L'architecture du XXe (20e) siècle
Publié le 22/12/2011
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WERKBUND ET BAUHAUS
L'art nouveau, tel que le conçoivent initialement les architectes, est lié aux impératifs de la croissance industrielle et. de ses implications sociales. Fondé en 1907 en Allemagne par Hermann Muthesius, le Werkbund tente de créer une esthétique en accord avec le capitalisme social. La première exposition du groupe à Cologne en 1914 réunit, entre autres oeuvres, un théâtre d'Henry Van de Velde, une usine modèle de Gropius et d'importantes participations de Behrens. La personnalité de Peter Behrens (1868-1940) a fortement marqué le style de l'architecture industrielle. Son parti pris de rationalisation, parfaitement appliqué dans des bâtiments comme ceux du trust d'électricité AEG à Berlin, allait exercer une influence déterminante sur ses élèves, et en particulier sur Mies Van der Rohe, Gropius et Le Corbusier. Issu des milieux artistiques, il traduit bien le passage qui s'opère de l'esthétisme à l'utilitaire et de l'artiste au fonctionnaire. Pour lui, il s'agit de créer un genre parfaitement adapté à la montée de l'industrialisation, où le fonctionnel s'accommode aussi d'un certain symbolisme, voire d'un vernis humaniste. Les bâtiments spacieux, bien éclairés et aérés expriment la volonté du capitalisme de rompre avec l'usine-prison ou l'usine-caserne en lui donnant une apparence moins austère. Behrens a compris, de plus, que cette manière de traiter les centres de travail s'appliquait aussi à l'ensemble des activités humaines groupées dans une ville et dans l'habitat. Ses leçons seront appliquées, entre autres, par Walter Gropius et le Bauhaus. En 1919, Gropius fonde le Staatliches Bauhaus- ou maison de la construction - qui marque officiellement une réaction contre l'art individuel, pour un renouveau de l'artisanat, contre l'esthétisme sans usage pratique. L'école se veut une tentative de l'art moderne pour unifier les différentes disciplines, mais l'architecture y occupe une place importante.
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n peut dire que depuis le baron Haussmann, le métier d'archi
tecte n'est plus tout à fait le même.
Préfet de la Seine sous le
Second Empire, Georges Haussmann (1809-1891) est
l'un
des premiers à comprendre le parti à tirer de l'aménagement du
territoire.
En ouvrant par des avenues rectilignes les quartiers tradition
nellement émeutiers au feu des fusils et des canons,
il ne se borne pas
à faciliter la répression
et le quadrillage des foyers insurrectionnels, il
rationalise l'urbanisme parisien et obéit à une certaine politique sociale.
A mesure que
la société industrielle se développe, les impératifs
de l'architecte tiennent essentiellement au contrôle, au rendement, à
l'économie de moyens et au prestige.
Mais
il ne s'agit plus d'agir avec la
franche brutalité de Haussmann ou de l'architecte belge Joseph Poelaert
(1817 -1879).
Celui-ci, en rasant une partie des quartiers populaires de
Bruxelles pour édifier
à l'entrée des quartiers riches un Palais de Justice
qui prend sous son énormité néo-classique une allure de mise en garde,
a fait
du mot « architecte » une insulte toujours à l'honneur dans le
patois bruxellois.
Le caractère infamant qui s'attache à la fonction de
bâtisseur dans la période de
la bourgeoisie souveraine tend à se dissi
muler, sinon
à disparaître, quand le capitalisme se socialise.
L'idée d'une
architecture d'avant-garde est liée aux progrès
du réformisme social
démocrate d'abord, du communisme bolchevik ensuite.
C'est à cette époque que
se pose, par opposition au reproche de
conservatisme adressé
à l'architecture, la question de savoir si « un
architecte peut être révolutionnaire
».
La réponse apparaît clairement
aujourd'hui.
Compte tenu des moyens nécessaires, l'architecte a
le
choix entre l'élaboration de projets qui n'ont aucune chance de finance
ment ou
la soumission plus ou moins novatrice, plus ou moins d'avant
garde,
aux lois d'aménagement du territoire.
A la limite, la réalisation
d'un projet
« révolutionnaire » risque d'ailleurs d'être récupérée aussi
tôt
par la classe au pouvoir.
Il semble donc que l'architecte soit néces-
sairement acculé au conservatisme ou au réformisme.
1.
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