LA PlAGE À TROUVILLE DE BOUDIN

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~UD~!ugène LA PlAGE À TROUVILLE 1864 Peintre français Biographie QJ Né en 1824 à Honfleur, Eugène Boudin est le fils du maître d'équipage d'un steamer naviguant entre Honfleur et Le Havre.

Après avoir été mousse sur le bateau de son père, le jeune Eugène est, dès l'âge de treize ans, commis chez un éditeur du Havre.

Il s'associe avec ce dernier à l'âge de dix-huit ans pour créer une boutique d'encadreur.

C'est alors qu'il fait la connaissance de quelques pein­ tres de passage au Havre, notamment Troyon, Isabey et Couture.

À leur contact, il commence à peindre et Millet encourage en 1845 ses premières tentatives de paysagiste.

Boudin quitte le Havre pour Paris où il complète sa formation en copiant au Louvre.

En 1850, il présente sa première exposition à la Société des amis des arts au Havre et la municipalité lui accorde une bourse qui lui permet de bénéficier de trois ans d'études à Paris.

Mais le jeune homme, qui préfère la peinture en plein air aux cours des Beaux­ Arts, se rend souvent en Normandie.

Le jeune Monet rencontré au Havre retiendra cette leçon et l'idéal du peintre - « nager en plein ciel, arriver aux tendresses de nuages, suspendre ces masses, au fond bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l'azur» - correspond déjà au credo impressionniste.

Le critique Geffroy remar­ que, quant à lui, que, bien avant Monet et ses amis, Boudin «apprend que le noir n'existe pas, que l'air est transparent...

)), Gustave Courbet et Charles Baudelaire sont sensibles eux aussi à sa peinture et ce dernier lui consacre une page entière dans son Salon de 1859.

En 1874, à l'invitation de Monet, Boudin partici~ à la première expo­ sition impressionniste.

À la fm de sa vie, il délaisse la Normandie pour le Midi de la France ; il meurt à Deauville en 1898.

Huile sur bois 26 X 48 cm Analyse ...,., Vers 1862, Boudin aborde le thème de la plage animée par la foule élégante des estivants qui commencent à fréquenter Deauville et Trou­ ville.

Sans s'attacher au caractère superficiel du sujet, comme les détails des toilettes ou la des­ cription minutieuse des visages ou de la topogra­ phie des lieux, Boudin traduit très librement l'effet général de la scène, le mouvement chan­ geant des nuages et de la mer, l'éclat des couleurs claires qui brillent dans la lumière normande.

Ces charmants panneaux qui illustrent le déve­ loppement de la « villégiature » en France au Second Empire sont avant tout des paysages d'une inhabituelle légèreté.

Boudin s'intéresse essentiellement aux effets atmosphériques, aux variations colorées de l'eau et du ciel qu'il traduit par une gamme étendue de gris et de bleus.

Son amitié pour le peintre hollandais Jongkind a sans aucun doute renforcé son intérêt pour les effets de lumière et la peinture de plein air.

La clarté de ses couleurs et son attention aux effets lumineux ont très directement influencé le jeune Monet qui s'est toujours réclamé « élève » de Boudin.

L'œuvre C Le panneau est signé et daté en bas à droite E.

BOUDIN 1864.

Il a appartenu au Dr Eduardo Mollard qui l'a donné au musée du Jeu de Paume en 1961.

Depuis 1986, le tableau se trouve au musée d'Orsay qui conse111e deux autres panneaux portant le même titre et datés de 1865 et 1867.

Photo R.M.N.. »