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La scène musicale des années 90 se partage entre opéra, hip-hop, techno, rock ou classique dans des versions revues et corrigées.

Publié le 22/03/2019

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Alors que la décennie précédente était encore marquée par le principe de la création en tant qu'acte innovateur, les années 90 font place à un concept musical post-moderne : c'est le règne de l'amalgame de styles déjà établis que l'on superpose sur un fond nouveau. L'histoire de la musique s'enrichit ainsi d'un vocabulaire avant-gardiste qui sert de référence au même titre que l'était la rhétorique musicale pendant l'époque baroque.

Désormais, l'époque des « mégastars >> concerne aussi la musique classique. En juillet 1990, les trois ténors José Carreras, Placide Domingo et Luciano Pavarotti se produisent pour la première fois ensemble aux thermes Caracalla de Rome. À l'occasion de la coupe du monde de football en Italie, ils interprètent des airs et des chansons devant un public qui rassemble un milliard de téléspectateurs grâce aux retransmissions télévisées. Les recettes du concert sont versées au profit d'œuvres caritatives. Accompagnés du chef d'orchestre indien Zubin Mehta et de deux cents musiciens, ils entament une série de spectacles de bel canto qui n'ont

 

Première de l'opéra Ubu Roi de Krzysztof Penderecki, en 1991 à Munich. Le compositeur prend pour modèle la pièce de théâtre d'Alfred Jarry, mais se concentre sur les moments comiques.

pas leur pareil dans les années 90. Depuis, les trois ténors sillonnent le monde entier avec autant de matériel technique que les grandes stars de la pop, chantant dans des stades de football ou des arènes en plein air. Ils atteignent des spectateurs qui ne connaissaient jusqu'à présent que les superstars de la pop music, et les initient aux grands classiques du répertoire lyrique. Les ventes de leurs disques explosent.

 

Rapidement, ce succès provoque des réactions antagonistes : on remarque d'abord de façon positive que les trois ténors touchent un public qui se compte en milliards. Même les plus grandes salles d'opéra ne peuvent se targuer d'une telle

 

affluence. Mais les détracteurs de la culture d'opéra-pop en dénoncent l'essence même, c'est-à-dire sortir de leur contexte dramaturgique des airs d'opéra, déplorant ainsi le déclin de l'héritage culturel. Les passionnés d'opéra craignent que cet art noble, alliance de « la vérité, de la beauté et du bien », soit sacrifié sur l'autel des tubes. Comme les sources de subventions ont tendance à se tarir, les seules à pouvoir résister sont les productions artistiques qui génèrent du profit ou qui survivent grâce au parrainage culturel.

« Des millions de téléspectateurs et des millions de francs de recettes.

Les trois ténors -les Espagnols Placide Domingo et José Carreras, et l'Italien Luciano Pavarotti -déchaînent les foules lors d'un concert commun au Dodger Stadium à Los Angeles, en 1994.

public plus spontanément qu'auparavant, pui sque la musique qu'il passe est produite en direct.

Où se dirige l'avant-gar de? Les Donaueschinger Musiktage désignent l'un des festivals les plus incontournables de l'av ant-garde.

Or la presse spécialisée es time que l'édition 1994 n'émet que «p eu d'ac cents » et ne crée «aucun remo us ».

Devant faire face à des réduc­ tions de subventions et à la pression que lui inflige le monde de la musique contemporaine, qui réclame toujours plus d'or iginal ité, le fes tiva l de cette petite vi lle du sud de l'Allemagne est aujour­ d'hui très critiqué.

Pourtant , Donau­ eschingen a pu offrir sur son créneau une pal ette représentative de la musique contemporaine, dont les princi pes avant­ gar distes actu els ont été clarifiés : en dehors de l'utilis ation massive de l'ordi­ nateur, on découvre des œuvres musicales fragiles, presque muettes, qui se refusent presque au public par leur ésotérisme.

Si la devise de ces Musik tage, «la musique au-delà de l'expression orale», offre une ouverture vers le prochain millénair e, le fes tiva l reste pourtant en deçà des attentes de son public.

Ro ck'n'r oll et musiqu e classique subissent des innovations.

Dans les an nées 90, le >, qui ressemble à Lénine dans le livret, devient un pers onnage symbolique du communisme soviétique qui a causé des ravages dans l'in telligentsia depuis les anné es 30.

On assiste pour la première fois sur scène à la liqui dation du passé soviétique.

Dans le théâtre musical, le début des an nées 90 est marqué par un retour à des thématique s politiq ues et contem­ por aines.

Après avoir créé des œuvr es phi losophiques dans les anné es 70 et 80, les compositeurs d'opéra s'intéressent de nou veau aux questions actuelles et s'adressent ainsi à un public plus large.. »

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