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L'ART ABSTRAIT (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 16/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

atteignent une pureté extrême, beaucoup plus froide en apparence que les tableaux de Kandinsky. L'horizon de Mondrian est un idéal géométrique, un monde d'idées, de formes pures, et non pas l'expression picturale de sentiments intérieurs. Dans la revue De Stijl, fondée en 1917, Mondrian défend un art faisant abstraction non seulement de toute expression décorative, mais aussi de toute subjectivité : on le considère comme le fondateur de l'abstraction géométrique, par opposition à l'abstraction lyrique incarnée par Kandinsky. Ses toiles parisiennes, dans les années 1920, poussent cette rigueur jusqu'à l'abandon pur et simple de tout coloris autre que les trois couleurs primaires, avant qu'il ne retrouve dans sa période new-yorkaise un style plus allègre 

l'absence de limites, donnant une impression de mouvement, voire de vie aux formes qui animent ses toiles.

 

La dominante rouge et jaune cède peu à peu la place au noir, notamment dans l’une de ses dernières œuvres, un ensemble connu sous le nom de «chapelle Rothko», à Houston (États-Unis).

 

Franz Kune

Né et mort à New York (1910-1962), Kline est l'un des grands représentants de l'action painting. Il s'agit pour lui de mettre l'accent non plus sur l’objet ou la forme représentés, mais sur le geste même de peindre, geste dont la toile est en quelque sorte le témoin. Le puissant dynamisme des toiles de Kline naît d’un travail épuré au maximum, le peintre procédant par grandes touches nerveuses, avec un large pinceau.

 

Les compositions en noir du début des années 1950, généralement non titrées, sont sans doute son travail le plus rigoureux et le plus représentatif.

 

Il revient à la couleur vers 1957, condamné comme presque tous les peintres abstraits à évoluer pour

« non seulement l'idée de représentation, mais la notion même de peinture.

Désireux de se rendre utile à la collectivité , Malevitch s'essaie ensuite à l'architecture.

!:évolution du régime soviétique le poussera à revenir à une peinture figurative plus conforme aux principes du« réalisme socialiste».

BRANCUSI Né en Roumanie en 1876 , Constantin Brancusi meurt français en 1957.

On le considère comme le fondateur de la sculpture abstraite, mais c'est de la tradition naturaliste (incarnée en sculpture par Rodin) qu'il part lui aussi, allongeant peu à peu les volumes, stylisant les formes , pour ne plus évoquer le sujet que de façon très lointaine (La Muse endormie, 1910} .

Son art se concentre vite sur certaines formes élémentaires, comme l'œuf, la colonne, le vol, qui conservent chez lui une valeur symbolique.

!:extraordinaire beauté plastique de ses œuvres tient sans doute à ce lien avec la nature , et aux trois dimensions qui les maintiennent à mi-chemin entre le monde idéal des mathématiques et celui, charnel , des corps.

LES ÉCOLES ET LES MAÎTRES Autour des expériences radicales de Kandinsky, Mondrian, Malevitch et Brancusi , différents peintres passent par l'abstraction, quitte à n'y faire qu'un bref séjour .

SONIA ET ROBERT DELAUNAY Née près d'Odessa en 1885, morte à Paris en 1979 , Sonia Terk donne d'abord une série de toiles inspirées de Gauguin, avant d'épouser en 1910 Robert Delaunay (1885·1941} avec lequel elle va mener des recherches essentielles pour la constitution d 'une école française de l'art abstrait Si Robert n'abandonne jamais complètement le sujet même lorsqu'ille réduit à des éléments géométriques (les "Tours Eiffel>> des années 1910}, Sonia va en revanche pousser plus loin ses expériences.

La rencontre du poète Blaise Cendrars , dont elle illustre La Prose du Transsibérien en 1913, l'amène à créer le «simultanéisme>>, où la peinture n 'est plus que l'instrument d'un art total : il faut noter que Malevitch, à la même époque, donne des décors d'opéra qui répondent à la même ambition .

!:abstraction, alors, atteste le caractère incomplet d'une peinture qui n 'est pas refermée sur elle-même , sur son sens propre, mais participe à quelque chose de plus grand.

NATALIA GONTCHAROVA Née en Russie en 1881 , morte à Paris en 1962, Natalia Gontcharova est la représentante la plus célèbre d'une école abstraite appelée le « rayonnisme >>, qui ne durera que quelques années, de 1910 à 1915.

Des œuvres comme Lampes électricité (1912 ) possèdent encore un sujet , mais il est écartelé en stries, en lignes sinueuses , décomposé en couleurs étranges , et pour finir impossible à identifier, sauf à extrapoler sur le titre .

Le tableau est ainsi rendu à sa pure beauté plastique, à une émotion qui trouve dans la couleur son principal vecteur : rien de froid, dans les tableaux abstraits de Natalia Gontcharova , mais , à la manière de Kandinsky , l'expression vibrante d'une sensibilité et, plus encore, d 'un regard .

(Ci-dessous , DieEmte, 1911.) Si la carrière picturale de ce peintre suisse (1879·1940} ne saurait se réduire à l'abstraction , certaines œuvres des années 1920 , comme les Carrés magiques (1922) ou Scheidung Abends (1922), dessinent un espace strictement abstrait , fondé sur la répétition d'un élément simple (bâtonnet , carré, ligne) .

Mais l'art, selon lui, «ne reproduit pas le visible , il rend visible>>.

La référence à la nature n'est donc jamais totalement absente de son travail, qui est conçu davantage comme une recomposition que comme une pure invention : on évoquera donc plutôt des éléments abstraits qu'une authentique peinture abstraite .

JOAN MIRO la même remarque peut s'appliquer à l'Espagnol Mir6 (1893·1983}, dont le nom est surtout lié au surréalisme.

(Ci-dessus , Le Disque rouge ilia poursuite de l'alouette, 1953 .) Mais la pratique de l'automatisme pictural l'amène aux confins de l'abstraction (Constellations , 1940 } :en essayant de ne pas contrôler son pinceau, afin de laisser parler l'inconscient le peintre ne «construit» plus son tableau ; ille laisse se construire à partir d 'éléments directement issus du geste .

Figures, formes et signes se mêlent ainsi dans un ensemble toujours donné comme un «en deçà » du sens .

HENRY MOORE Ce sculpteur anglais (1898·1986} n'abandonna jamais complètement la référence à la nature, et plus particulièrement à la figure humaine .

Mais sa figuration extrêmement allusive confine souvent à l'abstraction : les déformations qu'il fait subir aux corps représentés, les vides qu'il y laisse béer en font des êtres inconcevables (d .

par exemple les Figures couchées des années 1930 ).

Vers 1939 , Moore passe résolument à l'abstraction, explorant le jeu du plein et du vide sur des volumes dégagés de toute référence à la nature .

S 'il revient ensuite à un travail sur les corps et les figures, il semble bien que la pratique de la sculpture abstraite l'ait libéré et, sans constituer une fin en soi, ait permis à son art de se déployer avec plus de rigueur et plus d 'ampleur encore .

SERGE PoLIAKOFF Né à Moscou en 1900, mort à Paris en 1969 , Poliakoff passe à l'abstraction à la fin des années 1930 , et il continuera dans cette voie jusqu 'au bout.

Ses toiles le plus souvent non titrées , de petit format , jouent sur le voisinage de coloris chauds et contrastés , définissant ABSTRACTION ET CALLIGRAPHIE Si l'abstraction a représenté une révolution dans la peinture occidentale, certains peuples ont pu y retrouver des éléments de leurs propres traditions, en particulier ceux qui ont élevé la calligraphie au rang des beaux-arts.

Différents peintres arabes et chinois se sont ainsi illustrés, dont le plus célèbre est Z.O Wou-Id (né en 1920 et naturalisé français) : plus encore que ses huiles, ses travaux à l'encre, qui jouent sur les capacités d'absorption du papier, ont suscité l'admiration de la critique et l'enthousiasme des collectionneurs .

Les formes abstraites y apparaissent non plus comme le produit d'une stylisation progressive de la nature, mais comme une exploitation graphique des techniques de l'écriture .

des surfaces géométriques irrégulières, lisses ou, au contraire , granuleuses.

