Devoir de Philosophie

LA SCUOLA DI SAN GIORGIO

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

Ces peintures forment un ensemble destiné à orner la salle de réunion d'une corporation elles se trouvent dans ce qu'on appelle l'«école« — la scuola — de Saint-Georges-des-Esclavons, c'est-à-dire l'association, placée sous l'égide des saints Georges et Jérôme, réunissant les habitants de Venise originaires de Dalmatie (la Yougoslavie du xx` siècle), qu'on désignait alors du terme d'«Esclavons«. Cette particularité situe ces oeuvres de Carpaccio au coeur d'une tradition propre à Venise et qui se perpétue du xii' jusqu'au xve siècle. A côté des mosaïques, des fresques 

« Le cycle de la Scuola di S .

Giorg io deg l i Schiavoni (école de Saint ­ Geo rges -des - Esc l avons ) se com­ pose de six toiles peintes à l'huile par Carpaccio de 1501 à 1507.

Elles racontent l'histoire de s aint Jérôme ( S ain t Jérôme conduisa nt le lion dans le monastère , les Funé ­ railles de saint Jé rôme) , associée à cel le de saint Augustin (Saint Augustin dans son cabinet d 'études) et à celle de saint George s (Saint Georges tuant le dragon , le Triomphe de s aint Georges, le Baptême des Sélénites) .

toire de sainte Ursule, imagine un fastueux décor d'a rchitectures à coupoles et tours ins­ pirées de l'islam pour peindre des événements qui se situent en fait dans l'extrême ouest de l'Europe (Venise, Académie).

Dans les toiles de la scuola de Saint-Georges, il montre plus de modération.

Néanmoins, des allusions aux paysages d'Orient se mêlent à l'évocation d'une réalité que l'on peut trouver à Venise et à des réminiscences de monuments antiques.

De hauts et fins palmiers voisinent avec une végétation plus nordique, dans la toile repré­ sentan t Saint Jérôme conduisant le lio11 au monas­ tère et dans celle de Saint Georges tuant le dragon; dans cette dernière œuvre, des per ­ sonnages vêtus de costu mes o rientaux sont esquissés deva nt la ville peinte à gauche; et, derrière les murailles de cette cité , le peintre a imaginé des tours à étages coiffées d'une cou­ pole , placé une statue équestre en haut d'une colonne, dessiné une pyramide à la pointe couverte d'une sphère.

La fascination de la mort Cependant, dans Saint Georges tuant le dragon, plus que le décor orient alisant, c'e st la pré ­ sence de détails morbides qui frappe le s p ec­ tateur.

Le saint chevalier est venu défendre la princesse (à droite) , qu'un dragon a entraînée près de son antre.

Les ravages déjà accomplis par la bête, dont la Légende dorie dit qu'elle terrorisait la con trée depuis plusie urs années, Saint Augustin dans son cabinet d'études, Vittore Carpaccio.

sont évoqués par le peintre avec une précision cruelle.

Des crânes d'animaux, un fragme nt de colonne verté brale, d'or igine égaleme n t animale , jonchen t l e sol, ainsi que de nom­ breux restes humains : os et crânes, isolés ou empilés pour quelque épouvantable jeu de massacre, buste , tête, morceaux de bras et de jambes à la peau desséchée et brunie, et - pis que tout -, au centre de la peinture, les moi­ tiés de deux corps récemment dévorés : celui d'une jeune fille aux cheveux blonds dénoués, la poitrine couverte d'un reste de vêtement , et celui d'un jeune homme nu, le bras et la cuisse sec tionnés et encore sanguinolents.

La paix de l'âme Contrastan t avec cette scène, l'œuv re connue sous le titre de Saint Augustin dans son cabinet d'étude se caractérise par une paix et un calme parfait s.

L e tableau représente l'auteur des Confessions et de la Cité de Dieu livr é à son travail , assis devant son pupitre, lorsqu'il est visité par une vision qui lui apprend la mort de Jérôme.

Le saint se trouve dans une vaste pièce rectan­ gulaire éclai rée par la droite et ouverte, dans le fond, sur une seconde s alle.

La pièce est peu meublée, mais on y trouve tous les acces­ soires qui prouvent la piété et le zèle studieux de l'évêque d 'Hippone .

Au centre de la pein­ ture , derrière saint Augustin, dans une abside que ses coule urs rouge et or mettent en évi­ dence, un autel est dressé, portant une statue du Christ.

Part out ailleurs, le décor est celui du studio - le cabinet d'étude - d' un huma ­ niste italien : des livres ouverts sont éparpillés sur le sol ou exposés à plat sur une planche, comme c'é tait l'habitude au XV' siècl e; des obje t s précieux, statuettes, céramiques, et même un coquillage , consti tuent une collec­ tion modeste mais variée; au premier plan, une feuille dépliée porte une partition; au pre­ mier plan, un peu plus en arrière, une figure géométrique complexe, faite de sphères emboîtées, évoque une autre mu sique, cos­ mique celle-là.

L'atmosphère est serei ne, le saint semb le chercher l'inspiration en regar­ dant par la fenêtre.

À gauche, un petit chien attend que son maître ait achevé son travail .

Saint Jérôme condui santle lion dans le monastère, V Carpaccio.

Le saint avait domestiqué le lion en retirant une épine quis ' était fichée dans sa patte - symbole de la victoire de l'âme sur les mauvai s instincts.

Vittore Carpaccio Vittore Carpaccio, fils de Piero Scarpazza («marchand d e peaux »), est né à Ven ise vers 1465.

On sait peu de choses de sa vie et de sa format i on.

A-t-il voyagé en Orient, comme le laisse sup poser le décor de nombre de ses peintures ? S'est-il rendu à R ome ? Les historiens se bornent à formuler d es hypo­ thèses .

Les huit toiles de /'Histoire de sainte Ursu le , qu 'il peint pour la Scuola di S.Orsola entre 1490 et 1496 , consti tuen t sa première œuvre originale : un type de peintu re dans leq uel la narration com pte ava nt tout , et où l 'événement sacré, réduit aux dimensio ns d'un fait humain , prend place dans un décor précis et ga i, fabuleu x et exubérant.

L 'autre grand cycle de toiles est c elui de la Scuola di S .Giorg/o degli Schiavoni , peint eritre 1501 et 1507.

Mais Carpaccio est aussi l 'auteur d'œuvres isolées, l'étonnant Cavalier de la collection Thyssen, à Lugano, la Présentation au Temple de l'Académie , ou les deu x chefs ­ d 'œuvre du Metropolitan Museum de New York : la Méditation sur la Pass ion du Chri st et les Lamenta ­ t ion s s ur le Christ mort .

Carpaccio est mort en 1525 , à Venise .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles