LE CLASSICISME FRANÇAIS (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
Publié le 13/05/2016
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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)
quitté Paris pour rejoindre son mari nommé lieutenant général en Provence. Cette séparation est à l'origine d'une correspondance assidue entre la mère et la fille.
Au nombre d'environ mille cinq cents, les lettres de la marquise sont, à l'image du « classicisme », à la fois suffisamment spontanées pour transcrire l'inspiration initiale qui les a suscitées et assez travaillées, par la variété des sujets et les subtilités du ton, pour séduire un lecteur auquel elles ne sont pas destinées. Reliées par une unité qui tient à la personnalité de l'épistolière, ces lettres abordent une quantité de sujets, de la première représentation A'Andromaque de Racine au suicide de Vatel, le maître d'hôtel du Grand Condé, en passant par la traversée du Rhin par les armées de Louis XIV. Mme de Sévigné dépeint la vie de la société aristocratique sans jamais manquer d'ironiser sur sa propre position. De sa prose joviale, émaillée de proverbes, de jeux de mots et d'expressions, elle exécute, sur la vie de la cour et sur l'actualité du pays, des variantes de virtuose.
• Récusant l'humanisme optimiste de Corneille et les compromissions du romanesque, Racine cherche,
à l'instar des Anciens - des auteurs de l'Antiquité gréco-romaine -, à susciter « terreur et pitié », dans une perspective édifiante, selon le principe de la catharsis. Il met pour cela en oeuvre la passion
- passion amoureuse et ambition politique - dans sa nudité, sa violence et sa complexité. Le respect strict des unités de lieu, de temps et d’action crée une atmosphère de huis-dos qui va dans le sens d'une concentration, voire d'une intériorisation du conflit. Caractérisé par une pénétrante analyse psychologique et par la rigueur de l'écriture, cet art épuré constitue l'un des sommets du classicisme.
• D'autres auteurs se sont essayé, dans l'ombre de Racine, au genre tragique tels Thomas Corneille (1625-1709 ; Ariane, 1672), frère de Pierre Corneille, et Philippe Quinault (1635-1688 ;Astrate, roi de Tyr, 1665).
«
Faut-il compatir ou condamner ? Tel est le dilemme de ce court récit qui, aux longs développements des romans précieux , préfère la forme concise de la nouvelle à laquelle sa densité confère une tension dramatique.
L'auteur apporte en outre à son récit la « crédibilité » qui deviendra une des principales caractéristiques du roman moderne.
• Sous le règne du roi Soleil , le théâtre joué connaît un important essor : des troupes fixes sont créées à Paris tandis que les troupes itinérantes bénéficient de la pratique du mécénat.
• Deux grands genres dominent : la tragédie-« régulière», c'est-à-dire soumise aux règles d'Aristote , où excella Corneille, tragédie héroïque, ou encore romanesque -et la comédie .
• Les théories de la drama turgie classique fleurissent -énoncées notamment dans la Lettre sur la règle des vingt quatre heures (1630) de Jean Chapelain , la Pratique du théâtre (1657) de l'abbé d'Aubignac ou encore Discours et Examens (1660) de Pierre Corneille .
• Deux grands maîtres dominent le théâtre classique : Racine pour la tragédie et Molière pour la comédie.
l'ŒUVRE DE RACINE (163!H699)
• La Thébaïde (1664), Alexandre le Grand (1665), Amlt'Omaque (1667), les Plaideurs (comédie; 1668), Britan nicus ( 1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie • Il revient au génie de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière (1622-1673), 1---- ---------1 d'avoir contribué à faire de la comédie un genre littéraire de premier plan.
en A u/ide (1674), Phédre (1677), Esther (1689), Atha lie (1691).
• Récusant l'humanisme optimiste •Il s'inspire pour cela des sources de Corneille et les compromissions les plus variées : les comiques latins du romanesque, Racine cherche, comme Plaute, la commedia dell'arte à l'instar des Anciens- des auteurs italienne et la tradition médiévale de l'Antiquité gréco-romaine-, de la farce .
à susciter « terreur et pitié » , dans • Non dépourvues de profondeur une perspective édifiante, selon et de gravité , ses com édies dévoilent le principe de la catharsis .
Il met des manies et des délires inquiétants pour cela en œuvre la passion et dénoncent des v ices de son temps -passion amoureuse et ambition (l'Avare , 1668 ; Dom Juan , 1665 ; politique- dans sa nudité , sa violence le Tartuffe , 1664 ).11 traite, en outre, et sa complexité.
Le respect strict sur le mode satirique de faits de société des unités de lieu, de temps et d 'action comme le problème de l'éducation crée une atmosphère de huis-clos des femmes (l'École des femmes , 1662) qui va dans le sens d 'une concentration, ou les excès ridicules de la préciosité voire d'une intériorisation du conflit.
