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Le déjeuner sur l'herbe de Manet

Publié le 03/01/2013

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Introduction : Le Déjeuner sur l'herbe est un tableau d'Édouard Manet (né à Paris le 23 janvier 1832, mort le 30 avril 1883), peintre français majeur de la fin du XIX°s. Quoique souvent inspiré pas les maîtres classiques -> Manet peint relativement « sombre «, suivant en cela les préceptes académiques auxquels il revient parfois comme pour prouver son savoir-faire_il révolutionne son art, par la spontanéité précoce de sa manière de rendre un spectacle directement observé et dans l'oubli du « sujet académique « au profit d'une affirmation de l'oeuvre pour elle-même, et devient, en dépit de ses protestations, le chef de file des impressionnistes. Ses audaces picturales ouvrent la voie à la peinture moderne. Le Déjeuner sur l'herbe fait scandale lors de son apparition en 1863. PB : En quoi le Déjeuner sur l'herbe est-elle une oeuvre charnière, qui marque le passage d'une époque à une autre ? L'influence académique reste présente dans cette oeuvre : Cependant, cette oeuvre fait scandale à son époque car elle s'éloigne des conventions : Le paradoxe entre l'influence académique et l'éloignement des conventions marque les débuts de la peinture moderne : Analyse descriptive : Il présente des personnages de grandeur naturelle dans un décor champêtre : un banal pique-nique à la campagne -> activité favorite des citadins durant leur week-end. Une femme, sortie du bain, se sèche, nue sur l'herbe en compagnie de deux hommes habillés. Au loin, une rivière dans laquelle se baigne une femme pudiquement voilée dans le respect des traditions. Il y a là quelques feuillages, quelques troncs d'arbres, et à l'arrière, le paysage est vite fait, pas travaillé dans le détail. Le regard de la femme semble sortir du tableau, il surgit dans la vrai vie. Interpellé avec arrogance, le spectateur se retrouve lui-même au milieu du tableau, comme saisi sur le vif. Le nu ne prétend pas être beau, différent du classicisme : idéalisme pictural. Au bas du regard de la femme, une nature morte autour d'un panier renversé ; l'on reconnaît du pain et des fruits (des cerises, des figues) sur un lit de verdure. L'influence académique reste présente dans cette oeuvre : a) Inspirations : ? Raimondi, Le Jugement de Pâris : Même pose des 3 personnages de droite. Ils sont inscrits dans un parallélépipède, chez Manet ce sera plutôt un triangle. Même attitude langoureuse et pensive chez la femme de Manet et chez celle assise à gauche chez Raimondi (elles appuient toutes deux leur menton sur la main ouverte, celle-ci reposant sur le genou de la jambe droite pliée.) A droite, l'homme couché et vu de trois quarts s'appuie de la même façon sur son bras gauche, tend son bras droit vers l'avant cep...

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« – Dans un paysage bucolique deux hommes et deux femmes, exactement comme chez Manet.

– Les deux hommes sont habillés alors que les deux femmes sont nues – ou suggestivement déshabillées.

– La présence de l’eau par la femme qui s’appuie sur la margelle pour en puiser, geste évoquant la femme qui, chez Manet, à l’arrière-plan, se penche et trempe sa main dans l’eau.

Cette œuvre est exposée au Louvre et n’a pas fait scandale, les deux femmes nues pouvant être prises pour des allégories qui, de plus, renvoient à l’univers de l’antiquité grecque. b) Technique élaborée : ▪ Matériaux : – Un fini dans l’exécution ; peinture dite léchée.

En effet, Manet n’a pas utilisé de matière é paisse, mais des glacis = préparation peu chargée en pigments, afin d’avoir un film [fine pellicule] translucide, si on se positionne sur les côtés du tableau, on ne distingue aucun relief de peinture.

▪ Perspective et profondeur : La nature morte, en bas à gauche, forme le premier plan de la perspective.

Le second est donné par les trois personnages assis et le dernier par la baigneuse.

La notion de profondeur et de perspective est également suggérée par une ligne oblique qui part des vêtements, frôle la tête de la femme et de son compagnon pour aboutir au dos courbé de la baigneuse.

Intéressons-nous d’ailleurs aux lignes de fuite de part et d’autre des personnages.

Si l’on relie avec une règle les arbres du premier plan et ceux du fond, on constate que les lignes forment un triangle dont le point de convergence se situe au milieu de la toile, juste au-dessus de la femme dans l’eau.

L’alignement des arbres crée aussi l’illusion de la perspective : ainsi les arbres sont de taille différente, en rapport avec leur éloignement.

Par ailleurs, la jambe de la femme au premier plan trace une parallèle avec la ligne que suggèrent la canne du premier homme et le bras de l’homme assis derrière elle.

Ainsi, main tendue et regard de l’homme à la canne, tout est fait pour attirer notre regard sur le milieu du tableau.

A ces lignes obliques et celles verticales des troncs d’arbres s’oppose la courbe des corps féminins penchés, pour contrebalancer les premières et atténuer l’impression de raideur.

C haque figure se détache du tableau pour une meilleure lisibilité.

Cet aspect trop géométrique est d’ailleurs largement et habilement amoindri par le savant négligé du fouillis que font les vêtements déposés sur le sol, le panier renversé et les aliments étalés.

Tout cela est très classique.

Il faut donc appréhender autrement Le Déjeuner sur l’herbe si l’on veut comprendre la violence du déchaînement qui s’est abattue sur la toile de Manet. II) Cependant cette œuvre fait scandale à son époque car elle s'éloigne des conventions : a) Un nu qui semble insulter l'idéalisme classique : En 1863, Edouard Manet se voit refuser par le jury du Salon, la plus grande exposition d'art contemporaine de l'époque Le Déjeuner sur l’herbe d'abord intitulé Le Bain, puis La Partie carrée.

Exposée alors au Salon des Refusés de 1863 créé pour les milliers de tableaux rejetés par le grand jury , l'œuvre provoque un violent scandale : l’impératrice en est scandalisée, l’empereur déclare que la toile porte outrage à la pudeur et le public éclate en fous rires devant cette œuvre.

La juxtaposition d'une femme nue avec des hommes entièrement vêtus a suscité la controverse.

La nudité en elle-même ne peut guère choquer un public qui a l’habitude des Vénus et d’autres allégories permettant de dévoiler des corps féminins.

Cette juxtaposition de corps nus (ou à demi nus) et d’autres habillés selon la mode de l’époque (« en béret et paletot » note un critique) renvoie à une scène réaliste et choque dans la mesure où elle ne présente plus rien de ces turqueries,. »

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