LE BAROQUE EN ITALIE

« militaire,.

devint une arme efficace dans la lutte de l'Église contre les hérétiques.

L'Église rénovée et revenue à une grande sévérité affirma sa suprématie, son unité, son autorité; les dimensions grandioses de Saint­ Pierre de Rome en témoignent à l'évidence.

On insista sur le rôle primordial de la foi et sur son caractère affectif.

L' expé­ rience mystique d'une sainte Thérèse d'A vila prenait valeur de modèle; on devait accéder à la foi par l'émotion des sens plutôt que par l'esprit.

Ainsi donc, le premier client des architectes, des sculpteurs et des peintres du dix-septième et du dix-huitième siècle fut, avant les souverains et les princes, l'Église.

Soumis aux préoccu­ pations de la Contre-Réforme, l'art allait avoir pour souci essentiel de provoquer la ferveur des foules, de créer la surprise, l'enchantement, l'émerveille­ ment.

L'art allait tendre vers le :z.

Costumes de théârre du XVIII• siècle.

Paris, Bibliothèque de l'Opéra.

spectacle, mettre en scène les espaces qui lui étaient proposés, devenir lui-même spectacles.

La recherche de l'effet entraîne alors la fusion des éléments qui y collaborent; les techniques se combinent et' se fondent.

Prenant ses sources dans les fêtes, les « shows )) de la Renais­ sance, le dix-septième siècle crée le ballet et l'opéra; il met en jeu tous les moyens possibles, combinant mouvements et lumières, associant architecture, sculpture, peinture, musique, rhétorique, suggérant par les effets de l'optique et du dégui­ sement la métamorphose, l'illusion, tous les au-delà de l'imaginaire.

3· Rome, la coupole de la chapelle Sainte-Cécile ( XVII• siècle); église San Carlo ai Catinari.. »