(les Précieuses ridicules , 1659 ).
Caractérisé par une pénétrante analyse • « Législateur des bienséances psychologique et par la rigueur de du monde » selon Voltaire , Molière l'écriture , cet art épuré constitue s'inscrit ainsi dans la tradition moraliste l'un des sommets du classicisme .
de son époque .
Sans jamais dépasser • D 'autres auteurs se sont essayé , les limites du bon goû~ son comique dans l'ombre de Racine, au genre mêle la langue des aristocrates tragique tels Thomas Corneille et le patois paysan et associe (1625-1709 ; Ariane , 1672), frère les situations les plus tragiques LEs RÈGU S CLASSI QUES de Pierre Corneille, et Philippe au comique farcesque élémentaire • Les règles fondamenta les du théâtre Quinault (1635-1688; Astrale , et à la pantomime .
La portée de son classique sont fiXées, la plus célèbre étant roi de Tyr, 1665) .
propos a transcendé les siècles, tout celle dite« des trois unités» : unité f------------ -1 comme les types littéraires qu'il crée d'action , unité de temps, unité de lieu.
-Harpagon dans l'Avare , par exemple .
Celle-ci impose que l'intrigue constitue l'ŒUVRE DE MOLIÈRE • Molière crée, en outre , la comédie- un tout organique -unité d'action ; elle (1621·1673) ballet qui combine musique , danse , interdit toute rupture spatio-temporelle : action (le Bourgeois gentilhomme , 1670) .
la scène doit représenter un seul lieu • L'Ét ourdi (1655), le Dép it a m ou reux ·Après lui, des auteurs de moindre -unité de lieu -et le temps de la pièce (1656), les Préc ieuses ridicules (1659), envergure tel Jean-François Regnard doit se rapprocher du temps de la Sgan arelle ou le Cocu imaginaire (1655-1709; le Légataire universel, représentation en n 'excédant pas vingt - (1660), Dom Garcie de N a varre, 1708) ou Alain René Lesage (1668- quatre heures -unité de temps.
l'École des maris, les Fâcheu x 1747 ; Turco re~ 1709 ), s'attaquent • Viennent s'ajouter aux règles des unités (1661), l'Éco le des femm es ( 1662) , au genre de la comédie .
celles du goût mondain qui préconisent la Critiq u e de «l'Éco le des femm es», la vraisemblance, la cohérence des l'Impro mptu d e Versai lles (1663), caractères et la « bienséance », et le Mari age forcé, la Pri ncesse d 'É lide déconseillent de choquer le spectateur .
(1664), le Tartuffe ( 1664, 1667, 1669),
lA TRAGÉDIE RACINIE NNE • Avec les sept tragédies raciniennes en l'espace de dix ans, d'Andromaque à Phédre , le genre atteint son apogée.
• « Chargé de peu de matière », le théâtre de Jean Radne (1639-1699) s'adapte aux règles des trois unités .
Dom Juan o u le Festi n de pierre, l'Amour médeci n (1665) , le Médecin malgré lui, Mélice rte, le Misanthrope (1666}, la Pastor ale com iq ue, l e Sicilie n ou l 'Amo ur peintre (1667}, A m ph itryon, Georges Dandin, l'Avare (1668}, Monsieur de Po urcea ugnac (1669), les Amants m ag n ifiques, le Bou rgeois gentilhomm e (1670}, Psyché (en collaboration avec Corneille, Quin ault
e t Lully), les Fourberies de Scapin, la Comtesse d 'Escar ba- IIMl.:..,._, gnas (16n}, les Femmes savantes (1672), fe Malade Imag inaire (1673).
LES FABLES DE L A fONTAIN E • Au cours du XVII' siècle , la fable et le conte gagnent leurs lettres de noblesse, s'imposant rapidement comme des genres à part entière .
De grands auteurs s'intéressent à ces formes jusque là réputées mineures : le plus talentueux est incontes tablement lean de La Fontaine (1621-1695) .
• S'inspirant du Grec Ésope et du Latin Phèdre, celui-ci tire parti de toutes les ressources de cette forme brève, atteignant parfois une dimension véritablement épique .
À l'instar de l'œuvre de Molière , ses fables sont un miroir de l'humanité qui livre une morale sévère et pessimiste d'honnête
homme.
La Fontaine met en scène des animaux , des type s hu mains ou des figures mytholo giques pour illustrer les travers ou les vertus de la société de son siècle.
S o n univers poétique , qui fait vibre r toute s les corde s du ridicule, brille d 'une variété et d 'une originalité sans égales .
·Si c'est aux fables que La Fontaine doit sa notoriété , il a longtemps été pour ses contemporains l'auteur , aimable et léger , de Contes et Nouvelles en vers (1665) , empruntant le plus souvent ses sujets à Boccace et à l'Arioste .
