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L'ART DU SESSIN (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 13/05/2016

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LES COLLECTIONS

 

Le peintre, architecte et écrivain d’art Giorgio Vasari (1511-1574) a, le premier sans doute, dressé une sorte de catalogue des dessins de son temps dans son Livre des dessins, en complément de son oeuvre magistrale, Vies des plus excellents peintres, sculpteurs, architectes (1550). A Venise, toujours au xvie siècle, le grand seigneur Gabriele Vendramin réunit une collection de dessins, tandis qu'à Florence Léopold de Médicis rassemble le noyau du futur Cabinet des dessins du musée des Offices - trésors que Filippo Baldinucci répertorie dans Notizie. La mode de la collection privée de dessins se répand dans toutes les familles aristocratiques d'Europe, et aujourd'hui les grands musées - dont le British Muséum (grâce à la collection Windsor, riche en manuscrits de Léonard) et le Louvre - possèdent des départements réputés.

« LES COLLECTIONS Le peintre, architecte et écrivain d'art Giorgio Vasari (1511-1574} a, le premier sans doute, dressé une sorte de catalogue des dessins de son temps dans son Livre des dessins , en compléme nt de son œuvre magistrale, Vies des plus excellents peintres, sculpteurs, architedes (1550} .

A Venise, toujours au XVI' siècle, le grand seigneur Gabriele Vendramin réun it une collection de dessins, tandis qu' à Florence Léopold de Médicis rassemble le noyau du futu r Cabinet des dessins du musée des Offices -trésors que Filippo Baldinucci répertorie dans Notizie.

La mode de la collection privée de dessins se répand dans toutes les familles aristocratiques d'Europe, et aujourd'hui les grands musées -dont le British Museum (grâce à la collection Windsor, riche en manuscrits de Léonard) et l e Louvre -possèdent des départements réputés.

Cet étirement des personnages n 'est pas sans évoquer la «patte » du Greco (Dhominikos Theotok6poulos , 1541- 1614 }, le maitre du XVI' siècle espagnol.

la Femme , encre noire à la plume , sur fond brun avec rehauts de blanc ).

Le Flamand Pieter Brue gel l'Ancien ( v .

1525 -1569 , ici Le Peintre et/a Critique , r--------------1 plume et rehauts de blanc , conservé à l'Albertina de Vienne, où se trouve aussi un Autoportrait de jeunesse daté de 1484 .

Dürer admirait tout particulièrement les œuvres d 'Andrea Mantegna (1431- 1506} -le peintre de la Chambre des époux du palais ducal de Mantoue , féru de perspective- et de l'Alsacien Martin Schongauer (v.

1450-1491} , dont on voit ici une Famille de porcs .

À leur exemple , Dürer a multiplié les études de nu ainsi que les recherches sur les proportion s du corps humain, tous à la plume ; passionné par la nature, il a dessiné maints animaux, chevaux, chien s, cerfs, e tc., ainsi que les paysages , des vues de villes , d'arbres , de plantes ...

Les collections de l'Albertina comptent également des œuvres d 'un artiste plus tardif , le Flamand Petrus Paulus Rubens (1577 -1640) , dont le Portrait d' une camériste au fusain et à la sanguine , avec des rehauts de blanc et des tracés à l'encre de Chine.

Pontormo (Iacopo Carruci, 1494-1556} , à Florence, marche dans les pas d'Andrea del Sarto et allonge notablement ses figures (Vierge de I'Annonciauon , aux Offices ) dans le style maniériste alors en vigueur .

encre bistre} , • dans la lignée d'un Jérôme Bosch , se plaît dans le fantastique et déconstruit sciemment la perspective, avec la volonté de déstabiliser davantage le spectateur .

LE XVII' SIÈCLE Simon Vouet (1590-1649}, formé en Italie , connaît en son temps un immense succès.

11 dirige à Paris un atelier renommé et importe à la cour de Louis Xlii une synthèse de baroque italien et de classicisme très français , dont témoignent ses drapés (Étude pour un génie ).

