L’art dans l'Égypte antique
Publié le 15/11/2018
Extrait du document
«
nain
et sa famille, l'artiste a placé les
deux jeunes enfants au pied de leur
père.
Celui-ci étant assis à côté de sa
femme, on a l'illusion qu'il est de la
même taille.
• La peinture affiche aussi une
sophistication extrême comme le analogues
(porteurs, offrandes, vie
agricole, etc.).
Le moyen d'expression
est moins coûteux et le résultat plus
fruste mais souvent plus vivant.
Cet art
se perpétue jusque sous la Xli' dynastie.
• La statuaire privée révèle en général
un désintérêt pour la norme memphite l!ll.ll'l!llllle'!...,.'"""!'""""""' � rigide.
prouvent les oies du tombeau de
Néfermaat à Meïdoum (IV' dynastie).
Elles témoignent d'un grand savoir-faire
dans le rendu réaliste et d'une grand
sens de l'observation.
Les imposants
mastabas des V' et VI' dynasties
présentent quant à eux de vastes
scènes peintes ou en relief sur la vie
quotidienne (Mérérouka)
• Les rois de la v• dynastie inaugurent
un nouveau type de temples : le temple
solaire axé sur une cour à ciel ouvert au
centre de laquelle trône le benben
(ancêtre de l'obélisque), représentation
du tertre primordial où naquit le
premier soleil.
(Abousir)
• Si les parois
intérieures des
pyramides sont au
départ nues,
certaines parties
du complexe
funéraire sont
décorées,
notamment la
chaussée montante qui relie le temple bas au
temple haut.
A partir du règne d'Ounas,
dernier roi de la V' dynastie, et jusqu'à
la fin de la VI', les Textes des
pyramides recouvrent les parois des
pyramides de rois puis celles de
certaines reines.
Les hiéroglyphes
gravés et peints d'un vert turquoise y
sont magnifiques.
PREMIÈRE PÉRIODE INTERMÉDIAIRE
(2100-2000) :
• L'art de l'Ancien Empire était avant
tout un art officiel de cour dont le roi
avait le monopole.
Le centre artistique
en était la capitale Memphis.
• Sous la VI' dynastie, des foyers
artistiques provinciaux prennent de
l'importance.
Avec l'affaiblissement de
l'État à la fin de la dynastie puis les
troubles sociaux mal connus de la
Première Période intermédiaire, ce
processus s'accentue.
• L'art se développe en province sous
une forme plus expressive.
L'architecture et la grande sculpture,
trop coûteuses, sont délaissées au profit
de la peinture, qui orne parfois les
tombes rupestres des particuliers, et
surtout d'un nouveau genre de statues :
les modèles en bois.
• Ces modèles, figurés dans des
attitudes de la vie quotidienne, sont
déposés dans les tombes où ils
remplacent les grandes scènes en relief
des mastabas.
On y trouve des thèmes RETOUR
À UN CERTAIN CLASSICISME :
LE MOYEN EMPIRE (2000·1700)
• A la fin de la Xl' dynastie, avec la
restauration de l'État par Montouhotep
Il et l'émergence de la Xli' dynastie,
un retour au classicisme s'opère.
L'État reprend une politique active de
production artistique.
• Si Montouhotep Il avait innové avec
son complexe funéraire en terrasses à
Deir ei-Bahari, les rois de la Xli'
dynastie se posent comme les
continuateurs de l'Ancien Empire.
lis
transfèrent la capitale de Thèbes à
Licht, au nord du Fayoum, et se font
bâtir, comme leurs prédécesseurs, des
pyramides.
• Ils donnent priorité à la formation de
nouveaux fonctionnaires, nécessaires à
la reconstruction d'un État fort et
encouragent la production de textes
littéraires qui deviendront des
classiques.
• La grande statuaire réapparaît,
caractérisée par des traits plus
expressifs et un plus grand réalisme,
même dans la statuaire royale.
Amenemhat li/ se
fait ainsi figurer sous
les traits d'un
homme jeune puis
vieillissant.
• La statuaire privée
traduit un esprit
similaire avec
parfois plus
d'exagération.
Les expressions sont
souvent sévères, et de nouvelles
attitudes voient le jour : on ne se limite
plus la station debout ou assise.
Les
sujets peuvent être accroupis et sont
souvent figurés en famille, et tous à la
même échelle.
• Des formes de plus en plus
géométriques apparaissent.
Elles vont
du rendu stylisé des corps enveloppés
dans de grands manteaux � de
véritables « statues-cubes » préfigurant
celles du Nouvel Empire.
• La statuaire en bronze, qui sera en
vogue à la Basse Époque, fait son
apparition à cette période.
