemple typique de l'art pictural des fauves :
La Tsigane (1905-1906) d'Henri Matisse
Lors de l'ouverture du Salon d'Automne, le critique d'art Louis Vauxcelles découvre dans une salle où les jeunes peintres exposent leurs toiles, une petite statue de bronze d'Albert Marquet. Le critique ébahi s'exclame : << Donatello parmi les fauves ! >> Le lendemain, son commentaire paraît dans la presse, et les gens se pressent au Salon pour voir la << cage aux fauves >> et railler les artistes.
Le véritable chef de file des fauves est Henri Matisse. Un groupe de peintres se réunit autour de lui, dont Charles Camoin, André Derain, Kees van Dongen, Othon Friesz, Henri-Charles Manguin, Jean Puy et Maurice deVlaminck. Georges Braque et Raoul Dufy, qui exposent leurs œuvres en 1906 avec les fauves au Salon des Indépendants, se joignent à eux. Le fauvisme, première révolution artistique du XX' siècle, repose sur une ivresse, sur un enthousiasme pour la couleur, et correspond à une rupture complète avec l'impressionnisme qui règne jusqu'alors en maître. Si les impressionnistes ont insisté sur la lumière et sur l'attraitdelacouleur des objets, s'efforçant de restituer leurs états d'âme par des nuances subtiles, les fauves utilisent abondamment des couleurs saturées, crues, qu'ils posent par aplats de façon arbitraire.
Au Salon d'Automne de 1905, Matisse expose sa Femme au chapeau, dont l e visage se compose de surfaces vertes, jaunes et roses, et dont la chevelure est vert clair et rouge foncé. Les artistes utilisent des couleurs qui sortent directement du tube, et les posenténergiquementet sans mélange sur latoile. Les couleurs complémentaires, telles que le rouge et le vert, le bleu et l'orange ou le jaune et le violet, renforcent encore cet effet ; les fauves renoncent aux contrastes clair-foncé, ainsi qu'à la plasticité des objets présentés, et à toute forme de perspective. Cela rend ce style accessible et pourtant osé.
Les fauves ne parviennent pas à garder longtemps l'équilibre délicat entre passion et précision qu'exige ce style. Fin 1907, le groupe éclate. C'est surtout le cubisme qui recueille les artistes sortis des rangs des fauves. Braque en particulier apportera beaucoup au style de ce nouveau mouvement dont l'initiateur est Pablo Picasso, qui avait donné le ton avec ses Demoiselles d'Avignon (1907).
«
Un
exemple
typique de
l'art pictural
des fauves :
La Tsigane
(1 905-1 906)
d'Henri
Matisse Le
fauv isme, premi ère révolution
artistique du xxe siècle
Au Salon d'Automne de 1905 à Paris , un groupe de
pei ntres présente un nouveau style, qui repose sur
l'util isation de couleurs pures.
Ces artis tes obtiennent
rapidement un nom qui symbo lise les réac tions du
public face à ce nouvel art: ce sont les fauves.
L ors de l'ouverture du Salon
d'Automne,
le critique d'art
Louis Vauxcel les découvr e
dans une salle où les jeune s pei ntres
exposent leurs to ile s, une petite
statue de bronze d'Albert Marquet.
Le critique ébahi s'exclame :
> Le
lendemain, son commenta ire par aît
dans la presse, et les gens se pressent
au Salon pour voir la > et railler les artistes.
Le véritable chef de file des fauves
est Henr i Mati sse.
Un groupe de
pei ntres se réunit autour de lui, dont
Char les Camoin, André Derain, Kees
van Dongen, Othon Friesz, Henri
Charles Manguin, Jean Puy et Maur ice
de Vlam inck.
Georges Braque et Raoul
Dufy, qui exposent leurs œuvres en
19 06 avec les fauves au Salon des
Indépendan ts, se joignent à eux.
Le
fauvisme , premi ère révolution
artistique du XX' siècle, repose sur une
ivresse, sur un enthousiasme pour la
couleur, et correspond à une rupture
complè te avec l'impres sionnisme qui
règne jusqu'a lors en maître.
Si les
impr essionn istes ont insisté sur la
lumi ère et sur l'attrait de la couleur des
objets, s'efforçant de restituer leurs
états d'âme par des nuances subtile s,
les fauves utilisent abondamm ent des
couleurs saturées, crues, qu'ils posent
par apla ts de façon arbitraire.
Au Salon d'Automne de 1905,
Matis se expose sa Fem me au
chapeau, dont le visage se compose
de sur faces vertes, jaunes et roses, et
dont la chevelure est vert clair et
rouge foncé.
