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La sépulture du premier empereur de Chine, Qin Shi Huangdi (mausolée)

Publié le 16/02/2013

Extrait du document

chine

 

• S'il dénie à quiconque le droit de penser, le Fils du Ciel se pose, en ce qui le concerne, des questions métaphysiques : il est fort préoccupé par sa survie dans l'au-delà. Il va recourir à des "techniques d'immortalité", à ses yeux infaillibles.

• Il consulte sans cesse des devins, fait établir tous les jours son horoscope par quelque 300 astrologues qui l'assurent voir son astre futur au firmament, envoie une immense flotte à la recherche d'îles sacrées où poussent les fruits de l'immortalité, boit des breuvages magiques, s'enferme dans ses palais pour se cacher de la mort et s'étourdit en vain dans son harem, pourchasse un monstre marin afin d'entrer en relation avec les esprits ...

• Dès son accession au trône, le jeune roi a décidé de faire construire son mausolée, qui sera hors norme : un véritable palais, ou plutôt une ville souterraine. L'emplacement est choisi selon les règles du feng shui, entre une montagne et un fleuve.

• Pendant trente-six ans, 700 000 ouvriers, artisans, artistes, forçats et esclaves travaillent à la construction de cette tombe monumentale, d'après les plans de l'empereur.

 

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« • Seuls les livres scientifiques et techniques, utiles notamment pour l'agriculture et les grands travaux d 'intérêt public , sont épargnés .

• De même sont sauvés les ouvrages de divination , ainsi que les «magiciens » qui les commentent.

Car ces livres contiennent, l'empereur en est sûr, les secrets de l'élixir de vie, qui donne accès au paradis des Imm ortels .

LA QUbE D'IMMOIUALITt •S'il dénie à quiconque le droit de penser , le Fils du Ciel se pose , en ce qui le concerne , des questions métaphysiques : il est fort préoccupé par sa surv ie dans l'au-delà .

Il va recourir à des "techniques d 'immortalité», à ses yeux infaillibles.

• Il consulte sans cesse des devins, fait établir tous les jours son horoscope par quelque 300 astrologues qui l'assurent voir son astre futur au firmament, envoie une immense flotte à la recherche d11es sacrées où poussent les fruits de l'immortalité , boit des breuvages magiques , s'enferme dans ses palais pour se cacher de la mort et s'étourdit en vain dans son harem , pourchasse un monstre marin afin d 'entrer en relation avec les esprits ...

•!14113.JOI • Dès son accession au trône , le jeune roi a décidé de faire construire son mausolée, qui sera hors norme : un véritable palais , ou plutôt une ville souterraine .

L'emplacement est choisi selon les règles du feng shui , entre une montagne et un fleuve.

• Pendant trente-six ans, 700 000 ouvriers , artisans , artistes, forçats et esclaves travaillent à la construction de cette tombe monumentale, d'après les plans de l'empereur .

UN TRtSOR FUNhAJRE •Le tombeau n'a pas encore été fouillé .

On ne le connaît que par des documents écrits et illustrés, notamment les Mémoires historiques d'un certain Sima Qian.

• Trois rivières souterraines ont été remplies de mercure, métal sacré évoquant la Déesse-Mère .

• Le plafond de la salle funéraire, orientée nord-sud , reproduit la voûte céleste , avec les constellations en perles .

Une immense carte représente l'Empire avec tous les détails géographiques.

Une porte de jade ferme la salle.

• Un trésor est accumulé dans le palais : tous les objets nécessaires à la vie dans l 'au-delà , des bijoux et des armes sont présents , et cette accumulation de richesses fait penser au trésor égyptien de Toutankhamon.

• Quand Qin Shi Huangdi meurt de maladie, en -210, au cours d 'une tournée d'inspection sur ses territoires , le Premier ministre Li Si cache son décès pendant neuf mois pour préparer la succession à sa convenance à coup de faux testamenl d'ordres de suicide falsifié s à ceux qui gênent ses projets , notamment le fils aîné de l'empereur, Fu-Su, et le grand général Meng Tian.

• Li Si rapatrie la dépouille en entourant la litière du souverain défunt de cargaisons de poissons pour masquer la pestilence et la fait parvenir au mausolée, où l'on termine en hâte les travaux .

LE TUMULUS • Au-dessus du palais funéraire est construit un tumulus en lœss (et non en pierre ).

La pyramide aplatie , haute à l'origine de 115 m, a été érodée au cours des siècles par le vent , la pluie et les déprédations humaines , et ne fait plus que 76 m; son périmètre de 2 000 m s'es t réduit à l 390 m.