• L'orfèvrerie, très raffinée, atteint son
apogée dans l'art du cloisonnement.
• La technique du bas-relief.
quoique
peu employée dans les tombes des
particuliers au profit du décor peint,
atteint néanmoins un raffinement
exceptionnel
dans les
productions royales
comme la
Chapelle
blanche de
Sésostris 1",
à Karnak.
·Le décor
peint se
développe aussi dans les sarcophages
des particuliers, coffres de bois ornés
à l'intérieur et à l'extérieur de frises
d'objets et des hiéroglyphes cursifs
des nouveaux Textes des sarcophages.
A hauteur du visage de la momie,
une fausse porte est généralement
peinte et la paroi extérieure décorée de
deux DEUXIÈME
PÉRIODE INTERMWIAIRE
(1780-1550)
• Cette deuxième période obscure mêle
désagrégation du pouvoir royal et
occupation étrangère (Hyksos) dans le
nord.
Le morcellement du pays est peu
favorable à l'essor de l'art, mais les
souverains hyksos créent malgré tout
une effervescence intellectuelle en
faisant notamment copier les textes
égyptiens.
Certaines œuvres du Moyen
Empire ne sont connues que par ces
copies.
• La principale activité artistique est la
production de scarabées décorés
d'entrelacs
d'inspiration
orientale.
L'Égypte s'ouvre
d'ailleurs
beaucoup plus
aux influences
orientales : elle
adopte le
cheval, le char de guerre ...
NOUVEL EMPIRE (1550-1069)
• Cette période connaît un essor
artistique inégalé.
Le pays est prospère
et domine un empire de type colonial
dans la région de l'Euphrate à l'est et
au Soudan au sud.
Les richesses
affluent ; l'art de cour s'épanouit.
• Le contact avec l'Orient influence la
vie quotidienne de l'élite.
Des thèmes
décoratifs sont empruntés à la
civilisation minoenne : griffons ou
acrobates sautant au-dessus du taureau
(Avaris).
Un goût prononcé pour le
raffinement émerge peu à peu et
culmine sous le règne d'Aménophis Ill
(XVIII' dynastie).
• La politique de grande construction
reprend, à
Karnak, mais
aussi dans
toute 1 'Égypte
et en Basse
Nubie.
·Les
souverains
abandonnent
la pyramide.
A
Deir ei
Bahari, Hatchepsout s'inspire du tem ple de
Montouhotep Il, mais les autres rois se
font désormais enterrer dans des
hypogées dans la vallée des Rois à
Thèbes.
La tombe est désormais
séparée du temple funéraire (« temple
de millions d'années ») bâti un peu plus
loin, à proximité du Nil.
• Les statues divines et royales sont
abondantes.
Aménophis Ill fait à lui
seul sculpter 365 Sekhmet de pierre.
• La géométrisation amorcée au Moyen
Empire dans la statuaire des particuliers
s'exprime avec la création de nouveaux
types : statues-cubes, stéléphores
(personnages
présentant une
stèle), naophores
(personnages
présentant un naos), etc.
• La parure des
femmes comme
des hommes
devient
sophistiquée.
Tous portent de larges
colliers et des boucles d'oreilles
nouvellement importées de l'Est.
Les
étoffes se superposent et se font plus
délicates.
• Le raffinement culmine avec
Akhénaton.
Sa révolution religieuse impose
de nouvelles normes
artistiques : plus d'expressivité et une
exagération de certaines déformations
physiques qui, parce que opposée à
!Idéal ancien, a pu passer pour du
réalisme.
Il ne s'agit en fait que de
nouveaux canons.
Une plus grande
liberté se rencontre dans l'expression
des sentiments, avec l'apparition de
scènes intimes représentant le
roi en famille.
• Le souverain inaugure aussi une
nouvelle technique de construction :
les talatates, petits blocs de pierre
récupérés sur d'autres monuments,
qui permettent d'ériger dans l'urgence
les nouveaux temples pour le dieu
Aton.
• À la mort d'Akhénaton, le jeune
Toutânkhamon rompt avec la révolution
amarnienne.
Il quitte la capitale
Amarna et renoue avec la tradition
thébaine.
L'influence amarnienne sur
l'art restera pourtant visible,
notamment dans le caractère plus
spontané des scènes.
Le plus bel
exemple de cet art postamarnien étant
les reliefs de la tombe du général et
futur pharaon Horemheb.
La statuaire
privée atteint aussi des sommets avec le
groupe de Maya et Mérit (Leyde).
• L'époque ramesside est marquée par
une activité artistique intense.