Les artis tes utilisent des
co uleur s qui sortent directement du
tube, et les posent énergiquement et
sans mélange sur la toile.
Les couleurs
complémentai res, telles que le rouge
et le vert, le bleu et l'orange ou le
jaun e et le viole t, renforcent encore
cet effet ; les fauves renoncent aux
contrastes clair-foncé, ainsi qu'à la
plasticité des objets présentés, et à
toute forme de perspective.
Cela rend
ce style access ible et pourtant osé.
Les
fauves ne parvi ennent pas à
garder longtemps l'équi libre dél icat
entre passion et précision qu'exige ce
style.
Fin 1907, le groupe éclate.
C'est
surtout le cubisme qui recue ille les
ar tistes sortis des rangs des fauves.
Braque en particu lier apporter a
beaucoup au style de ce nouveau
mou vement dont l'initiateur est
Pablo Picasso, qui avait donné le ton
avec ses Demoi selles d'Avignon
(1 907).
Seul Henri Matisse demeurera un
Fauve toute sa vie.
Quelques mois
L'artiste français Henri Matisse est
considéré comme le cc père ,, des fauves.
avant que les fauves ne provoq uent
un choc auprès des visiteur s du Salon
à l'au tomne 1905, l'as so ciation
d'ar tistes Die Brücke venai t de se
constituer en Allemagne autour de
Fritz Bleyl, Erich Heckel, Ernst-Ludwig
Ki rchner et Karl Schmi dt-Rottl uff,
pour la plupar t des étudian ts en
ar chitecture.
Le nom devait exprimer
leur souhait d'attirer tous ceux qui se
prononçaient pour un art moderne
en Allemagne.
Les modèles des
pei ntres de Die Brücke sont les mêmes
que pour les fauves : Pa ul Gau guin ,
Vincent Van Gogh, Edvard Munch et
Pa ul Cézanne.
Mais contrairement
aux fauves, ces express ionnistes sont
des artistes tourmentés et tournés
vers eux-mêm es, pour lesquels les
questions de foi, de mor ale et de
se xual ité sont au premier plan.
Les
principaux
représentants
du fauvisme
Albert Marquet 1875-19
47
L'ami le plus proche d'Henri
Matisse ne reste lié au fau
visme que peu de temps.
À
partir de 1906, il opte pour un
style fluide et concis, préfé
rant une coloration plus atté
nuée.
De ses voyages, Mar
quet rapporte des paysages,
et surtout des vues de ports et
de rivières, qui le fascinent.
1876-1958
Maurice de Vlaminck
Vlaminck est le plus Fauve des
fauves.
Ses couleurs sortent
dir ectement du tube, ce qui
procure une très grande
vitalité à ses œuvres.
Déjà vers
19 08, il renonce aux couleurs
primair es caractéristiques du
fauvisme, sa palette devenant
plus foncée.
À peu près à la
même époque, il se rapproche
du cubisme.
Ce n'est que dans
son œuvre tardive, dans les
années 50, qu'il se souvient de
ses débuts fauvistes.
1880-1954
André Derain
« Les couleurs sont devenues
pour nous des bâtons de
dynam ite.
Elles doivent
décharger de la lumièr e.
»
C'est ainsi que ce peintre et
graphis te français décrit le
rappor t des fauves à la
couleur.
Ses tableaux sem
blent plus construits que ceux
de ses camar ades.
Il utilise des
tons plus austères et trava ille
très tôt avec des erreurs de
dessin et des déformations
(époque « gothique », carac
térisée par un hiératisme
angu leux).
En 1907.
Derain
ad hère au cubisme, et
par allè lement.
peint des
tabl eaux représentant des
paysages classiques ainsi que
des natures mortes.
1882-1963
Georges Braque
Dans l'œuvre de Braque.
le
fauvisme ne représente qu'un
très court épisode.
Après une
phase pointillis te, il rencontre
le groupe des fauves.
qu'il
quitte rapidement pour se
tourner vers le cubisme qu'il
développe avec Picasso.
Les
artis tes cubistes ne s'en tien
nent pas aux princip es tradi
tionnels de la perspective,
mais considèrent le tableau
comme une construct ion
autonome en termes de
forme et de couleur.
19
05
Henri Matisse, Portrait
d'Albert Marquet,
1905
Maurice de Vlaminck
André Derain,
Aut oportrait
Georges Braque,
Paysage de l'Estaque,
19 06.
»
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