L'ART ROMAN FRANÇAIS : L'ARCHITECTURE

« L'école du Périgord.

L'école de Bourgogne.

L'étole normande.

Les clochers.

-34- circulaire accompagne le chœur pour dégager des absidioles rayonnantes.

Les églises d'Issoire, de SI Nectaire et d'Orcival, ainsi que Notre-Dame du Pnrt à Clermont, possèdent des chevets presque sembables, d'une silhouette fort belle et d'un grand caractère.

Un peu à l'écart, on retrouve une inspiration identique dans la conception de l'église de pèlerinages de Conques, à St Sernin de Toulouse, et à la cathé­ drale du Puy.

Le Périgord offre des exemples d'un caractére tout autre : é1ifices très sobres, C(luverts par des coupoles sur pen1entifs sphériques dé ri vées plus ou moins de celles de SI Front de Périgueux, église si voisine elle-même, dans ses dispositions, de la basilique byzantine de S' 1\Iarc.

Ce sont les cathé­ drales de Cahors et d'Angoulême, les églises de S1 At•it Senieur et de Fonte­ vrault...

Disons que la Saintonge et le Poitou possèdent des édifices religieux qui s'apparentent directement à cette école, la première notamment à Saintes et surtout à Aulnay, le second à Poitiers même (Notre-Dame-la- Grande) et à S1 Savin, qui date du x1• siècle et dont le plan reste basilical.

On n'ignore pas que l'abbaye bénédictine de Cluny fut au xu• siècle un centre d'influence dont l'importance et le rayonnement furent considérables: elle groupa jusqu'à deux mille m'lisons sous son obédience et son autorité ne fut guère moins grande à cette époque que celle même de la papauté.

L'école de Bourgogne prit naissance à Cluny et ne cessa de s'inspirer de sa doctrine.

Dès le début ses constructeurs se montrèrent assez hardis et ne tardèrent pas à devenir presque téméraires lorsqu'ils se proposèrent, à la fin du x1• siècle, de remonter dangereusement le centre des voùtes majeures pour assurer aux nefs un éclairage direct.

S1 Philibert de Tournus, avec sa curieuse série de demi-berceaux perpendiculaires i1 l'axe de sa nef, est un des plus anciens monuments de cette région.

Il fant citer parmi l~s pro­ ductions de l'école rom'lne bourguignonne les t'g-lisf>s dt> T,a r:harilé et de s• Benoit-s·ur-Lnirr.

mais surtout cel!f, de Vhe/ay.

L'évolution de l'école normande a été très indépendante; ce n'est que tardivement, au cours de la premiè.re moitié du xu• siècle qu'elle s'est appliquée à voûter ses nefs majeures.

Ces nefs sont en général très longues.

S1 Nicnla.ç de Caen, l'église de Cerizy-la-Fnrêt et celll' du 1\.font Sainl-11-fichel représentent assez bien c~tte forme d'art av~c les deux grandes abbayes de Caen, St Etienne et la Trinité.

Dans cette dernière nef, les contreforts masqués sous l'appentis des bas-cotés étaient déjà une innovation; les Vi)ûtes sexpartites en seront une autre (croisées d'ogives décomposées en six voûtains pour couvrir des travées carrées).

L'église du 1\lont Sainl-ll1ichel est restée couverte en charpente; les ahhatiales de Caen ont été voütées.

Il convient de citer parmi les églises romanes normandes, à l'ouest de Caen, la très belle cathédrale de Bayeux, à l'est, les églises de ,Jumièges, de Saint-Georges de Boscherville et de Fécamp.

On ne s'lurait passer sous silence les clochers romans, qui ont donné bien souvent lieu, indépendamment de ceux que nous avons signalés en Auvergne, à des compositions intéressantes.

On citerait volontiers, parmi bien d'autres, celui de Brantôme en Dordogne et les deux plus beaux que nous possédions, celui de Vendôme et le clocher méridional de la façade de Chartres.

Dans ces deux exemples le passage du plan carrE' au plan octogonal est ménagé avec une remarquable adresse.

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