L'ART DU JAPON
Publié le 20/10/2011
Extrait du document
La civilisation japonaise, ainsi longtemps élaborée à l'ombre du grand continent mais hors de son emprise immédiate et avec un retard manifeste par rapport aux centres chinois d'où rayonnait la culture, fut bientôt soumise à l'influence directe de ses voisins. De nombreux artisans coréens, que chassaient de chez eux les guerres provoquées par de complexes migrations ethniques dans le nord de l'Asie, en furent les porteurs. Ce n'étaient plus seulement navires, équipages et objets témoins qui, de Chine ou de Corée, passaient au Japon, mais les hommes mêmes qui connaissaient les systèmes de pensée et les méthodes de fabrication.
«
furent longtemps portés durant l'époque d'Edo (1600-1868) où, parallèlement, une culture urbaine
naquit bientôt, provoquée par l'enrichissement des
artisans et des négociants.
Le Japon rejoignait ainsi
l'évolution mondiale des grandes civilisations au
XVIII• siècle.
Se pliant aux exigences de l'industrie
naissante, il se préparait à assimiler les bouleverse ments que Je monde occidental allait lui apporter
au XIX• siècle.
PRÉHISTOIRE
Si ·l'existence d'une civilisation du paléolithique
supérieur est attestée au Japon, on n'a retrouvé
aucun vestige d'un art pariétal.
C'est avec la céra mique qu'apparaît un ensemble original de volu mes, de formes et de décors qui marque la culture
japonaise du néolithique naissant.
On appelle époque Jômon, cet âge caractérisé par la création
d'une céramique dont Je décor principal constitué
par un motif cordé, (jômon en japonais) en plus ou
moins haut relief, céramique de texture en général
assez gro.ssière, montée à
la main et dont les formes
allèrent se compliquant à mesure que les usages
s'en différenciaient et s'en multipliaient.
Aux vases
côniques à fond pointu de l'époque antérieure, on
substitua ainsi des vases à fond plat dont
le col,
peu à peu, s'orna de protubérances volumineuses
représentant le grossissement extrème des anses.
Puis, les usages s'en diversifiant, l'appropriation de
la forme à la fonction remplaça la pure recherche
formelle ; dans la dernière période, enfin, vers les v•-III• siècles avant Jésus-Christ, cette dernière
tendance s'accentua d'autant plus que devenait
manifeste puis largement répandue la présence des
modèles métalliques chinois.
Fortement influencée,
vraisemblablement dès une époque très ancienne,
par
l'art des potiers de la Sibérie et celui des bron ziers de la Chine, proches malgré la mer, la céra mique jômon représente la première réaction
connue des peuples de l'archipel aux appels de
l'art.
La poterie, ainsi que certaines figurines
humaines ou masques religieux en argile témoi gnent en effet de qualités qui seront celles de l'art
japonais classique : hardiesse dans l'utilisation de
l'asymétrie poussée
jusqu'à la limite du déséquili bre, goût des volumes géométriques, le décor parti cipant toujours de la forme au lieu de s'y surajou ter.
Historiquement, la culture jômon, déjà margi nale par rapport aux centres chinois depuis long temps entrés dans l'histoire, se perpétua longtemps,
reculant vers l'Est puis le Nord du pays, devant la
poussée d'une nouvelle société agricole qui subis sait cette fois avec évidence l'influence formelle du
continent.
Les potiers japonais découvrirent alors
Je tour dont ils usèrent pour imiter avec fidélité la
forme élégante des récipients métalliques chinois.
L'épanouissement
d'une société que nourrissait
une riziculture rapidement développée, provoqua le
passage presque immédiat du Japon à l'âge du
Bronze :
m• siècle avant Jésus Christ -III• siècle
après Jésus-Christ, époque Yayoi.
Il fut d'abord
importé de Chine et de Corée d'où il parvenait sous
la forme de trésors que l'on confiait aux morts dans
leurs tombeaux : armes, miroirs, parures.
Peu à peu
et par imitation, l'art nippon du bronze fut créé
d'abord à partir de la fonte de certains spécimens
continentaux, puis en utilisant du minerai local que
l'on apprit à exploiter.
Les objets ainsi produits,
pointes de lances et hallebardes spatulées ou non,
miroirs, cloches de bronze sans battant à section
éliptique
(dôtaku), ces dernières n'apparaissant que
dans la zone centrale et orientale du Japon, illus trent Je goût toujours affirmé des artisans nippons
pour la simplicité élégante des formes et Je traite ment linéaire des motifs.
Le plus original de ces
A l'époque des Grandes sépultures, on appelait Haniwa
des cylindras de terre cuita qui retenaient an surface la terre des tombeaux ; ils furent pau à pau décorés de peti tes figurines comma ca magnifique guerrier portant armure qu'on voit au musée national da T6ky6.
(Photo Vautier .
Decool).
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