L'Afrique en noir et blanc
Publié le 06/12/2018
Extrait du document
Découverte récemment et mise en valeur, la photographie africaine a suscité, en 1995, un véritable engouement.
Après les premières « Rencontres africaines de la photographie », organisées en décembre 1994 à Bamako (Mali), différentes galeries se sont fait l’écho de l’événement. La FNAC, la Fondation Cartier, puis le Centre national de la photographie ont repris quelques-unes des expositions déjà présentées à Bamako. Introduite pendant l’époque de la colonisation, la photographie s’est inscrite d’emblée dans la culture africaine et possède déjà une longue histoire.
LA « REVUE NOIRE »
Revue noire est un magazine luxueux de qualité. De très grand format, avec la couverture cartonnée, riche en couleurs, en illustrations et en reproductions, il est diffusé en édition bilingue (anglais/français) dans une trentaine de pays et sur tous les continents. La revue a pour ambition de valoriser la création africaine et ses artistes disséminés dans le monde. Chaque numéro obéit à une thématique géographique (par pays) ou artistique (par discipline). Lancée en 1994, la collection « Soleil », consacrée spécifiquement à la photographie, propose au contraire des livres souples au format de poche, exclusivement en noir et blanc. Elle s’intéresse non seulement aux artistes reconnus mais aussi aux jeunes photographes et s’ouvre sur de nouveaux pays (Moctar Kane en Mauritanie, Dorris Haron Kasco en Côte-d’Ivoire, les Noirs amé-rasiens vus par Rémy Gastambide, etc.). Dans un constant souci de raffinement, l’image est toujours associée à un texte littéraire.
A qui l’ignorerait encore, l’Afrique se révèle être un continent d’images.
Le goût de la pose, de la parure, de la mode, le sens de la fête et la valorisation de la beauté, toutes ces expressions caractéristiques de la culture africaine convergent et trouvent un cadre idéal dans la photographie. L’œuvre de Seydou Keita en offre une illustration exemplaire. Né en 1923, il ouvre en 1945 à Bamako un studio de portraits. Dans les années cinquante, une population citadine de bourgeois, d’élégants et de jeunes gens modernes vient y prendre la pose. Les uns sont seuls, les autres en couple, en famille ou en groupe. Seydou Keita compose des mises en scène précises à l’aide d’accessoires qu’il propose à ses clients : costumes, chapeaux, chaussures, pots de fleurs, guéridons, postes de radio, téléphones, motocyclettes
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