Devoir de Philosophie

L'art après 1968 (littérature, chanson, cinéma, etc...)

Publié le 21/11/2011

Extrait du document

Le mouvement insurrectionnel de mai 1968 a modifié profondément le rapport de chacun avec les formes culturelles. Parmi les réformes qui furent demandées avec force figurait la diffusion de la culture dans toutes les classes de la société. Dans une atmosphère de fièvre et d'enthousiasme se créèrent des commissions chargées de proposer une nouvelle approche du savoir, de nouveaux cursus, de nouvelles formes d'art et de littérature. Ainsi eurent désormais droit de cité des genres considérés comme mineurs : le roman policier, la littérature dite de jeunesse. D'autres dont la diffusion ne se faisait que sous le manteau se virent loués au grand jour : la littérature érotique, avec l'appui du cinéma, comptait désormais dans ses rangs des best sellers.

« Michel BERNARD (né en 1934), romancier soli­ taire à l'écart des écoles, a créé, entre autres romans, une œuvre érotique, à mi-chemin de la magie et de l'onirisme : la Jeune Sorcière (1973), Une amoureuse (1975) sont les prolongements d'un genre qui vit ses débuts avec Aube ou la Vertu (1964).

Bernard NOEL (né en 1930) publie en 1968 son premier recueil de poèmes : Extraits du corps.

Mais il s'impose surtout par ses romans dont la langue tente d'exprimer les cris et les mouvements du corps.

Le Château de Cène (1971) dépasse les lois du genre érotique pour atteindre le dépouille­ ment à la fois par l'écriture et dans le désir .

Marc CHOLODENKO (né en 1950) enfin a retrouvé la veine scandaleuse à l'érotisme poétique dans le Roi des fées (1976) .

La chanson engagée A la veille de mai 1968 la chanson semblait avoir renoncé à participer à la vie politique.

Si l'on excepte les dénonciations par Ferrat de l'enfer des camps (Nuit et Brouillard, 1964) ou par Béart du péril atomique (le Grand chambardement , 1967) il faut se 'tourner du côté de chanteurs engagés poli­ tiquement pour trouver, par exemple , une dénon­ ciation de la guerre du Viêt-nam (Colette Magny : Viêt-nam 67, 1967) .

La crise de 68 retransforme la place publique en cabaret.

Au-delà des commenta­ teurs des '' événements •• : Nougaro, Aznavour, Moustaki, Béart etc.

certains comme Ferré (la Révolution) ou Ferrat (Camarade , la Bolchévique) tentent de redonner vie à une tradition qui avait ses origines dans les goguettes du XIX" siècle.

Il ne semble pas qu'il y ait eu, dans cette voie, un renou­ veau de la chanson engagée.

En revancJ;ie, la multiplication des circuits de distribution, la création de micro -sociétés régio­ nales, le désir de ne plus passer par la capitale , et surtout le réveil du régionalisme ont {>Oussé la chanson du côté de la reconnaissance , lom de tout folklore , d'une identité.

Le Breton, Alan Stivell, et l'Alsacien , Roger Siffer, sont caractéristiques de cette tendance qui devrait , dans les dernières années du siècle , trouver son plein épanouisse­ ment.

Le roman policier Le roman policier traditionnel , la '' murder­ party •• où le détective fait fonctionner ses petites cellules grises, avait eu son heure de gloire entre les deux guerres.

La " Série Noire "• venue d'Amérique , était la grande triomphatrice de l'après-guerre .

L 'un et l' autre voient pour des rai­ sons diverses (mort des auteurs , disparition de Marcel Duhamel fondateur de la" Série Noire ») leur audience diminuer depuis quelques années.

Il semble que désormais le public français se pas- sionne pour un genre auquel la série des James Bond a donné ses lettres de noblesse : le roman d'espionnage.

Ces derniers temps auront vu le phénoménal succès de la série S.A .S .

par Gérard de Villiers .

Habile cocktail de racisme , d 'exotisme et d'érotisme, ces romans dont l'intrigue nous transporte sur tous les points chauds du glob e donnent l'illusion facile de suivre de près l'événe­ ment.

Au hasard des alliances politiques le roman d'espionnage vilipende tour à tour les Jaunes inquiétants, les Rouges subversifs , les Arabes et leur pétrole, les Israéliens et leurs services secret s.

Pourtant du côté du policier traditionnel la dis­ parition quasi-totale des Maigret et autres Hercule Poirota laissé la place à -un autre type de héros, un commissaire bien de chez nous, hâbleur et cy ni­ que , affublé d'un grotesque mais sympathique adjuvant.

On aura reconnu l'immortel San Anto­ nio et l'ami Bérurier, dit Béru ou l'Affreux.

La Frédéric Dard-San Antonio J.-P.

Daudier /Fieuve Noir. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles