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L'ART DE LA RENAISSANCE

Publié le 25/11/2011

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L'art nouveau, qui fera l'avenir de l'art, est né à Florence au XVe siècle. Depuis longtemps, la ville était à l'état de chantier: rien n'était achevé, ni le Campanile, ni le Baptistère, ni le Dôme. C'était une sorte de ville fantôme, fantastique, où l'on voyait des murs s'ouvrir sur le ciel, des façades construites comme les décors de théâtre, donner l'illusion d'une architecture qui n'existait pas. Les discordes civiles, incessantes depuis le Moyen Age, avec l'antagonisme des Guelfes et des Gibelins qui se chamaillaient à propos du pape et de l'Empereur, en étaient la raison. Le manque d'argent aussi.

Le talent et les florins 

Quand les Médicis eurent le pouvoir, ce fut une nécessité pour eux que de donner à la cité qu'ils gouvernaient et dont la richesse marchande était devenue proverbiale, le visage qu'elle méritait. Ces avaricieux de père en fils prodiguèrent l'argent, rassemblèrent les talents et firent de Florence la plus belle cité italienne, en la faisant à leur mesure. Les chantiers fermés furent envahis par les ouvriers.

« L'ART DE LA RENAISSANCE concours.

Les projets furent nombreux.

L'un d'eux proposait même de construire la coupole avec de la pierre ponce.

Celui d'un certain Brunelleschi trou­ va un accueil favorable.

Filippo BRUNELLESCHI (1377-1446) était sculpteur-orfèvre.

Rien ne le pré­ paraît, semblait-il, à devenir le constructeur du Dô­ me, rien sinon qu'il avait une grande connaissance des monuments antiques et en particulier de ceux de Rome dont il avait, au dire de Vasari, pris les mesures exactes.

Le Panthéon romain lui semblait une œuvre exemplaire.

Il proposa un projet plus audacieux encore.

Une coupole ovoïde à double paroi tout en marbre.

« Au grand effroi de tous, dit Michelet, le puissant calculateur lui mit hardiment sur la tête son pesant chapeau de marbre, la lanter­ ne, riant de leurs craintes et disant : « Cette masse ajoute à la solidité.

» Les travaux de Sainte-Marie-des-Fleurs com­ mencèrent en 1417 ; ils furent terminés en 1434.

Le règne des mathématiques en architecture com­ mençait en effet.

Une beauté, une pureté de la forme qui se découvraient dans la géométrie rem­ plaçaient la pure imagination formelle et une connaissance un peu incertaine des lois de la pesanteur.

Seul, Michel-Ange, jaloux de cet extraordinaire travail, s'engagea à le surpasser à Saint-Pierre de Rome.

Le Dôme florentin, avec sa polychromie et ses styles disparates, pourrait être comme nombre de cathédrales où le gothique rejoint parfois le style jésuite, une réalisation semblable à un patchwork.

Au contraire, la coupole lui donne son unité par l'effet d'une sorte de synthèse de tous les éléments composant l'ensemble.

Ce fut la première grande réussite de ce nouvel art qui, s'implantant sur le gothique, le refusait, tout en se servant, consciem­ ment ou non de ce que celui-ci lui donnait.

Le pas­ sage se fait sans accroc, presque imperceptible­ ment.

Si Brunelleschi se croyait romain, il continuait en fait la tradition gothique.

La nou­ veauté avec lui, c'était l'introduction du calcul dans l'architecture.

Il allait même jusqu'à construire des maquettes à l'échelle des édifices dont il avait la charge, sans oublier de les représenter au milieu de leur environnement urbain pour se faire une idée plus précise de l'effet produit par l'ensemble.

On lui doit, à Florence, outre Santa Maria dei Fiore, l'ad­ mirable Hôpital des Innocents (1419}, la basili­ que Saint-Laurent (1429}, Sainte-Marie-des-Anges (1435}, qui, comme les Florentins le comprirent aussitôt, font de l'architecture, « une cosa menta­ le », un produit intellectuel.

Elle ne sera pas la seule.

Une construction est comme une partition Leone Battista ALBERTI (1404-1472}, aijteur d'un traité d'architecture, De re aedijicatoria; 13160 publié après sa mort en 1485, a fait des études de musique et s'intéresse à Platon comme au néo­ platonisme qui rena,ît alors.

Pour lui, toute construction est comme une partition où les notes, s'ajoutant les unes aux autres, finissent par consti­ tuer un tout harmonieux qui trouve justement sa signification et sa beauté dans cette continuité.

L'unité des parties fait l'harmonie de l'ensemble.

Même le décor doit être nécessairement intégré à l'architecture, au lieu d'être plaqué artificiellement sur elle ; il doit en naître, comme elle doit naître de lui.

Alberti est le théoricien de la clarté et il fait preuve de la nouveauté de sa réflexion en construi­ sant Sainte-Marie-Nouvelle, ainsi que le palais Rucellai, à Florence, deux œuvres magistrales qui rompent avec une tradition sévère et presque dra­ matique.

Mais les concours florentins ne sont pas seulement destinés aux architectes ; tous les arts sont concernés.

Les portes de bronze du Baptistère sont dues à Brunelleschi, pour une part, mais aussi à Jacopo della QUERCIA (1374-1438) et à Lorenzo GHIBERTI (1378-1455).

Ghiberti a le sens des scè­ nes bien équilibrées, tendues, mouvementées.

Cet orfèvre qui aime les formes bien déployées, les masses fortement rythmées, devait avoir une gran­ de influence sur Michel-Ange qui admirait particu­ lièrement la porte dite du Paradis.

Luca della ROBBIA (1400-1482) et Donatello s'affrontent dans la réalisation des décors de la cathédrale de Florence.

Luca, qui trouvera dans l'utilisation de reliefs de terre cuite coloriés a, dans ses réalisations en bronze au Campanile, à la can­ toria, qui est la tribune des chanteurs, comme à l'immense porte de la sacristie, une saveur presque populaire qui s'exprime dans la vivacité des gestes comme dans une sorte de naïveté des person­ nages qui fera merveille quand il représentera des madones et des saints en utilisant la terre comme matière.

Gattamelata et le Colleone DONATELLO (1386-1466} marqué par l'Anti quité s'efforce d'exprimer, par la tension des poses de ses personnages, par leur puissance musculaire, une sorte de surhumanité, et, en tout cas, une vigueur morale égale à leur vigueur physique.

A Florence, son Saint-Jean-Baptiste (1416}, asséché par le jeûne et le désert, et son David (1440}, trop frêle, presque imberbe, mais tellement rayonnant du plaisir de la victoire, l'œil et la lèvre méprisants, vivent d'une profonde et mystérieuse existence.

Dans les panneaux du Festin d'Hérode, à Sienne (1427), c'est l'espace qui s'exprime par la profon­ deur infmie de la perspective, comme si les scènes s'enfonçaient dans le lointain des paysages.

A Padoue, l'étonnant Gattamelata (1453}, surnom Page 2. »

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