Sa simplicité rigoureuse , alliée à un vrai talent de coloriste , a fait apprécier ses tableaux des collectionneurs.

(Komposition, 1959.) L' ABSTRACYION LYRIQUE Cette école , née à Paris vers 1948, réunit des peintres comme Pierre Soulages (né en 1919}, Jean-Paul Riopelle (1923·2002} , Georges Mathieu (né en 1921 ), qui ont en commun de privilégier l'impulsion psychique et le geste du peintre.

Par rapport à une œuvre comme celle de Kandinsky , dont nous avons vu qu'elle n'était pas dénuée de lyrisme et se construisait comme le développement d'une émotion personnelle , les toiles de Soulages ou Riopelle apparaissent plus «sauvages » : à la précision minutieuse du pinceau de Kandinsky s 'oppose une peinture à l'arraché , à l'emporte-pièce, où une brosse rageuse fouille la toile et projette la couleur dans un déchaînement d'énergie .

Chacun de ces peintres évoluera vers un style propre, un Mtrthieu, par exemple , adoptant peu à peu une manière plus sage; mais la leçon de l'abstraction lyrique s 'entend dans l'autre grande école d 'après-guerre, l'action painting.

L'EXPRESSIONNISME ABSTRAIT Si l'abstraction , dans ses différentes versions, est d'abord une expérience européenne, la Seconde Guerre mondiale coïncide avec l'apparition d 'une école plus spécifiquement américaine , connue sous le nom d'action painting.

On parle aussi d'expressionnisme abstrait pour évoquer ces œuvres s'affirmant dans la double tradition de l'abstraction lyrique et de l'expressionnisme allemand des années 1910·1920.

Aisément reconnaissables , les grandes toiles de ce peintre (1903·1970} américain d'origine russe s'organisent en surfaces rectangulaires flottant littéralement dans la couleur (Sans titre, 1959 ).

La précision de son travail se conjugue avec un jeu sur le flou et l'absence de limites, donnant une impression de mouvement, voire de vie aux formes qui animent ses toiles.

La dominante rouge et jaune cède peu à peu la place au noir, notamment dans l'une de ses dernières œuvres , un ensemble connu sous le nom de "chapelle Rothko» , à Houston (États· Unis) .

FRANZ KLINE Né et mort à New York (1910·1962}, Kline est l'un des grands représentants de l'action painting.

Il s'agit pour lui de mettre l'accent non plus sur l'objet ou la forme représentés , mais sur le geste même de peindre, geste dont la toile est en quelque sorte le témoin.

Le puissant dynamisme des toiles de Kline naît d'un travail épuré au maximum , le peintre procédant par grandes touches nerveuses , avec un large pinceau .

Les compositions en noir du début des années 1950, généralement non titrées, sont sans doute son travaille plus rigoureux et le plus représentatif .

Il revient à la couleur vers 1957 , condamné comme presque tous les peintres abstraits à évoluer pour ne pas se répéter indéfiniment WILLEM DE KOONING Lié lui aussi à l'action painting, Willem de Kooning est né à Rotterdam en 1904 et mort aux États-Uni s en 1997.

Aimant les grand s formats, il donne des peintures murales que l'on a appelées «abstractions-paysages» : non qu'il soit question d'y représenter quoi que ce soit d'identifiable , mais la forme panoramique, les rythmes et les couleurs «évoquent> > des paysages, dont ne serait traduite que l'impression subjective ressentie par le peintre.

(Ci-dessus, Police Gazene, 1955.) JACKSON POUOCK Américain lui aussi, Pollock (1912·1956} a subi l'influence des surréalistes qui débarquent à New York en 1940 ; très vite, cependant, il trouve son style, ou plus exactement sa manière : usage de la truelle, de couteaux, de larges brosses, d'une peinture soit compacte , soit très liquide , qu'il projette sur la toile avec une seringue ou lance directement (Out of the Web: Humber 7, 1949} .

!:art de Pollock est tout entier corporel, le geste prenant chez lui une importance fondamentale .

Peignant quelquefois à l'horizontale , il marche sur sa toile, la macule, dessine des réseaux inextricables .

Ses toiles souvent gigantesques ont très vite eu les honneurs des musées , pour lesquels elles étaient conçues.. »

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