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LE DÉCOR DE LA MOSQUÉE DE DAMAS

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

L'islam

et la représentation

des êtres vivants

Contrairement à ce qui a souvent été affirmé, l'art islamique n'a pas banni la représentation des êtres vivants, hommes et animaux. C'est uniquement dans le décor des édi­fices et des ouvrages religieux que les formes humaines et animales ne figurent pas. En revanche, elles abondent dans l'art profane.

Pas d'interdiction formelle. L'absence d'hommes ou d'animaux dans l'art religieux ne relève pas d'une interdiction exprimée par le Coran, car le Livre sacré est muet sur cette question. En revanche, le Coran met en garde contre le culte des images, ou idolâtrie : de là découle l'impossibilité d'illustrer les doctrines religieuses de manière visuelle et de mettre en scène des personnages. Il existe de rares exceptions à cette règle très généra­lement respectée, comme les faïences ornées d'oiseaux, d'élé­phants... qui font partie du décor des parois de mosquées en Iran. Voilà pourquoi les motifs géométriques et végétaux et la calligraphie forment l'essentiel du décor de l'art religieux.

Un domaine de prédilection, l'art profane. En revanche, les êtres vivants sont représentés très tôt dans l'art profane. On les trouve dans les peintures qui décorent les palais des Omeyyades (660-750) et des Abbassides (750-1258), les pre­mières grandes dynasties de l'islam. Ils figurent aussi sur les miniatures illustrant les épopées, les recueils de tables et les livres d'histoire, etc., sur les objets usuels en bronze ou en autres métaux, les céramiques, les bois sculptés, les tapis...

« Le jeu des marbres l'élément dominant du décor de la mosquée, com posée d'une g rand e cour à portiques pré­ cédant une longue salle de prière, était formé par ses célèbres mosaïques.

Des panneaux de marbre et des fenêtres à claustra, c'est-à-dire faites d'une paroi ajourée, complétaien t 11 ornementation.

Des panneaux de marbre revêtaient la base des murs.

Ils étaient constitués d'un assemblage de petits morceaux de pierr e très finement ouvra­ gés e t combinés de multiples façons.

Hélas , il n'en reste aujourd'hui qu'un petit fragment res­ tauré.

C'est un géographe arabe, al-Muqaddasi , qui nous donne une idée de la splendeur de ces panneaux : «Ma is la chose la plus merveilleuse de toute la mosquée est la composition de marbre marquetée , où chaque pièce prend place à côté de sa voisine .> Aux panneau x de marbre corres ponda ient les fenê tre s à claustra en marbre.

Elles ne lais­ saient entrer dans la salle de prière qu'une lumière extrêmement douce.

Quelques -unes de ces fenêtres demeurent.

Dans leur cadre rectangulaire se découpe un arc en demi­ cercle (plein cintre) qui repose sur deux élé­ gantes colonnettes torsadées.

À l' intérieur de la baie ainsi dessinée son t percées des figures géomét riques compliquées, à base de courbes , de polygones ...

D'une fenêtre à l'autre, les motifs se renouvellent.

Tous ces thèmes son t promis à un grand avenir: ils for­ meront par la suite, avec les motifs végétaux, la partie essentielle du répertoire décoratif de l'art musulman.

F enêtre à claustra de la mosquée d e Dama s.

Le chatoiement des mosaïques Dès cette ép o que, en effet , la figure est exclue de l' art musulman dans les bâtiments sacrés.

Pour réaliser les mosaïques de la mosquée de Damas , le calife al-Walid a vra i semblab le­ ment fait appel aux célèbres mosaïstes de l ' Empire byzantin.

Ceux-ci ont travaillé avec le talent et la science que procurent des siècles de tradition d'art mosaïque dans les régions chrétie nnes, ma is ils ont obé i aux indi cations de leurs commanditaires musulmans et ont banni du décor les formes humaines et ani­ males .

Aux motifs végé taux qui existaient déjà dans l'art musu lman (ainsi dans les mosaïques de la mosquée du Dôme du Rocher, édifiée en 691 ), ils ont ajouté des représentations ori­ ginales d 'archit ectures intégrées à un paysage.

