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LA RENAISSANCE CAROLINGIENNE

Publié le 14/09/2014

Extrait du document

Les temps carolingiens

L'époque carolingienne dure du milieu du vin« siècle à la fin du ix` siècle. Elle connaît son apogée sous le règne de Charlemagne (768-814), couronné empereur à Rome à la Noël de l'an 800, qui réunit sous son pouvoir la Gaule, l'ouest de l'Allemagne actuelle, les régions alpines et le nord de l'Italie.

L'empire carolingien conserve une relative stabilité sous le règne du fils de Charlemagne, Louis I" le Pieux (778-840), empereur en 814. Puis il s'effondre à l'époque des petits-fils de Charlemagne (Lothaire I", Pépin I", Louis le Germanique et Charles le Chauve), qui, après 840, se disputent le pouvoir et se partagent l'empire.

L'évolution artistique suit plus ou moins le cours de ces péripéties politiques. Du vivant du fondateur de l'empire, c'est à la cour impé­riale, située à Aix-la-Chapelle, que se concentre la production artis­tique. Après la mort de Charle­magne, de nouveaux lieux de créa­tions apparaissent, en particulier à l'ouest de l'empire, dans la France actuelle. Ces centres se dévelop­pent à la faveur des commandes des rois des différents États nés de l'éclatement de l'empire, ou grâce à l'impulsion donnée par des mécènes religieux généralement liés à la famille carolingienne l'évêque Ebbon à Reims, l'évêque Drogon à Metz.

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L'écriture portée sur cette page est la •caroline• , graphie nouvelle inventée à l'époque de Charlemagne.

Du texte aux images : le prestige de la Bible Aux origines de cette renaissance, il faut compter le goût retrouvé pour la lecture et l'étude.

Les souverains promeuvent un immense travail autour de !'Écriture sainte.

Ils cherchent à établir un texte plus fiable de la Bible , si souvent de fois copiée que de nom­ breuses erreurs s'y sont glissées.

L'activité des scribes et des enlumineurs est fébrile , dans les abbayes ou les grands centres installés dans la cour impériale.

Le triomphe d'une écriture nouvelle, la très belle et très lisible minuscule •caroline », fait de ces copies des trésors de calligraphie.

Le caractère cosmopolite de la cour de Charlemagne explique aussi cette floraison cul ­ turelle.

Auprès de l'empereur se côtoient des hommes d'horizons divers : Alcuin, lettré anglais qui a dirigé en 766 l'école d'York, conseille le prince; Paul Diacre, un Italien qui a travaillé à la cour de Lombardie; Théodulf, qui apporte d'Espagne la richesse de la culture mozarabe ; Scot Erigène, le théologien irlandais, et enfin le Germain Éginhard sont présents au •palais•, c'est-à-dire à la cour impériale.

Cette ouverture internationale contribue à renouveler les formes esthétiques en même temps que le texte et son écriture.

Les artistes de la cour se réfèrent aussi bien aux sources antiques qu'à l'art irlandais contemporain .

Aux premières, elles empruntent l'expression tridimensionnelle de l'espace et les techniques illusionnistes, perdues aux temps mérovin­ giens.

Au second, le génie décoratif et, en par­ ticulier, les dédales de fins entrelacs d'or qui entourent les lettres.

L'enlumim.1re Le recueil d'é vangiles de l'évêque de Reims Ebbon, fils d'un affranchi et frère de lait du futur empereur Louis le Pieux, illustre cet épa­ nouissement, dans le domaine de la peinture.

Au début du livre est peint un Saint Matthieu, véritable portrait emblématique du comman­ ditaire de l'œuv r e, personnage important de la politique et de l'histo ire religieuse du temps, agitateur rebelle et esthète raffiné.

L'auteur du premier évangile est représenté comme un écrivain dévoré par son inspiration.

Le dos courbé, le regard fasciné par le texte qu'il rédige, il semble emporté par une force inté­ rieure.

