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L'art en Europe au XVIIIe siècle Le style Louis XVI. - L'art hors de France

Publié le 20/10/2011

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Cet idéal de simplicité et de noblesse antique ne lui enlève pas le sens du mouvement, précieuse conquête du Baroque. Saint Saint Bruno, étroitement gainé dans son froc, a l'immobilité et la rigidité d'une colonne cannelée, la Diane chasseresse, destinée primitivement aux jardins du duc de Saxe-Gotha, est emportée dans une course dont la légèreté est encore plus sensible dans les fontes en bronze que dans le marbre nécessitant comme point d'appui une touffe de roseaux. Les contemporains admiraient la grâce de ce mouvement si bien exprimé que l'on est tenté de se ranger pour la laisser passer.

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« ceinturé de colonnes et fut coiffée d'un lanternon, est sans doute due au désir de rivaliser avec Saint-Pierre de Rome et Saint-Paul de Londres.

Dans l'église paroissiale de Saint-Philippe du Roule, CHALGRIN revient au plan des ba­ siliques paléochrétiennes.

L'architecture civile, beaucoup plus nova­ trice, est représentée à Paris par quelques beaux monume,nts entrepris, sinon achevé~ à la fin du règne de Louis XV : J'Ecole de chirurgie conçue par ÜONDOIN comme un temple d'Esculape, l'HôJ!el des Monnaies, contruit par JACQUES-DENIS ANTOINE en bor­ dure de la Seine, sur le type du Palais Far­ nèse, mais où l'atelier de monnayage, relé­ gllé au fond d'une cour, est un véritable temple de la Fortune.

VICTOR Louis s'inspire du décor de la Place Saint-Marc à Venise pour donner un aspect monumental aux galeries marchan­ des entourant le jardin du Palais-Royal.

C'est au style dorique de Paestum que l'architecte mégalomane CLAUDE-NicoLAs LEDoux emprunte le modèle des pavillons d'octroi du mur des fermiers 'généraux.

qu'il baptisait pompeusement du nom de Pro­ Pillées.

Mais les commandes officielles n'auraient pas suffi à faire vivre les architectes pari­ siens.

Les hôtels particuliers, les Folies des maîtresses royale.s et des filles d'Opéra, des princes et des traitants sont pour eux de meilleures sources de revenus.

LEDoux construit pour la de.rnière mal­ tresse de Louis XV, Mm• du Barry, non loin du château de Bellevue, où avait résidé Mm• de Pompadour, le charmant pavillon­ belvédère de Louveciennes, pour la dan­ seuse Guimard, qui fut la maîtresse de Fra­ gonard un somptueux hôtel appelé le Tem­ ple dQ Terpsichore, situé rue de la Chaus­ sée d'Antin non loin d'un autre hOtel, en­ core .

plus ambitieux, destiné à la femine d'uq riche banquier genevois, Mm• de Thé­ lusson.

.A la suite d'un pari avec 1\larie-Antoi­ nette, son beau-frère, le comte d'Artois fait improviser en dc:ux mois par l'architecte BÉLANGER le pavillon de Bagatelle, dit Folie d'Artois.

Beaucoup de ces Folies ruineuses ont dis­ paru, victimes de la spéculation.

Mais la plus monumentale subsiste encore aujour­ d'hui, bien qu'il ait fallu le rc:staurer après les Incendies de la Commune : c'est l'hô­ tel du Prince de Salm, édifié de 178~ à 17811, par PIERRE ROUSSEAU et affecté par Napo­ léon ter à la Grande Chancellerie de l'Ordre de la Légion d'Honneur.

L'activité architecturale n'est pas moins grande dans certaines capitales provincia­ les qu'à Paris.

Victor Louis construit à Bordeaux, grâce à la magnificence du duc de Richelieu, gouverneur de la Guyenne, un théâtre beaucoup plus imposant et plus ave­ nant que le funèbre Odéon de Paris.

Il avait établi en 1784 des plans grandioses pour une nouvelle Place Royale, tracée sur l'em­ placement des Quinconces, qui aurait été dédiée à la fois à Louis XVI sous le nom de Place Ludovise et à la guerre d'Indé­ pendance des Etats-Unis.

La révolution em­ pêcha la réalisation de ce projet comme de beaucoup d'autres.

Nantes, qui n'était pas la capitale admi­ nistrative de la Bretagne, dont le gouver­ neur résidait à Rennes et qui disposait de moindres ressources, se contente d'un théâ­ tre plus modeste sur la Place Graslin.

CLIÉRISSBAU construit à Marseille le ChA­ teau Borély, ravissante villa à l'italienne, ombragée par un bois sacré de pins para­ sols.

Ledoux a travaillé beaucoup en province.

Le château de Bénouville, près de Caen, est une des sès œuvres les plus réussies et les mieux conservées.

Inspecteur général des Salines, il construit à Arc-et-Senans, en Franche-Comté, une ville entière, sorte de phalanstère saint-simonien avant la lettre, où sa mégalomanie se donne libre carrière.

Cette entreprise lui vaut la commande du théâtre de Besançon.

En Alsace, SALINS DE MONFORT est chargé en 1780 par le Prince de Rohan, archevêque de Strasbourg, de reconstruire son palais d'été de Saverne auquel avaient collaboré l'architecte Robert de Cotte et le sculp­ teur Robert Le Lorrain et qui venait d'être détruit par un incendie.

Un péristyle de colonnes corinthiennes imprime à ce petit Versailles un air de majesté.

C'est au contraire la grâce qui prédomine à Montpellier dans le petit château d'eau de la Promenade du Peyrou, œuvre exquise et vraiment attique de JEAN-ANTOINE GIRAL , architecte provincial qui retrouve les pro­ portions et l'eurythmie du Trianon de Ga­ briel.. »

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