L'art roman

« rhénans ne ressemblent à ceux d' auctme autre région.

En France, certains historiens ont compté jusqu'à seize ou dix-sept styles romans.

En effet, Saint- Tro­ phime d'Arles, en Provence, diffère totalement des églises à coupole, comme Saint-Front de Périgueux, en Dordogne; l' abba­ tiale de Cluny, en Bourgogne, et Saint-Étienne de Caen, en Normandie, possèdent des élé­ ments semblables, mais bien plus de différences.

Ces variations locales s'expli­ quent; elles sont w1e consé­ quence des conditions de vie de l'époque; privés des secours d'un état carolingien désagrégé et ravagé par les invasions des Normands, des Sarrasins, des Hongrois, les hommes se pla­ cèrent de gré ou de force sous la protection de chefs féodaux à peu près indépendants.

Les communications routières étant difficiles, chaque région se replia pour Wl temps sur elle-même, réduite à ses propres ressources.

Le grand commerce disparut, remplacé par des foires locales.

On peut considérer, en somme, que de toutes les cultures étudiées jusqu'ici, la culture romane est sans doute la moins homogène, celle qui présente les variantes les plus considérables.

Un seul point commun pourtant - mais il est capital -nous Hist.

de l'Art II.- JO permet de parler de l'art roman comme d' tme entité : la présence, dans toutes ces comnumautés, d'un même sentiment religieux.

Car l'art roman fut essentielle­ ment sacré.

Au Moyen Age, la papauté prit en quelque sorte la relève de l'Empire romain en Occident.

Sous Charlemagne, le concept impérial avait trouvé pour un temps une forme nouvelle dans le Saint-Empirt' romain, mais les empereurs des siècles suivants s'intéressèrent plus partictùièrement à l'Alle­ magne et à l'Italie, et ce fut surtout l'autorité de l'Église qui régit la chrétienté occi­ dentale.

La puissance de la papauté atteignit probablement son apogée en 1077, lorsque l'empereur Henri IV futobligéde faire amende honorable devant le pape Grégoire VII, à Canossa.

Ce geste, qui était comme un symbole de l'abdication du pou­ voir séctùier devant le pouvoir ecclésiastique, fortifia en fait le pouvoir temporel; mais, à l' é­ poque, l'Église sembla remporter la victoire sur son müque rival séculier.

L'énergie religieuse de ce temps fut surtout incarnée par les Croisades.

Sans doute le désir de reprendre la Terre Sainte aux Sarrasins fut-il renforcé par la recherche de l'aventure; mais on ne peut mettre en doute l'im-. »