• Le palais est entouré d'un triple mur percé aux points cardinaux de quatre portes surmontées de bastions .

Des arbal ètes automatiques y étaient postées pour tuer les pilleurs de tombe qui ne manqueraient pas d'affluer .

Le mur souterrain le plus proche du palais est circulaire , en brique, et mesure 4 m de hauteur sur 4 m de largeur; sa longueur est de l 700 m.

Les deux autres murs , en surface , rectangulaires , sont en terre tassée ; leur longueur dépasse 3 800 m pour l'un et 6 200 m pour l'autre .

L'ARMÉE DE TERRE CUITE •Aucun document n'avait jamais rien laissé soupçonner quand , en mars 1974 , des paysans creusant un puits exhument des fragments de statues en terre cuite.

Ils alertent les autorités , et il faut un an de sondages aux archéologues pour conclure à l 'existence d 'une fosse et commencer les fouilles.

Celles -ci ne sont pas terminées , et chaque jour sont mises au jour de nouvelles découvertes.

• L'ensemble des statues (l,95 m de hauteur en moyenne) et des armes contenues dans les fosses reproduit exactemenl de façon très réaliste , la composition de la garde d 'élite impériale qui défendait la capitale de Qin Shi Huangdi.

L'impression de puissance , d'invulnérabilité domine .

lEs FOSSES • La fosse n° l mesure 230 m de longueur , 62 m de large et entre 4,50 et à 6,50 m de profondeur.

Elle contient 6000 statues de guerriers et de chevaux .

• En avril 1976 , la fosse n° 2 est à son tour découverte , à 20 m au nord-est.

Ses deux tronçon s de 5 m de profondeur en équerre font 132 m de longueur .

Selon les estimations , elle contiendrait l 300 statues : archers à genoux et debout, cavaliers , char s.

• Un mois plus tard, à 25 m à l'ouest, est repérée la fosse n° 3 .

Elle est beaucoup plus petite (29 m de longueur seulement ) et ne contient que 72 statues .

Mais son importance est primord iale, car il s'agit de l'état-major de l'armée .

On y a trouvé des cornes de cerf et des os calcinés, preuves de sacrifices et de rituels propitiatoires destinés à se concilier les ancêtres et les dieux avant l'engagement du combat.

• Une quatrième fosse de 48 m de longueur a également été repérée : elle est vide .

Une grande révolte paysanne en 209 av.

J.-C.

a empêché qu'elle ne soit terminée et remplie de sculptur es.

• Chaque fosse comprend plusieurs tranchées séparées par des murs de terre parallèles.

Ces allées sont renforcées de planches verticales , comme des galeries de mine .

Sur de gros piliers de bois étaient posées à 111orizontale , pour former le plafond, de longues planches , elles-mêmes couvertes de nattes de roseau , et par-dessus une accumulation de lœss sur 2 m d'épaisseur.

Le sol est pavé de briques .

• Outre ces quatre fosses principale s, 200 autres ont livré de magnifiques récipients en céramique ayant contenu du millet , de l'herbe et de l 'eau, aliments indispensables à leur vie dans l'au-delà .

• Dans d 'autres petites fosses , le chasseur qu'était l'empereur a fait enterrer des animaux sauvages .

LES CHARS • Au nombre de 130, les chars sont , ..• ~· .

.

·- équipés de deux roues (l,35 m de diamètre) et d'un brancard centra l.

Quatre chevaux tout équipés tirent le wagon en bois peint aux ridelles en treillis et muni d 'une porte à l'arrière .

• Les char s de commandement sont peints en noir, orné s de motifs raffinés , et surmontés d'un dais .

Ils transportent un général qui dirige ses troupes à coups de gong s et de tambours, un aurige (cocher) et un soldat.

Celui -ci est un costaud , chargé de protéger le général mais aussi de désembourber le char si besoin .

• Sur chaque char de combat, le conducteur est flanqué de deux guerriers armé s d'arcs et de flèches pour tirer au loin, de hallebardes et de lances pour le combat rapproché.

Tous trois portent une armure .

• En 1980 , deux chars en bronze à l'éche lle de 50% ont été exhumés, mais brisés .

Il a fallu dix ans pour les reconstituer.

Chacun, composé de 3 000 pièces différentes , pèse plus d 'une tonne .

Le n° l est un char de combat , ou char haut , équipé de boucliers, d'arcs et de flèches; le dais a la forme d'un parapluie.

