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L’ART CLASSIQUE XVIIe ET XVIIIe siècles (histoire de la musique)

Publié le 23/09/2015

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Parallèlement à cette évolution, la polyphonie elle-même tend à disparaître au profit de la monodie. Afin de mieux comprendre le texte, seule, la voix supérieure exécute la mélodie que les autres parties soutiennent. A l'écriture contrapuntique accordant à toutes les voix une égale importance, se substitue peu à peu l'harmonie caractérisée par l'accompagnement en accords. Ainsi se forme l’air de cour, d'allure savante, opposé à la chanson populaire, moins raffinée. Pierre Guédron (i565?-i625), qui semble tout ignorer des recherches italiennes de déclamation notée, et son gendre Antoine Boesset (1587?-1643), cultivent particulièrement cette forme.

 

Encouragées par le tout-puissant Mazarin, des troupes italiennes viennent donner à Paris des représentations d’opéras. En 1647, l’Or/eo de Luigi Rossi — l’un des maîtres de la cantate — obtient un succès retentissant, mais le ballet reste en faveur à la cour, car il permet au jeune Louis XIV d’y manifester son talent de danseur.

 

Cependant le poète Perrin (i62o?-i675) et l'organiste Cambert (1628-1677) écrivent en collaboration une Pastorale (1659), suite d'airs agrémentés de ritournelles, jouée à Issy près de Paris, puis devant la cour à Vin-cennes par une troupe d'amateurs, et qui produit un effet considérable. Mais la mort de leur protecteur Mazarin, arrête ces essais.

 

L’année suivante, pour célébrer le mariage du roi, Cavalli (1602-1676) fait représenter son Xerse accommodé au goût parisien par l'insertion d'un ballet de Lully entre chaque acte, et l'apparition de Louis X.IV en Soleil, dans le ballet final.

 

Toutefois, le 28 juin 1669, Perrin obtient, grâce à l'appui de Colbert, le privilège d'établir à Paris une Académie Royale de Musique. Il inaugure la salle en mars 1671 avec Pomone, pastorale en cinq actes et un prologue, musique de Cambert, qui dirige l'orchestre.

... également remonter aux Mystères, et aux Représentations Sacrées du Moyen Age. Le premier opéra religieux — assez primitif — la Rappresentazione di Anima e di Corpo de Emilio de Cavalieri donné en i6oo à Rome dans la chapelle des Oratoriens, suscite de nombreux imitateurs qui essaient de rénover l'art chrétien. Caris-simi (1605-1674) perfectionne l'oratorio en langue latine, en concrétisant les personnages, en donnant plus d'importance à la mélodie, et en tirant des chœurs des effets dramatiques émouvants. ScARLATTi (1659-1725), auteur de vingt messes, deux cents psaumes, environ sept cents cantates, traite tous les genres avec une facilité et une maîtrise déconcertantes.

^ L'ORATORIO ET LA CANTATE EN ALLEMAGNE

 

De dimensions plus restreintes que l’oratorio, la Cantate qui met en relief la virtuosité des chanteurs, comprend primitivement un air pour voix seule. Peu à peu s'y adjoignent des ensembles et des récitatifs.

 

En Italie, Carissimi (i6o5-i674) cultive la cantate d’église et la cantate de chambre avec autant de perfection que l’oratorio, mais c’est en Allemagne qu'il faut chercher les plus grands compositeurs de cantates du XVIIe siècle.

 

Le Thuringeois Heinrich Schütz (1585-1672), élève de Gabrieli, s’initie à Venise à la polyphonie autant qu'au récitatif cher aux Florentins, et à l'art de Monteverdi. Nommé maître de chapelle à Dresde dès son retour en Allemagne, il y demeure toute sa vie. Profondément religieux et très cultivé, Schütz écrit des Psaumes, des Concerts Spirituels, des Symphonies Sacrées, des Passions qui présentent le plus grand intérêt par l'harmonieuse

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« HIST OIRE DE LA MUSIQ UE en Fr ance, Sacre Rappresentazioni, Pastorale, Madrigal en Ital ie ), le style musical dramatique et la découverte de l'ha rmon ie au sens modern e du mot n'apparaissent qu'au xvne siècle.

�L 'OPÉRA EN ITALIE � ÉCOLE FLORENTINE Le cénacle du comte Bardi, à Florence, où se réunissen t poètes et musiciens fervents de tragédie ancienne, voit la naissance de l'opéra.

VINCENZO GALILEI (I533-I59I}, père du célèbre astronome, étudie l'art grec, comme l'avaient fait Baïf et les hum ani ste s en France vingt ans plus tôt, et contribue à la création de la musique repré­ sentative , c' est-à-di re dramatique.

Renonçant à la poly­ phonie, les chanteurs-compositeurs PERI (r56r-r633) et CACCINI (r545?-r6r 8) fixent le nouveau style récitatif, suivant de très près les inflexions de la voix.

En colla­ boration ave� le poète RINUCCINI, Peri donne en 1594 la pastorale de Dafne ; puis en r6oo, pour le mariage d'Hen­ r i IV avec Marie de Médicis, une Euridice fut représentée à Flore nce.

Ainsi l'opéra, drame musical entièrement cha nté, avec ses danses, ses airs, ses chœurs, accompagnés pa l' l'o rchestre et reliés par des phrases en réci tat if, vient de naître.

Croyant ressusciter l'art antique, les novateurs florentins ont créé une forme totalement nou­ velle, répondant aux aspirations de leur époque, et qui prendra bientôt pour plusieurs siècles, une place primor­ diale.

Il appartient désormais à Monteverdi de perfectionner ces premières tentatives de drame lyrique et de leur assurer un succès définitif.

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