Dans la longue tradition du dessin d'architecture propre à la Renaissance, et dans la lignée de l 'architecte et sculpteur Bernin (Gian Lorenzo Bernini, 1598 -1680} s'inscrit Borromini (Franc esco Castelli , 1599 - 1667 }.

Ses étude s ' pour la coupole et la flèche­lanterne de l'église Saint­Yves-de­la-Sapience illustrent ses multiples travaux dans la Ville éternelle .

LA GRAVURE la gravure sur bois , qui permet de reproduire un dessin à de nombreux exemplaires, apparaît en Europe occidentale au XIV' siècle.

La gravure sur cuivre , initiée au XVI' siècle notamment par Dürer , s'épanouit au début du siècle suivant.

Cette période est marquée par l'œuvre gravé d 'un dessinateur exceptionnel , Jacques Callot (1592-1635), un Lorrain formé -comme il se doit en ce temps- là - en Italie .

Sa technique de prédilection est non pas le burin mais l 'eau-forte : les estampes sont obtenues par «morsure » d 'une planche à l'acide nitrique dilué .

Les Caprices , la Faire de 1'/mpruneta , les Bossus , les Bohémiens sont réalisés pour Cosme Il de Médicis , à Florence.

De retour en France , l'aquafortiste réputé reçoit des commandes de Richelieu sur la prise de La Rochelle , puis il réalise la célèbre série des Grandes Misères de Jo guerre , d 'une remarquable expressivité .

lA QUERELLE DU DESSIN ET DE LA COULEUR Au XVII' siècle, en France , une dispute oppose les tenants de la prééminence du dessin -parmi lesquels Philippe de Champaigne (1602-1674 } - ,avec pour maitre et référence Nicolas Poussin (1594 -1665} , d'où leur surnom de « poussinistes », aux coloristes ou nrubénistes », admirateurs de Rubens .

Si l'art de Poussin ne se réduit pas à cette querelle, il est vrai que sa manière ouvre la voie aux Ingres , Cézanne et même Picasso , pour qui le trait précède la mise en couleurs.

Comme un retour aux idéaux intellectuels de la Renaissance , le XVIII' siècle remet l'homme au centre des préoccupations, et c'est le dessin d'architecture qui les exprime le mieux .

Les notions de cité idéale et d 'harmonie universelle inspirent les concepteurs , et Claude Nicolas Ledoux (1736-1806 } expérimente ces thèmes avec les salines d'Arc-et-Senans, une construction intégrant les installations techniques et les habitations des travailleurs, du directeur aux ouvriers .

!:Italien Piranèse (Giovanni Battista Piranesi , 1720 -1778 }, un dessinateur de génie (voir sa Place Navone à la sanguine}, grave environ 2 000 eaux­ fortes où son goût du fantastique, ses effe ts de pe rs p e ctive, ses renversements de points de vue créent un monde architectural imaginaire à la fois infini , labyrinthique et oppre ssant (Les Prisons).

I!J:U:iMi!i Au début du siècle, en Espagne, Francisco de Goya (1746 -1828 } ouvre l'ère de la modernité.

Ses gravures tout en ombres et lumières, vigoureuses , dramatiques -notamment les Caprices puis les Désastres de la guerre -, révèlent sa vision désespérée du monde.

Enfermé dans s a surdité , il préfigure dans son tumulte les grands romantiques et sera révéré tant par Théophile Gautier et Charles Baudelaire que par Eugène Delacroix .

J ean Dominique Ingres (1780-1867} , parfois taxé d 'académisme- dans la lignée de Louis David (1748 -1825 ), l'artiste attitré de Napoléon l" -, se réfère à Raphaël et restitue de beaux portraits de puissants bourgeoi s, tel ce Monsieur ..._.

_ _ ,~...._.....;;..,. Bertin .

Autre manière , autre univers : Honoré Daumier (1808-1879}, peintre, sculpteur , dessinateur et lithographe , donne libre cours à sa féroce veine caricaturiste (il publie dans les journau x La Caricature , puis Le Charivan) en stigmatisant les magistrats et les politiciens , sans épargner le roi Louis­ Philippe (son Gargantua lui vaut ~iW~n•lnr en ballon ).