Sa figure incendiée est cernée de boucles folles et désordonnées, sa robe écla­ tante, sillonnée de hachures dorées, vibre et tourbillonne en mille plis irréels, comme sou­ levée elle aussi par un frémissement intense.

Au loin, des collines ondoient, brossées de traits rapides et hérissées de petits arbustes et d 'é difices imprécis qui éloignent l'horizon.

Les ivoires de la crucifixion L'art des ivoiriers s'inspire moins de la nature et puise davantage dans le répertoire antique.

Encouragé par Charlemagne, il s'épanouit plei­ nement durant les règnes de Louis le Pieux et de Lothaire.

La cruc ifixion est alors le thème préféré des artistes.

Dans un relief de cette scène conservé à Liverpool , les plans se super­ posent : la croix surgit de la ligne sinueuse de collines, dont les bords re levés serve nt à dési­ gne r d'un côté sain t Jean, habillé d'une toge d'orateur anti que , de l'autre vers la Vierge éplo­ rée, qui s'appr ê te à séche r ses larme s du pan d e son manteau.

Des soldats vêtus en centurions romains se cambrent, le dos tourné.

Leurs têtes s'inscrivent dans un cercle parfait qu i s'achève dans les bustes du Soleil et de la Lune, témoins cosm iqu es de l'événement.

Dans le bas, les saintes femmes s'approchent du tombeau où l'ange leur annonce la Résurrection.

La douceur des modelés, la fermeté de la composi tion, la profonde u r du relief, la sûreté des proportions font de cet ivoire un chef-d'œuvre.

La Crucifixion et les trois Marie au Tombeau, IX' siècle , plaque d'ivoire fermant la reliure d 'un livre (musée de Liverpool).

L'art des ivoiriers médiévaux Au ss i préci eux que l'or.

Pendan t tout l e Moyen Âge, l'ivoire est considéré comme une matièr e précieu se très convoitée et recherchée par les artistes.

Ses vertus esthétiques et symboliques sont grandes , parce que c'est une sub­ stance vivante qui peut évoquer le teint lait eux de la chair , donner l'illusion de l'albâtre , du marbre ou de l' ambre .

La mobilité des œuv res d' ivoire renforce leur fragilité , mais permet au cours des sièc les la circulation des formes et des motif s : c'est une des voies essentielles qui perm it aux Occidentaux de connaître les arts antiques , musulman et byzantin .

Un travail difficile .

Si l' on se se rt aussi bien de dent s de cétacés, cacha­ lots par exem ple, ou de sangliers , biens précieux dans les moments de ralentis ­ sement du commerce avec l' Orient , l' élé­ phant surtout est pri sé pour ses défen ses, longues parfoi s de 2 m, qui permettent d 'amples compositions.

Mais il faut savoir utiliser la courbure du cône, trouver une déco upe fidèle au sens des lignes, prévoir l'effet du v ieillisse ment d e la matière ...

Gr avé, taillé , scu lpté de toutes les manières possible s, souvent rehaussé de couleurs (aujourd 'hu i le plus so uv ent disparues), l'ivo i re est sou­ vent inclus dans une monture de métal précieux et sert abondamment à la décoration des reliure s.

Une histoire mouvementée .

La p ro­ duction d'œuv res d'ivoire est entière ­ ment liée aux aléas de s importations et donc aux flu ctu ation s de la politique.

L'époque des Ca rolin giens (v111• -1x• s.), celle des empereurs ottoniens (x•-x11 • s.), puis le x111• siècle gothique marquent l'a pogée de cet art, déjà très prisé dans !'Antiqui té.

Nés de l'imitation de quelques œuvres de l'Empire romain tar­ dif , les ivoires carolingiens forment un gro upe original d'une beauté et d'une qualité tell es que peu d'œ uvres médiévales peuvent leur être compa­ rées.

Certains d'entre eux comptent parmi les monuments majeurs de l'his­ toire de l'art.. »

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