L'art rupestre post-paléolithique
Publié le 17/01/2022
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On ne saurait prétendre présenter ici un recensement exhaustif des stations d'art rupestre post-paléolithique en Europe. Du moins paraît-il nécessaire d'évoquer, après l'art mégalithique de Bretagne et du Bassin parisien, les stèles funéraires et statues-menhirs du Midi et de la Corse, avec ses riches stations de Filitosa et de Cauria au sud d'Ajaccio, après le groupe alpin du Mont-Bégo, quelques autres sites français notables.
Les peintures et gravures du Var et de l'Ariège, étudiées par A. Glory, présentent des affinités certaines avec l'art schématique ibérique. La station isolée de Saint-Aubin-de-Baubigné (Deux-Sèvres), signalée dès 1878, comprenait plus de 80 blocs gravés de signes, de personnages et d'animaux schématiques. Ces figures sont attribuées par E. Patte aux premiers âges du Fer.
Un certain nombre de roches ornées ont été repérées dans les Vosges entre Epinal et Colmar.
«
des populations sans écriture s'est parfois poursmv1e jusqu'à nos jours.
Par aiUeurs, l'âge des figurations pa· riétales est toujours malaisé à établir.
La découverte de vestiges archéologiques à proximité ou au pied des
surfaces ornées ne fournit qu'un indice fragile de
contemporanéité et seuls le recouvrement des dessins par des couches en place ou la présence de fragments
de la paroi tombés dans des niveaux d'occupation,
faits exceptionnels, peuvent servir à fonder un rapport d'antériorité.
Les documents d'art mobilier susceptibles
d'être comparés aux rupestres, et bien datés, sont ra res.
Aussi l'étude des superpositions de figures a été l'une des méthodes les plus utilisées pour élaborer une
chronologie relative à l'intérieur d'un même ensemble.
Le degré de patine ou d'usure a également été employé pour tenter de classer les gravures d'un site par ordre d'ancienn~té.
Mais les arguments pour une datation ont le plus souvent été demandés aux représentations
elles-mêmes.
En effet, à côté de signes et de symboles
difficilement interprétables, l'art figuratif post-paléoli
thique fait souvent intervenir des personnages et des.
objets offrant une masse d'informations sur l'équipe ment et le niveau techno-économique de ses auteurs .
Les scènes de chasse, de combat , d'élevage , d'agricul
ture, les véhicules, y sont fréquemment représentés.
On y trouve aussi l'image d'armes et d'outils dont la préci sion autorise des rapprochements avec des objets ar chéologiques datés.
Il serait pourtant bien imprudent
de croire que ces diverses sources et les méthodes d' ap proche mises en œuvre ont permis de construire un ca-·
dre chronologique cohérent et général.
La mise en or dre des documents n'est qu'à peine ébauchée et nous
devrons considérer ici tous les groupes qui ont pour
caractères communs l'absence
d'un contexte écrit sus ceptible de fixer l'âge et d'expliquer le contenu et la signification des représentations, l'emploi des mêmes
supports, parois, dalles ou blocs de roches, l'utilisation
de techniques graphiques similaires.
On notera la fré quence de certaines convergences dans les styles et jus que dans les thèmes.
Les déductions chronologiques ont en outre conduit presque tous les auteurs à reconnattre une évolution interne commune à beau coup des groupes d'art pariétal post-glaciaire : du na turalisme au schématisme pour H.
Breuil, du sensoriel
à l'imaginatif pour H.
Kühn, du réalisme à l'abstrac
tion pour E.
Anati.
Au contraire de l'art paléolithique franco-cantabri
que, les autres ensembles de rupestres ne se ren contrent qu'exceptionnellement dans la profondeur des
grottes.
Les peintures doivent souvent leur conservation
à la protection
que leur ont assurée les abris-sous-ro che et le porche des cavernes.
Moins vulnérables aux
intempéries, les gravures subsistent sur les surfaces,
horizontales ou verticales, les plus exposées pourvu que la roche où elles furent taillées ait suffisamment résisté à l'érosion.
Il n'est guère de matériau propice qui n'ait été utilisé et, selon les régions, calcaires, grès, granit,
schiste, roches volcaniques, ont fourni des supports .
Quant aux peintures, il n'y a pas de différence techni que notable avec celles des grottes paléolithiques.
La
finesse de certains tracés suppose l'existence de pin ceaux très minces.
L'emploi de liants a rarement .
été
mis en évidence : une analyse a permis de reconnaitre la présence de caséine dans des peintures de bovidés du DJebel Ouenat.
Les pigments, principalement des oxydes
de fer et de manganèse, restent essentiellement
minéraux mais la palette, outre les jaunes , les rouges,
les noirs et leurs combinaisons, s'enrichit fréquemment
du blanc.
Les procédés de gravure
sont par contre plus
diversifiés et, liés à l'utilisation des roches tenaces, le
bouchardage ou piquetage et l'abrasion, souvent
conduite
jusqu'au polissage, apparaissent à côté des in cisions fines ou profondes appliquées jusqu'alors aux
roches relativement tendres.
Les figures en creux sont
de loin les plus nombreuses mais les techniques du
champlevé
et du bas-relief se rencontrent parfois, no tamment sur des stèles, des éléments de mégalithes ou
des parois d'hypogées .
L'ART DU LEVANT ESPAGNOL
Dès 1868, en Andalousie, puis en 1892 dans la ré gion d' Albarracin (province de Teruel), des roches
peintes avaient été signalées.
En 1903, J.
Cabre Aguilo
découvrit sur les parois d'un abri à Calapata près de
Crétas (province de Teruel) des représentations peintes
de cervidés
et de bovidés .
Mais ce n'est qu'à partir de 1908, année de la révélation d'un groupe de figures hu maines à Cogul près de Lérida, que l'étude systémati
que des rupestres espagnols hors de l'aire cantabrique
fut entreprise
par l'abbé Breuil.
Les trouvailles de sites se multipliant, il apparut bientôt qu'il convenait de
distinguer deux grands ensembles apparemment suc cessifs.
Le premier, localisé dans les massifS monta gneux à l'arrière du littoral méditerranéen et principa
lement composé d'œuvres réalistes, constitue le groupe
dit du Levant espagnol ; le second, également présent
en Catalogne et en Murcie mais plus largement ré pandu en Andalousie, dans la Sierra Morena et jus qu'en Le6n, est qualifié de schématique ibérique.
La
découverte, en 1914, du vaste abri de la Minateda dans
Peintures dites du.
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