Ce sont là les débuts du dessin de presse, promis à un bel avenir : Jacques Faizant , Sempé , Cabu, Plantu , Serguei, entre autres journalistes­ illustrateurs actuels, sont ses héritiers .

Le dessinateur Gustave Doré (1832 - 1883 ) exprime par la lithographie , ou gravure sur pierre , son humour et son sens du grotesque (Gargantua , Contes drolatiques de Balzac) , ses visions fantastiques (Divine Comédie de Dante , la Bible ...

) ainsi que sa perception de la misère des classes populaires .

Le trait foisonnant, l'ambiance romantique , voire onirique , ont valu aux gravures de Doré un immense succès public.

Edgar Degas (1834-1917} forme son œil en contemplant en Italie les toiles de Botticelli et de Raphaël, puis les premières estampes japonaises introduites en France .

À côté de son œuvre peint bien connu , ses pastels nimbés de poésie montrent son travail sur le cadrage, souvent décentré .

En quelques traits de fusain , il saisit- comme dans ce louchant portrait d 'Édouard Manet ­ l'âme de son modèle.

Vincent Van Gogh (1853-1890 } nou s a laissé quelque 800 dessins et eaux-fortes .

Influ encé par Jean-François Millet.

dont il intégra le style en effectuant des copies de ses œuvres , Vincent s'est consacré , dans le Borinage et en Belgique, au début des années 1880, à la représentation au fusain de paysans , le dos cassé sur leur dur labeur (Le Bêcheur ) .

Un thème fort en vogue à l'époque , avant ­ gardiste même .

Steinlen (1859-1923} , Théophile Alexandre de son prénom, est injustement méconnu .

Son œuvre dessiné est étroitement lié au cabaret du Chat noir et au chanteur réaliste Aristide Bruant , dont il a illustré les affiches et les chansons, en parallèle avec Henri de Toulouse-Lautrec (1864- 1901 ), autre «patte » ô combien réputée de l'univer s des cafés -concerts et des tripots montmartrois .

Autres sources d 'inspiration : les chats d'une part , le monde des ouvriers , dans une optique sociale militante (La Grève, La Rafle , etc.} , d 'autre part .

D'abord formé à l'architecture, puis é lève aux Arts déco, Fernand Léger (1881-1955} fréquente les artistes de Montparnasse , peint res (Delaunay , Chagall , Soutine ) et écrivains (Max Jacob , Blaise Cendrars) .

Pendant la Grande Guerre, il croque la vie quotidienne des poilus, perçus comme des machines.

Les portraits ultérieurs (Visage et Mains , 1952 }, notamment pendant la période d'adhésion au Parti communiste, ont toujours quelque chose de mécanique .

Évidemment , on ne peut passer sous silence l'Espagnol Pablo Picasso (1881 - 1973} , qui a, dans ses Tauromachies notamment, montré son immense talent de dessinateur.

Autres maîtres contemporains notables :l'Allemand express ionniste Otto Dix (1891-1969} , dont 600 dessins témoignent des horreurs de la guerre de 1914-1918 , et le Néerlandais Maurits Cornelis Escher (1898- 1972} , expert en jeux de perspectives et architectures irréelles.

EN EXTRfME-ORIENT le papier, le pinceau, le bâton d 'encre et la pierre à encre, souvent réunis dans un coffret précieux quasi cérémo niel.

sont appelés les «quat re trésors de l'atelier du mait re».

En Chine, sous les Song.

on additionnait l'encre- noire ou bleue , vert malachite, blanc plomb.

terre de Sienne, rouge cinabre, indigo , jaune -de cendre de pin ou de cèdre pour la matifier; au contraire, au temps des Ming.

la suie pure la rendait brillante.

!:art de la calligraphie au pinceau, immémorial, est à l'origine des dessins orientaux, que l'Occident connaît surtout à travers l'œuvre d'Hokusai (1760 -1849}, surnommé «le Fou du dessin» .

S'il est célèb r e pour ses Trente-six et Cent Vues du Fuji, il a aussi laissé de nombreux portraits ainsi que des recueils de fleurs e t d 'oiseaux (encre de Chin e et aquarelle ocre).. »

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