LES CONTES DE PERRAULT • Contemporain de La Fontaine , le conteur Charle s Perrault (1628 -1703) puise , quant à lui, son inspiration dans la vogue du merveilleux qui sévit alors dans les salons parisiens .
• C'est à lui que revient le m érite d'avoir renouvel é le genre du conte de fées avec ses Histoires ou Contes du temps passé (1697) , en vers, et les Conte s de ma mère l'Oye (1697 ), en prose.
Issus d 'une littérature naïve et enfantine , ces contes se prêtent toutefois à plusieurs niveaux de lecture .
LES THÉORIES LlnÉRAIRES
• Le Grand Siècle engendre un corps de préceptes à l'origine de systèmes littéraires qui définissent ce que l'on appelle le classicisme en litt érature.
• L'un des principaux théoriciens de l'époque est Nicol a s Boileau, dit Boileaud 'Espréaux (1636-1711) , qui, renonçant à sa profession d 'avocat , se fait le censeur des mœurs et des idées.
·S'attachant à normaliser l'art d 'écrire dans ses Épitres (1669-1695 ), il développe dans son Art poétique (1674 ) la poétique classique ou «doctrine classique » qu'il place sous l'égide de celle d'Aristote et de ses commentateurs italiens , comme Scaliger et Castelveto , ou hollandais comme Heinsius et Vossius .
Le credo de 1 'esthétique classique y est clairement énoncé : imitation des Anciens, modèles de naturel et de poésie, culte de la raison et du vrai et précepte du « plaire et instruire » qui réhabilite notamment le théâtre condamné par les maîtres jansénistes de Port-Royal : la comédie est justifiée par la satire morale et la tragédie par la « purgation des passions » qu'elle opère .
UENCE REUGIEUSE
• L'âge classique confère un second souffle à la parole chrétienne .
Dans ce domaine comme en d'autres , les auteurs observent les règles du bon goût afin d 'atteindre le plus large public.
• Les sermon s e t les oraisons funèbres de Jacque s Bé nigne Bossuet (1627- 1704 ), l'une des grandes figures de l'Église de France sous le règne de L ouis XIV et précepteur du Dauph in , incarnent à la perf ection les princip es du classicisme .
La p arole majestu euse de ce brillant orateu r développe les grandes idées morales de la période, à la lumière du do gme catholique .
Ses oraisons constit uent des mod èles du grand style dans lesquels la rhétorique s'anime d'un souffle lyrique .
• Toutefois , ses cont emporains lui préfèrent Louis Bourdaloue (1632-1704) plus moralisateur , Jules Mascaron (1634-1703), plus flamboyan~ Esprit Fléchier (1632 -1710) , plus nuancé ou encore Jean-Bapt iste Massillon (1663-1742 ), plus pathétique .
Tous ces auteurs, imprégnés par l'esthétique classique, ont donné à l'éloquence religieuse un éclat inégalé à aucune autre époque .
LE DÉCUN DU CLASSICISME
CRISE POLITIQUE ET PROGRÈS DU CARTtSIAN ISME ·À partir de 1680, l'absolutisme de Louis XIV subit ses premiers revers financiers et militaires : l'État ruiné multiplie les impôts et le niveau de vie de la population s 'en ressent.
Cette crise politique et sociale entame le prestige royal , entraînant bientôt une évolutio n des mentalités.
Le principe d'autorité est remis en question dans tous les domaines et l'équilibre classique s'en trouve rompu.
• Le cartésianisme, dont l'Influence est de plus en plus grande , ne se limite plus à la philo sophie :il s'étend à l'esthétique.
Ce g o Ot des idées claires et distinctes se répand largement dans les salons mondains.
Au nom de la vérité rationnelle , on rejette bientôt l'autorité des Anciens, comme au nom de la raison on rejettera bientôt l'absolutisme royal.
Les éléments constitutifs du classicisme -goût mondain et imitation des Anciens -menacent ainsi de se sé pare r.
LA QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES • C'est ce qu'on a appelé , à la fin du XVII' siècle , la querelle des Anciens -sobriquet imposé par leurs adversaires -et des Modernes - titre de gloire revendiqué par ses partisans -qui pose le problème du progrès dans les arts et les sciences à côté de celui du progrès moral.
Les défenseurs des Modernes, comme Fontenelle ou Perrault, s'opposent aux tenants des Anciens, comme Boileau, Racine et La Bruyère .
• La libre pensée , réapparue en cette fin de siècle, sonne la fin de l'âge classique et annonce la sensibilité qui sera celle du siècle des Lumières .
Moribond dès 1685 , le classicisme meurt avec Louis X IV, en 1715..
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