S u r le port i que ouest de la cour, une composi­ tion longue de plus de 30 mètres montre des édifices disposés au milieu d'arbres le long d'un cours d'eau, dans lequel se jette nt de petites rivi ères.

Parmi ces bâtime nts figu re nt de splendides palais à étages, des demeures plus modestes groupées en villes ou en vil­ lages, des églises, même , figurées sans la croix et entourées de petites maisons, des places encadrées de portiques , un hippodrome , un grand portail...

Le style des architectures révèle que les artistes ont été formés en Occident et d ans un monde sensible aux tra­ ditions classiques : certaines cons tru ctions et l'eau représentée au premier plan rappellent , par exemple, les peintures de Pompéi.

L'influence orienta le, bie n moins importante, apparaît notammen t dans la rep résen tation des dômes.

Un essai d'iconographie religieuse Ce décor de mosaïques a un rôle ornemental , mais aussi une fonction symbolique.

Certains ont interpré té les représentations d 'architec ­ tu r es et de paysages comme une image du paradis .

D 'autres considèrent qu'il s' agit de l'évocation du monde sur lequel s'étendait le pouvoir de la dynastie des Omeyyades (660-750 ) .

Quoi qu'il en soit , une chose est sûre : toutes les const ructions représentées sont imaginaire s; les artistes n'ont nullement cherché à reproduire des villes existant de leur temps , comme les histo r iens l' o nt supposé un moment.

Que l qu'ait été son sens , cet essai d'art figuratif religieux n 'a pas eu de suite.

Il n 'a été repris dans aucune autre mosquée et les m u sulmans ont perdu t rès rapidement sa sig nification .

Vra isem blabl ement par ce qu'il appartien t à une époque de transition, ce décor se place dans une période au cours de laquelle l' art i slamique cherche à forger ses pro pres thèmes et tec h­ nique s tout en se dégageant progress ivement des influences occidenta les, hellénis tiqu es et byzantines, et des traditions orientales.

Peut­ ê tr e cet essai iconogra phique était-i l trop proche de la démarche chré tienn e pour s'implan te r en milieu islamique.

-> Voir aussi : p.

54-55 (Les m osaïques de Ravenne ).

L'islam et la représentation des êtres vivants Contrairement à ce qui a souvent été affirmé , l' art islamique n'a pa s banni la représentation des êtres vivants , hommes et animaux .

C'est un iquem ent dans le déco r des édi ­ fices et des ouvrages religieux que l es formes humaines et animales ne figu rent pas.

En r eva nc he , elles abondent dans l'art profane.

Pas d 'interdiction formelle.

L'abse nce d'hommes ou d'animaux dans l'art religieux ne relève pas d 'une interdicti on exprim ée par le Coran , car le Livre sacré es t mu et su r cette question .

En revanche , le Coran met en garde contre le culte des image s, ou idol âtrie : de là découle l'impo ssibilit é d'illu strer les do ctrine s relig ie use s de man ière visuelle et de mettre en scè ne des personnage s.

Il exis te de rare s exceptions à cette règle très généra ­ lement res pectée , c omme les faïence s ornée s d' oiseaux , d'élé ­ phants ...

qui font partie du décor des parois de mosquées en Iran.

Voilà pourquoi les mo tifs géométrique s et végétaux et la calligraphie forment l'essentiel du décor de l'art religieux .

Un dom aine de prédilection , l 'art profan e.

En revanche , les êtres vivants sont repré se ntés très tôt dan s l'art prof ane .

On les trou ve dan s les pe intures qui déco rent les palais des Omeyyades (660-750) et d es Abbas sides (750 -1258) , les pre ­ mières grandes dynasties de l'islam .

Ils figurent aussi s ur les miniatures illustrant les épopées , les recueil s de fab les et les livre s d'histoire , etc ., sur les objet s usue ls en bron ze ou en a utre s m étaux , les céramiques , le s b o is sc ulpt és, les tap is .... »

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