LA VIEILLE AU CHAPELET DE CEZANNE

« lA VIEILLE AU CHAPELET 1895-1896 Peintre frança is Analyse ~ La vieille femme qui tient un chapelet dans les mains était une ancienne religieuse entrée au couvent très jeune et qui s'en était enfuie à dix-sept ans.

Elle travaillait comme domestique chez Cézanne qui l'aidait financièrement.

Toute la sympathie que l'artiste éprouvait pour cette femme âgée, pauvre et repliée sur elle-même , transparaît dans cette image.

Ce qui frappe surtout dans cette œuvre , c'est la technique de l 'artiste qui travaille par masses colorées de tons obscurs pour construire la figure.

De cette manière , la femme acquiert l'ampleur d'une statue monolithique, dont elle a la solidité et la puissance.

Si nous pouvions analyser la toile de près, nous verrions que Cézanne s'est servi de touches rapides et denses pour décrire le bonnet de coton, en mélangeant sur cette surface du vert et du blanc , du noir et du blanc et même du rouge.

Pour le visage, il a utilisé un pinceau plat et a multiplié les tons, me siècle Huile sur toile 81 x 65 cm « sculptant » littéralement les volumes , creusant les yeux et les tempes , relevant les reliefs par l 'éclat des jaunes ou des rouges comme pour le front et le nez éclairés par les lueurs chaudes du foyer.

L'œuvre C D'après Gasquet, auteur en 1921 d'une biogra­ phie de Cézanne riche de témoignages intéressants quoique peu objectifs , Cézanne travailla près de dix-huit mois à cette œuvre.

Il ajoute qu 'à la mort de l 'artiste , en 1907, on retrouva l 'œuvre dans son atelier .

Toujours selon Gasquet , Cézanne voyait dans ce tableau « un ton à la Flaubert , une atmosphère, quelque chose d'indéfinissable, une couleur bleuâtre et rouge qui se dégage , me semble-t-il , de Mme Bovary » .

La toile , qui n'est ni signée ni datée, est entrée dans les collections de la National Gallery e n 1953.

« Mes tableaux sont incomplets » + Face à un tableau de Cézanne notre esprit d'abstractions qui ne me permettent pas tend à compléter ce que voit notre œil.

Les de couvrir ma toile, ni de poursuivre la délimita- couleurs et les images reçues par l'artiste s'y tion des objets quand les points de contact sont fondent et se recréent.

Il s'agit d'un processus de très ténus, délicats ; d'où il ressort que mon connaissance dont l'artiste était conscient quand image, ou tableau, est incomplète.

D'un autre il écrivait cette lettre à son ami le peintre Emile côté, les plans tombent les uns sur les autres, Bernard, le 23 octobre 1905: «Or , la thèse à d'où est sorti le néo-impressionnisme qui dr- développer est - quel que soit notre tempéra- conscrit les contours d' un trait noir, défaut qu 'il ment ou puissance en présence de la nature -faut combattre à toute force.

Or la nature de donner l'image de ce que nous voyons , en consultée nous donne les moyens d'atteindre ce oubliant tout [ce] qui apparut avant nous.

Ce qui, but.

» Les contours noirs auraient fait obstacle, je crois, doit permettre à l'artiste de donner pour l'œil et pour l'esprit , à la reconstruction des toute sa personnalité , grande ou petite.

Or, images et à la fusion des couleurs qui suscite vieux, soixante-dix ans environ, les sensations dans notre esprit cette magnifique sensation colorantes qui donnent la lumière sont causes d'harmonie.

D u même peint re : PICT O 775 à 79 2 Photo Nat ional Gallery , Londres .

© Nardini Editore , 1994 .

VPC L arousse- LaHont pour l'édit ion frança ise 1994 26-28. »