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Le château de Lunéville le « Versailles lorrain »

Publié le 30/08/2013

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GERMAIN BOFFRAND,

UN ARCHITECTE

EN VOGUE

Né à Nantes en 1667,

Germain Boffrand a été

disciple puis collaborateur

de Jules Hardouin-Mansart. A

Paris, il a édifié de nombreux

hôtels particuliers, tel celui,

splendide, de Rohan-Soubise,

et a dirigé le chantier de

l'hôpital des Enfants trouvés,

qui bordait le parvis de

la cathédrale Notre-Dame.

En Lorraine, s'il a proposé

au duc Léopold Ir deux

projets, jamais réalisés pour

le château de la Malgrange,

il a mené à bien les travaux

des châteaux de Craon

et d'Haroué, de l'église

Saint-Jacques à Lunéville

et de maintes demeures

seigneuriales. Architecte

français le plus proche

du baroque et du rococo

germanique, il a conçu

des résidences princières

pour plusieurs Cours

d'Europe du Nord. Il a laissé

un Livre d'architecture, paru

en 1745, contenant le projet

définitif de plan en H du

château de Lunéville.

« GERMAIN BOFFRAND, UN ARCHITECTE EN VOGUE Né à Nantes en 1667, Germain Boffrand a été disciple puis collaborateur de Jules Hardouin-Mansart.

A Paris, il a édifié de nombreux hôtels particuliers, tel celui, splendide, de Rohan-Soubise, et a dirigé le chantier de l'hôpital des Enfants trouvés, qui bordait le parvis de la cathédrale Notre-Dame .

En Lorraine, s'il a proposé au duc Léopold 1"' deux projets, jamais réalisés pour le château de la Malgrange, il a mené à bien les travaux des châteaux de Craon et d'Haroué, de l'église Saint-Jacques à Lunéville et de maintes demeures seigneuriales .

Architecte français le plus proche du baroque et du rococo germanique, il a conçu des résidences princières pour plusieurs Cours d'Europe du Nord .

Il a laissé un Livre d'architecture, paru en 1745, contenant le projet définitif de plan en H du château de Lunéville.

Pendant dix années d'un labeur acharné, il va ceuvrer conformé­ ment aux plans élaborés par Germain Boffrand.

Ce dernier a fait ses preuves sous la houlette de l'architecte de Louis XIV, Jules Hardouin-Mansart , à Paris, et va s'inspirer de l'ceuvre de son illustre maître.

Léopold I°' veut en effet édifier à Lunéville le « Versailles » de Lorraine ! Un chantier exceptionnel En 1709, lorsqu'il présente à l'Académie royale les « plans et élévations qu'il a faits pour le château de Lunéville que mon ­ sieur le duc de Lorraine com­ mence à faire rebâtir suivant ses desseins », Germain Boffrand supervise l'achèvement de l 'hô­ tel de Rohan -Soubise, à Paris .

A partir de novembre 1711, entré au service de Léopold I°' comme « premier architecte », il se rend régulièrement à Luné­ ville et dessine les plans du château d'après les relevés effectués sur le terrain par Christophe André, puis par Phi­ lippe-Sigisbert Cléret, « contrô­ leur des bâtiments ducaux >>.

Dans la nuit du 3 janvier 1719, ·~ pourtant , en l'espace de quel- ~ ques heures, toute la partie ~ sud-est du château est détruite ." par un incendie .

Ses apparte- ~ ments entièrement ravagés par o 0 les flammes, la famille ducale tf.

doit aller s'installer à Nancy.

Classique et rocaille Léopold I"', ne souffrant pas que l'ouvrage prenne encore du retard, confie la direction des travaux à Germain Boffrand.

Après avoir modifié plusieurs fois ses plans pour satisfaire un commanditaire de plus en plus économe, celui-ci s'attaque au plus grand chantier jamais vu en Lorraine - qu'il mènera à ter­ me en moins d'une décennie ! L'architecte met à pied d'ceuvre les maçons Adam et Sébastien Palissot, les charpentiers Domi­ nique Campin et Jean Jadot.

Menuisiers, vitriers, serruriers et plâtriers travaillent encore d'arrache-pied quand les déco­ rateurs arrivent pour entamer les finitions.

Parmi eux se trou­ vent Jean Vallier, assisté par le doreur Nicolas Bedan, le mar­ brier Nicolas Le Chien, des sculpteurs tel César Henne­ quin, des peintres de renom comme Charles-Louis Chéron.

En 1723 , vingt ans après le dé­ but des travaux, le château de Lunéville est enfin achevé .

D 'un aspect extérieur très clas­ sique, il comporte deux avant­ cours précédant un pavillon central coiffé d'une toiture en tronc de pyramide .

Le rez-de­ chaussée, percé de trois arca- des , s' ouvre , tel un arc de triomphe, sur les jardins.

La chapelle , édifiée entre 1720 et 1723, imite dans ses disposi­ tions celle de Versailles .

Au rez-de-chaussée , les arcades sont remplacées par les colon­ nes auxquelles, à Versailles, Hardouin-Mansart a dû renon­ cer faute d' élévation .

La déco­ ration intérieure est d'une richesse exceptionnelle, ex­ pression admirable du style rocaille.

Les escaliers en mar­ bre donnent à l'ensemble, re­ haussé par maintes sculptures et toiles de maîtres, une allure monumentale.

Léopold I°' peut enfin s'installer dans le palais de ses rêves .

Il y fait venir une maison civile qui, à la fin de son règne, en 1729, atteindra l'effectif colossal de cinq cents personnes .

Fré­ quentée par des hôtes de marque, la Cour de Lunéville connaîtra une immense noto­ riété sous le règne de Stanislas Leszczynski, à partir de 1737.

Voltaire affirmera à propos du château qu 'on « ne croyait presque pas avoir changé de lieu quand on passait de Ver­ sailles à Lunéville ».. »

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