Le n°2 est un char civil, dit «char de réserve» ou «char de confort », tiré par quatre chevaux blancs au harnachement de cuir bleu avec parements d 'or et d 'argent; il a une capote elliptique et ses côtés sont percés de trois fenêtres; à l'arrière s'ouv re une porte : il ressemble au véhicule dans lequel se déplaçait le Fils du Ciel lorsqu 'il inspectait ses provinces .

LES ARMES • Épées en bronze, sabres courbes , deux sacres en croissant d'une beauté et d'une qualité exceptionnelles, lances, piques, hallebardes , cymbales (sortes de dagues montées en haut de hampes) , haches d'arme , arcs, arbalètes , pointes de flèche : toutes les armes , qui se comptent par milliers, sont en bronze (alliage de cuivre et d'étain ).

Elles ont été moulées, limées pour être tranchantes , polies el pour certaines lames, gravées de motifs en forme de flammes.

• Les épées ont été polies au chrome , ce qui a empêché leur oxydation , et elles brillaient encore quand on a ouvert les fosses .

•On présume qu'un grand nombre d 'armes ont disparu , car malgré les grandes précautions prises à l'époque pour dissimuler les fosses et en obturer les entrées , elles ont été pillées dans !'Antiquité.

lA CAVALERIE •Au nombre de 116 dans la fosse n° 2 , les chevaux (2 m de hauteur) sont équipés de brides et d 'une selle, mais sans étriers (ils n'ont pas encore été inventés) .

• Chaque cavalier marche devant sa monture, tenant la bride d 'une main, l'autre portant un arc.

• Quatre chevaux forment un groupe , trois groupes marchent de front.

LES FANTASSINS • D'après le costume , la coiffure et les armes , les archéologues distinguent les grades et les fonctions .

• Les généraux portent une double veste longue, une armure à écailles dorées rivetées.

Nombre d'entre eux ont les mains posées sur le pommeau d'une grande épée fichée au sol devant eux.

• Les généraux adjoints ont une armure à bord coloré et un chapeau à double bord ; ils tiennent en main une épée .

• Les officiers subalternes, au chapeau à bord simple, ne portent pas tous une armure, mais chacun a une épée dans une main, une hallebarde ou une lance dans l'autre .

des troupes légères formant l'avant-garde ; r--·_ ~ , f t.

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- sont sans armure ni casque, mais ils portent des bandes molletières et un arc.

On les imagine agile s, rapides et endurants .

• Les membres de l'infanterie lourde portent tous une armure.

Ils sont archers ou hallebardier s , se tiennent à genoux ou debout selon qu'ils sont en avant ou en arrière dans leur formation et prêts à tirer à tour de rôle.

Leur coiffure est soit un chignon rond, soit un chignon plat formé de six tresses; certains portent en outre un petit calot rond.

Tous DIFFtRENTS • Les corps sont standardisés selon la fonction des personnages au sein de l'armée .

Les jambes sont pleines, alors que le corps est creux .

• Chaque visage , en revanche, est différenl fort expressif, et a été travaillé à la main, individuellement.

La longue barbe de certains généraux flotte au vent.

Les jeunes guerriers au visage glabre ont le teint clair .

Les plus âgés doivent à la rigueur de leur longue vie militaire les rides qui sillonnent leur front.

On devine la repousse des barbes • Des peintures polychromes claires et brillantes, à base de minéraux, étaient appliquées sur une couche de laque .

Des tuniques étaient vertes; des manteaux , rouges ; certain s pantalons , bleus .

Ces couleurs accentuaient à l'origine la vivacité de l 'ensemble et la variété individuelle des statues et des harnachements.

Elles sont aujourd'hui en grande partie effacées.

Cependant, à partir de quelques traces, les archéologues ont reconstitué des sculptures peintes telles qu'elles devaient être il y a plus de deux mille ans.

On peut les admirer dans le vaste musée qui a été construit au-dessus de la fosse n° l, d'où l'on a une vue panoramique sur l'armée en ordre de marche .

PRÈS DE 900 AJmSANS • D 'après les signatures gravées au pied de certains guerriers et sous le ventre des chevaux, il est sûr qu'au moins 87 artisans ont travaillé sur le chantier.

En estimant que chacun était secondé par une dizaine d'apprentis , cela fait une équipe de 870 à 900 personnes, ce qui pour l'époque est un chiffre énorme .

• D 'énormes fours ont dû être utilisés pour cuire les pièces détachées des statues , qui étaient ensuite assemblées et dressées dans les fosses .

Mais on n'a pas encore trouvé trace des ateliers .

Il reste encore beaucoup à découvrir dans ce paradis pour archéologues .. »

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