L'absurde mis en scène - Samuel Beckett
Publié le 25/03/2019
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L'absurde mis en scène
Quand, le 5 janvier 1953, Samuel Beckett fait jouer En attèndant Godot, le public parisien est choqué : l'œuvre ne contient aucune action précise et est dépourvue de dialogue construit rationnellement. C'est le théâtre de l'absurde.
Au début des années 50, l'Irlandais Samuel Beckett, ainsi qu'un autre étranger vivant à Paris, Eugène Ionesco, roumain de naissance, font jouer des pièces de théâtre presque totalement dénuées d'action et considérées comme provocatrices. On ne tarde pas à qualifier les œuvres de ces dramaturges : ce sera le théâtre de l'absurde, trait que les existentialistes de l'époque ont déjà retenu
Samuel Beckett
comme un caractère fondamental de l'existence humaine. Les personnages tentent de s'affirmer par la parole dans un monde impénétrable, ressenti comme menaçant. Mais force est de constater que c'est le langage qui les domine ; les truismes et les clichés s'enchaînent sans cohérence. Cette utilisation du langage, qui ne vise aucun objectif, donne au moins à ces personnages un soupçon de dignité et de souveraineté.
Parmi les classiques de ce « théâtre de l'absurde >>, citons La Cantatrice chauve (1950) de Ionesco, dont la première n'a été applaudie à Paris que par les seuls artistes et quelques critiques littéraires : deux époux
découvrent peu à peu qu'ils sont mariés l'un à l'autre.

«
Godot
sur la route, jusqu'à ce que
surgisse un jeune homme qui vient
leur dire qu'il ne viendr a pas.
Les
dial ogues des deux actes se ressem
bl en t ; seuls les rôles des autres
personnages, Pozzo et Lucky, sont
in versés : au prem ier acte, Pozzo
tient Lucky en laisse; al ors qu'au
deuxième c'est le vale t, dev enu
muet, qui conduit son maître devenu
aveugle.
Certes, les personnages de Beckett
sont incapable s de contacts authen
tiques, mais ils sont réduits à vivre ensemble.
Dans
Fin de partie, Hamm,
aveugle, ne peut se lever et Clov ne
peut s'asseoir.
Accompagnés par les
pa rents de Hamm, Nagg et Nell,
enfermés comme des culs-de- jatte
dans des poubelle s, ils écha ngent
entre eux des répliques hargneuses.
Dans les pièces de Ionesco, de
Bec kett, d'Ar thur Adamov ou de
Boris Vian, l'anéan tissement du
langage tradui t l'al iénation des
individus dans une société de l'après
guer re qui, pour beaucoup, apparaît
vide de sens.
Pièces
importantes
du théâtre de l'absurde
1950
La Canta trice chauve
La première pièce d'Eugène
Ionesco tire son comique des
échecs de la communication.
Toutes les déclarations des
personnages -un couple
relayé à la fin par un autre
couple -contrastent de façon
extrême avec les effets de scène.
1955
Théâtre de chambre
Par l'emploi de marionne ttes
et de masques ainsi que par
des textes dépourvus de
toute action contraignante,
Jean Tardieu dénonce le vide
des modes de commun ica·
tion dans la soci été de
masse.
Le rire se fige en
grimace et, sous le masque
de la farce, l'auteur introduit
une obsédante interrogation
métaphysique.
1959
Rhinocéros 195
3
Cette comédie d'Eugène Jean Tardieu
Ionesco, qui fut jouée pour
la première fois à Düsseld orf,
a pour thème la folie
moderne des masses.
Tous
les habitants d'une ville se
transforment en rhinocéros
d'abord contraints et forcés,
puis de leur plein gré.
Seul
Bérenger résiste à cette
contagion.
Même s'il a honte
de son apparence humaine,
il ne capitule pas.
1960
Le Gardien
Le premier succès sur la
scène remporté par Harold
Pinter traite de l'absurd ité et
de la brutalité dans la vie
quotidienne.
Les protago
nis tes sont Aston, malade
mental plein de bonté, son
frère Mick, qui manif este
une tendance à la violence,
et Davies, le vagabond, intri
gant.
menteur et opportuniste.
1967
L' Architecte et l'empereur
d'Assyrie
Dans sa rêverie absurde, Arra
bal met en scène un homme
qui déclare être le survivant
d'un accident d'avion échoué
sur une île déserte ; face à
l'unique habitant de l'île, un
archi tecte, il se proclame em
pereur.
Lorsque l'empereur
invite l'arch itecte, l'architecte
devient à son tour empereur.
Surgit alors un autre survivant
d'un accident d'avion ...
Harold
Pinter
Fernando Arrabal
83.
»
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