On l'a
souvent qualifiée de « baroque » ou de
« romantique » en raison de ses
grandes fresques exaltant le courage et
la force du souverain (bataille de
Qadesh à Abou Simbel)
• La communauté des artisans royaux
de Deir ei-Médineh, très active sous les
XIX' et XX' dynasties, offre des œuvres
originales où le savoir-faire de l'art
officiel s'applique à des motifs de la
religion populaire, comme dans les
bustes laraires, qui servaient au culte
domestique des ancêtres récents.
TROISIÈME PÉRIODE INTERMÉDIAIRE ET
BASSE ÉPOQUE (1070-323)
• À la fin de l'ère ramesside, alors que
des phases d'instabilité politique et des
invasions étrangères alternent avec des
périodes plus prospères, l'art garde une
certaine qualité.
• La production varie suivant l'origine
des dynasties et le contexte politique.
• A Tanis, capitale des souverains de la
XXI' dynastie, Pierre Montet découvrira
les tombes inviolées de plusieurs rois
des XXI' et XXII' dynasties, contenant
des richesses comparables à celles de
Toutânkhamon et, comme elles,
exposées au musée du Caire.
• La XXV' dynastie nubienne, qui se veut
le champion des valeurs pharaoniques,
renoue avec l'idéal de l'Ancien et du
Moyen Empire, et se nourrit de l'art de
la XVIII' dynastie.
• La XXVI' dynastie, originaire de Saïs
dans le Delta,renforce ses liens avec les
Grecs, mais opère aussi un retour à l'art
de l'Ancien Empire :elle reprend les
Textes des pyramides, copie les reliefs
des mastabas memphites et s'inspire de
la sobriété des statues.
Parallèlement se
développe la production de statues
votives en bronze (par exemple les chats
dédiés à la déesse Baste!), qui,
grâce au moulage, peuvent être
réalisées en grand nombre pour être
vendues aux
fidèles.
·La
dernière
domination
perse et la
conquête
d'Alexandre
le Grand
sont marquées à
la fois par
une volonté
certaine de conserver la tradition et un
désir d'innovation.
En témoigne le
tombeau de Pétosiris, grand prêtre de
Th ot, à Hermopolis, où des scènes du
plus pur style pharaonique côtoient des
reliefs dlnspiration grecque.
PÉRIODE S PTOLÉMAIQUE
(332-30 AV.
J.-(_) ET ROMAINE
• Une nouvelle phase de l'histoire
égyptienne s'ouvre avec l'arrivée au
pouvoir des Ptolémées.
Alexandrie,
fondée par Alexandre dans le Delta,
devient la capitale d'un monde
nouveau.
Il y règne une grande
émulation intellectuelle et artistique.
Les mondes grec et égyptien s'y mêlent,
donnant naissance à des formes
originales dont l'archétype est le dieu
Sérapis.
• Les temples égyptiens sont encore
bâtis et entretenus.
Beaucoup ne sont
connus aujourd'hui que grâce aux
politiques de construction hellénistique
et romaine (Edfou, Dendéra).
• La sculpture prend parfois une
tournure sévère (tête verte de Berlin).
• L'art du portrait se développe et
trouve son expression la plus aboutie
dans les portraits du Fayoum (Il'
siècle apr.
J.-C) ·L'art égyptien survit à l'époque romaine jusqu'à ce que, en 391 apr.
J.-C..
l'empereur
Théodose interdise les cultes païens et
ferme les temples.
Derniers gardiens de
l'esprit égyptien, leur disparition signe
l'arrêt de mort de la civilisation
pharaonique.
liiM!&Wî!!'l
• L'art égyptien connaîtra un regain
d'intérêt au XVIII' siècle.
Si l'expédition
de Bonaparte est la cause directe de
cette vogue, l'Occident était sensible à
cet art depuis la Renaissance.
Les
Romains, appréciés à cette époque,
avaient en effet un goût profond pour
l'art égyptien.
Les empereurs firent
ainsi transporter à Rome des objets
égyptiens et faisaient même déjà
exécuter des œuvres égyptisantes.
·Au XVIII' siècle, des œuvres
égyptisantes sont aussi produites.
L'égyptomanie de l'époque se nourrit
d'ailleurs plus de la vision romaine de
la culture égyptienne que de l'art
pharaonique lui-même.
C'est à cette
époque qu'on restaure par exemple
une statue en alb�tre brisée au torse de
Ramsès Il.
On la complète avec un
buste plus inspiré des statues romaines
à la mode égyptienne d'Antinoüs
(amant de l'empereur Hadrien) que par
la véritab le statuaire de Ramsès Il..
»
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